Fin du couvre-feu et du masque en extérieur : la levée des restrictions réjouit autant qu'elle inquiète

Dès ce jeudi 17 juin, il ne sera plus obligatoire de porter le masque à l'extérieur. Le couvre-feu sera quant à lui levé ce dimanche 20 juin. L'annonce a été faite par Jean Castex ce mercredi. En Bourgogne-Franche-Comté, certains s'inquiètent du relâchement des restrictions sanitaires.

Au terme du conseil des ministres, Jean Castex a annoncé ce mercredi 16 juin la fin du port du masque en extérieur. Cette mesure prendra effet dès demain et s’accompagnera de la levée du couvre-feu dimanche 20 juin. Ce dernier est actuellement fixé à 23 heures. Initialement, la fin des restrictions était prévue le 30 juin.

La décision a été prise par le gouvernement suite aux "bons résultats" enregistrés depuis le début du déconfinement. Le cap des 30 millions de Français primo-vaccinés a été franchi ce lundi 14 juin. Mais cette nouvelle étape du retour à la vie normale arrive-t-elle trop tôt ? En Bourgogne-Franche-Comté, la question divise.

Entousiasme pour certains, inquiétude pour d'autres

Dans le détail, le masque sera toujours obligatoire dans les files d’attente, les marchés, les tribunes de stade ou tout autre lieu qui conduit à des regroupements de population. Il reste également obligatoire dans les transports en commun.

Dans les rues de Dijon (Côte-d'Or), beaucoup de personnes se réjouissent de la levée de ces restrictions. "Enlever le masque, je n'attends que ça", raconte un passant sur la place de la République. "Je suis habitué à le mettre mais avec le début de l'été c'est de plus en plus pénible."

La difficulté pour respirer par ces températures estivales est la principale gêne occasionnée aux porteurs de masque. "Avec les allergies et les chaleurs, ça commence à être difficile de le garder", glisse un jeune homme. "Ça m'enchante car je vais enfin pouvoir voir les gens sourire", ajoute un autre marcheur en riant.

Mais les réactions semblent plus réservées chez les seniors notamment. Pour certains, il est bien trop tôt pour abolir le port du masque en extérieur. "Cette mesure me semble dangereuse avec aussi peu de personnes vaccinées", s'exclame un septuagénaire. "Tant qu'on n'est pas sûr qu'il n'y a pas de nouveau variant, ce genre de choses, je garderai mon masque en extérieur."

"La crise n'est pas encore finie, il faut être raisonnable", acquiesce une promeneuse. "J'ai peur qu'avec la fin du couvre-feu les gens ne respectent plus les règles et qu'on soit reconfiné."

Une décision logique selon un médecin généraliste

Du côté des professionnels de la santé, beaucoup de médecins avaient remis en question l’utilité du masque en extérieur. La décision annoncée par l’exécutif ce 16 juin de lever le couvre-feu et le port du masque en milieu ouvert n’est pas trop précoce pour Sébastien Viaud, praticien à Auxonne (Côte-d’Or). "L’évolution vaccinale est positive, donc ce n’est pas un choix illogique. Et puis en été, la situation épidémiologique est différente avec une baisse des transmissions avec les fortes chaleurs", assure le docteur généraliste.

Pour rappel, 46,20 % de la population a été vaccinée en Bourgogne-Franche-Comté. Quant au taux d’incidence du Covid-19 dans la région, il est passé à 58 cas pour 100 000 habitants la semaine dernière, contre 97 entre le 31 mai et le 4 juin.

Depuis ce mardi 15 juin, les 12-17 ans peuvent également recevoir leur dose de sérum sur la base du volontariat. Une donnée positive pour le médecin généraliste qui fait de la vaccination l’élément fondamental pour éviter une quatrième vague.

Sébastien Viaud incite tout de même à porter une attention particulière aux regroupements festifs en extérieur qui vont se multiplier avec la fin du couvre-feu à 23 heures. "Il va y avoir des rassemblements de jeunes pas encore vaccinés qui ne porteront pas de masque. Donc le virus va circuler. Ce sont ces publics-là qui peuvent le véhiculer et le transmettre."

Cette nouvelle étape du déconfinement ne devra donc pas rimer avec relâchement pour le médecin. Sébastien Viaud incite à la précaution de chacun durant l’été. "Si on sent des symptômes de la maladie, il faut avoir les bons réflexes. C’est-à-dire reprendre l’habitude de le porter et respecter les distanciations sociales", conseille-t-il.

La fin de l’été et le début de l’automne pourraient être sensibles, en raison des changements de températures par exemple. "En mars et avril, la situation est repartie à la hausse dans une période où il fait frais le matin et chaud l’après-midi", prévient Sébastien Viaud. Selon lui, il faudra être particulièrement vigilant en septembre.

En cas de rebond de l'épidémie, le praticien préconise à nouveau le port du masque en toutes circonstances.

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