"On est sur nos gardes". Quand le thermomètre fait le yo-yo : horticulteurs et maraîchers s'inquiètent de la chute soudaine des températures

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Les chaleurs importantes du weekend puis le retour du froid de ces derniers jours affectent les producteurs de légumes et de plantes de Franche-Comté. ©N. Mésange / R. Poirot

La neige a fait son retour en Franche-Comté après un week-end quasi estival. Après le redoux de la fin de l'hiver qui a réveillé un peu tôt arbres et plantes, les professionnels redoutent maintenant ce coup de froid qui pourrait leur coûter une partie de leur production.

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C'est le grand frisson du côté des plantations. Et c'est vrai qu'il y a de quoi inquiéter horticulteurs et maraîchers. Le mercure est en chute libre après un week-end presque estival. Jusqu'à la fin de la semaine prochaine, les températures devraient rester de 2 degrés à 5 degrés en dessous des normales de saison. Les légumes et surtout les fruits risquent de subir des effets catastrophiques, alors que de nombreuses plantes avaient démarré leur cycle printanier.

"On doit tout le temps être sur nos gardes"

Dans son potager, à Montbéliard, Nicolas Tognacci a débuté ses semis de légumes d’été : tomates, aubergines, poivrons. Mais ces derniers jours ont été éprouvants pour le maraîcher. "On doit tout le temps être sur nos gardes, regarder la météo le matin et le soir, les variations de températures, puisque c'est vrai qu'avec le dérèglement climatique, on en a de plus en plus, et puis essayer de s'adapter", confie-t-il à nos journalistes Noélie Mesange et Rémy Poirot.

Une mobilisation de tous les instants pour ce professionnel, installé ici depuis cinq ans. "Il faut moins d’eau quand c’est humide pour éviter les champignons, il faut être là quand il fait 30 degrés comme le week-end dernier pour arroser, il faut être sur ses gardes au printemps. Bref, il ne faut rien lâcher." La météo de ce mois d’avril a complètement déréglé ses habitudes de travail. Le mildiou, champignon de l’été, a déjà fait son apparition, alors même que les gelées hivernales sévissent encore.

Aujourd’hui, on n'a plus qu'un mélange d’automne-hiver et un mélange de printemps-été. Alors qu'en ce moment, on a notre saison qui se joue. Si on perd notre serre à plants aujourd’hui, il nous reste 15 jours jusqu’au 10 mai. Et en 15 jours, on ne fait pas un quart de ce qu'il y a dans la serre là !

Nicolas Tognacci, maraîcher à Montbéliard (Doubs)

Chauffage rallumé dans les serres

À Bethoncourt (Doubs), non loin de là, Benjamin Drezet a décidé de ressortir les protections pour ses cultures d'extérieur et de rallumer le chauffage la nuit dans ses serres. L'horticulteur déploie les grands moyens pour faire face aux excès climatiques et maintenir sa production : plus d'un million de plantes par an. "Chaque année, on investit", explique-t-il à France 3 Franche-Comté.

Il y a deux ans, on a investi dans de la récupération d’eau de pluie, un peu plus d'un million 600.000 litres d'eau. L’année dernière, on a investi sur un ordinateur climatique et des écrans thermiques. Donc des investissements de plus de 100.000 euros chaque année. Nos investissements sont aujourd'hui en fonction des aléas climatiques.

Benjamin Drezet, horticulteur à Bethoncourt (Doubs)

Un dérèglement climatique qui a aussi naturellement des conséquences sur le porte-monnaie du consommateur. Toutes ces pertes de production, les coûts du chauffage et les investissements se répercutent directement sur les prix de vente de ces producteurs, comme ils le reconnaissent eux-mêmes.

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