Les opposants au projet de construction d'un écoquartier aux Vaîtes à Besançon organisent un rassemblement le 30 septembre, pour encourager les élus au conseil municipal à abandonner ce projet qu'ils jugent inutile et nuisible à l'environnement.
"Pour l'abandon pur et simple du projet, la sauvegarde des jardins vivriers populaires, la sécurisation des terres des maraichères, l'installation de nouveaux et nouvelles paysannes à Besançon, la préservation de la biodiversité et de la mixité sociale des Vaîtes, tous et toutes devant le conseil municipal (place du 8 septembre) le 30 septembre à 17 heures". L'appel est lancé sur les réseaux sociaux par différentes organisations environnementales et a pour but de maintenir la pression sur les élus du conseil municipal de Besançon.
Parmi les signataires de cet appel, on retrouve évidemment l'association Les Jardins des Vaîtes mais aussi la Confédération Paysanne Bourgogne-Franche-Comté, le syndicat Solidaires 25, le collectif Extinction Rebellion Besançon et Alternatiba-ANV COP21 Besançon à l'origine de l'occupation du lieu en 2020, Franche-Comté sans OGM, Biocoop Vesonbio, l'association SolMiRé - Solidarité Migrants Réfugiés, La Zone du Dehors (39), Lédokiosque (39), CNT Jura, ARPENT (89), ou encore les jardins de l'Engrenage (Dijon).
Des jardins et paysans indépendants soutiennent également l'initiative comme Au jardin (Marchaux), Les Volubiles (Ornans), la Ferme du Mouton Noir (Fontaine-Les-Clerval), la Ferme de l'Iserole (Orchamps), les Jardins de Vauvenise, Les Maraîchers de Montain, Les Jardins de Grusse, Au petit jardin (Arçon), la Ferme de Champandré (Lavans-Lès-Saint-Claude), Le potager des Culs Fouettés (Ougney), De ville en jardin (Sorans-les Breurey), La ferme du Chat noir (Saint-Amour) et enfin la Ferme des Prés (Theuley).
L'impossible consensus au sujet des Vaîtes
De son côté, l'équipe municipale en place poursuit ses efforts pour faire accepter ce projet, remodelé et réadapté après la consultation d'un GEEC local, puis d'une Conférence Citoyenne. Si la Convention Citoyenne suggérait qu’il était possible d’abandonner totalement le projet, ce n’est pas la piste qui a été retenue par la municipalité qui a prévu de réduire l'ampleur du projet et notamment le nombre de logements. Les membres du Groupe Socialiste, faisant partie de la majorité, ont d'ailleurs annoncé dans un communiqué qu'ils voteraient "favorablement ce nouveau projet mais [qu'ils resteraient] exigeants et vigilants quant aux réponses apportées aux besoins en logements de tout type (constructions neuves, rénovations, public, privé, social, abordable...) au service des familles, des étudiants, des précaires, des jeunes actifs...".
►Revoir le débat : Les Vaîtes à Besançon : est-il encore possible de construire en ville ?
L'association Les Jardins des Vaîtes, cheffe de fil de la mobilisation contre la construction de cet écoquartier, a jugé sévèrement le projet revisité, présenté par l'équipe municipale en place le 19 septembre dernier. Selon elle, il est inutile de construire des logements neufs à Besançon alors que des friches et des logements peuvent être réhabilités. La mairie, quant à elle, a précisé que l’abandon total du projet d’écoquartier aurait coûté 12,9 millions d’euros, notamment du fait des frais déjà engagés, 4,5 millions d’euros, et des frais liés au désistement (notamment auprès des promoteurs immobiliers) qui auraient coûté environ 8,3 millions d’euros à la Ville.
"Il apparaît [dans le dossier de presse du projet revisité] que la mairie a pris en compte les recommandations du GEEC et de la Conférence Citoyenne pour leur nouveau projet. Dans les faits, seuls les éléments leur permettant de justifier celui-ci ont été soigneusement sélectionnés" précise également l'association dans une analyse de 15 pages du dossier de presse de la Ville de Besançon. Et d'ajouter : "Concernant les recommandations de la Conférence citoyenne sur les Vaîtes, aucun consensus n’a émergé concernant l’urbanisation ou la non-urbanisation des Vaîtes."
Depuis 2005, le projet d’aménagement du secteur des Vaîtes oppose la majorité municipale, de Jean-Louis Fousseret (PS puis LREM) et désormais d'Anne Vignot (EELV), à une partie des habitants du quartier et militants écologistes bisontins. Malgré les rencontres, les discussions, les mobilisations diverses, une occupation militante du lieu pendant de nombreux mois, la consultation poussée des citoyens et de scientifiques, aucun consensus n'a été trouvé. L'idée d'un accord entre les deux parties semble définitivement enterré... sous la terre maraîchère du quartier des Vaîtes, pourtant d'une qualité hors du commun.