Stress, fatigue, changement des habitudes : on vous explique pourquoi le risque d'infarctus est accru la dernière semaine de décembre

La dernière semaine de l'année laisse place aux festivités. Mais malheureusement, cette période est aussi synonyme d'augmentation des infarctus du myocarde. Stress, alimentation, fatigue, autant de facteurs de risque qui s'accumulent.

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Le 24 décembre au soir, le président du conseil presbytéral a été victime d’un malaise cardiaque au temple de Voujeaucourt (Doubs). Il a été sauvé grâce à une sage-femme et une gendarme, qui lui ont prodigué les gestes de premiers secours en attendant l’arrivée des pompiers. L’organiste a été admis en soins intensifs et ses jours ne sont pas comptés.

Cet exemple local n'est pas un cas isolé. La période de Noël est bien souvent une période joyeuse, mais parfois la fête est gâchée par un triste évènement. Selon l’American Heart Association, cette période de fin d’année est tristement connue pour être le moment de l’année où il y a le plus de personnes qui décèdent par arrêt cardiaque.

Stress, surconsommation de sel, alcool, manque de sommeil...

En effet, il semblerait que le 25 décembre, le 26 et le 1ᵉʳ janvier sont les jours les plus "propices" aux arrêts cardiaques. Si cette augmentation n’est pas majeure, elle reste tout de même significative. "Les gardes aux urgences les 24, 25, 31 décembre et 1ᵉʳ janvier, c’est horrible", lâche Claire Mounier-Vehier, cardiologue et fondatrice d’Agir pour le cœur des femmes.

Selon elle, il y a une explication à cela. "Vous êtes en famille et il y a souvent charge mentale familiale, on dort moins et on cumule une dette de sommeil. Sans oublier la consommation d’alcool et la consommation très élevée de sel pendant les fêtes. Il faut savoir que pendant un repas, entre les fruits de mer, le saumon et le foie gras, on peut consommer jusqu’à 10 g de sel. Alors que la recommandation est de 5-6 g par jour, insiste la cardiologue.

Tout ce stress accumulé sur la fin d’année et le fait qu’il fasse un peu plus froid, pour les personnes cardiaques ou victimes d’hypertension artérielle, c’est un mauvais combo. Tout cela va activer le système sympathique et chez quelqu’un qui a des plaques d’athérome, cela entraine une rupture des plaques et provoque un infarctus

Claire Mounier-Vehier,

cardiologue et fondatrice d’Agir pour le cœur des femmes

En somme, une accumulation de facteurs qui augmente le risque d’un accident cardiovasculaire mortel. Pour faire simple, même si cette période se veut joyeuse, elle provoque du stress et un changement d’habitudes. En revanche, ce risque accru d’infarctus du myocarde au moment de Noël ne concerne pas vraiment l'ensemble de la population. Il est surtout élevé chez les personnes âgées et celles ayant déjà une maladie coronaire par exemple.

Savoir reconnaitre les symptômes d’un infarctus du myocarde

Les symptômes sont différents chez les hommes et chez les femmes, mais il est très important de savoir les reconnaître.

Chez l’homme :

  • Gêne ou picotement au niveau des bras, épaules, dos, cou ou mâchoire,
  • Douleurs thoraciques,
  • Essoufflement

Chez la femme :

  • Étourdissement soudain,
  • Sensation de brûlures d’estomac,
  • Nausées ou vomissements,
  • Sueurs froides,
  • Fatigue inhabituelle.

Les bons gestes à adopter

Bien souvent, parce qu’on est loin de son lieu d’habitation, ou, en période de Noël, pour ne pas gâcher la fête, les personnes victimes d’un arrêt cardiaque ont tendance à attendre avant de consulter. "Il ne faut pas se dire que, parce qu’on est loin, on va attendre pour en parler à son médecin et il ne faut pas attendre le dernier moment. Il est aussi nécessaire de faire un bilan préventif lorsqu’on arrive à 50 ans, surtout s’il y a une hérédité familiale. On prend son traitement avec soi et on écoute ses symptômes !", déclare la cardiologue. Il ne faut donc pas hésiter à appeler le Samu (15) pour avoir une prise en charge rapide.

Les bons conseils de Claire Mounier-Vehier sont donc de manger modérément, et si on est cardiaque, de limiter la charge en sel. "On fait la sieste, on se met au vert entre les repas, on évite les sujets familiaux sensibles et appeler dès qu’il y a des symptômes" ajoute-t-elle.

Le massage cardiaque pour sauver des vies

La fondatrice de l’association Agir pour le cœur des femmes insiste sur le massage cardiaque. "Lorsque l’on voit quelqu’un qui fait un malaise, on ne se pose pas de questions, on masse.  Même si on ne sait pas s’il s’agit d’un arrêt cardiaque, ce n’est pas grave de masser un cœur qui bat. Ça sauve des vies", insiste celle qui a sauvé la vie de son père fin novembre, grâce au massage cardiaque.

Il est important de savoir qu’en cas d’infarctus du myocarde, des lésions cérébrales sont probables si l'arrêt cardiaque dure plus de cinq minutes sans l'intervention de premiers secours comme la réanimation cardiopulmonaire (RCP). Le décès est probable si l'arrêt cardiaque dure plus de huit minutes. Ainsi, la RCP en cas d'arrêt cardiaque doit débuter le plus vite possible.

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