Loup : deux louveteaux abattus dans le Jura suisse, des tirs autorisés après une série d'attaques de bovins

Les autorités suisses ont réalisé deux nouveaux tirs de régulation, juste de l'autre côté de la frontière, lundi 4 septembre 2023. Deux louveteaux ont été abattus à Montricher dans le Canton de Vaud. Des tirs autorisés après une douzaine d'attaques de bovins dans le secteur.

Les surveillants de la faune du Canton de Vaud, en Suisse, ont effectué deux nouveaux tirs de régulation du loup lundi 4 septembre 2023 dans le Jura vaudois, juste de l'autre côté du lac de Joux. Il s'agit du cinquième et sixième tirs depuis mars 2022. 

Les deux louveteaux "ont été abattus peu avant 21 heures sur un alpage situé sur le territoire de la commune de Montricher. Les tirs ont été effectués alors qu’un loup adulte précédait les trois louveteaux de la meute", a indiqué mardi  le Canton dans un communiqué.

Une troisième meute de loups dans le Jura vaudois avait été confirmée à la mi-août après la naissance d'un louveteau. Depuis juin, une douzaine d'attaques sur des jeunes bovins avaient été perpétrées dans le secteur du Mont Tendre où un couple s'était installé au printemps.

Ces tirs ont donc été autorisés le 28 août par l'OFEV, l'Office fédéral de l'environnement. Les corps ont été envoyés immédiatement à l’Institut de pathologie animale (FIWI) de l’université de Berne.

Le Canton a tenu à rappeler que "la régulation fait partie d’une série de mesures adoptées dans le cadre du Plan loup Vaud 2023, pour gérer au mieux la cohabitation entre les activités humaines et le loup. Elle intervient en complément du renforcement des aides à la protection des troupeaux et du monitoring."

"Un double crime d'Etat"

Pour l'association suisse Defend the Wolf, "il ne s'agit ni plus ni moins qu'un double crime d'État. Le tir de ces deux grands prédateurs intervient au pire moment, soit dans un contexte européen où les plus hautes instances de l'Union envisagent de déclasser le loup de son statut d'espèce strictement protégée. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré hier que "le loup représente un réel danger pour le bétail et pour l'homme". L'État de Vaud, en exécutant les deux louveteaux, adresse un très mauvais signal à celles et ceux, en Suisse comme en Europe, qui rêvent d'éradiquer le loup. Ce signal est d’autant plus impardonnable et irresponsable qu'il est le fait d'un élu vert" précise l'association

"Pauvres loups du Jura"

L'annonce de ces tirs a également suscité l'indignation des défenseurs du loup côté français. Sur son compte Facebook, Patrice Raydelet, président du Pole Grands Prédateurs, n'hésite pas à parler de "meurtres" et dénonce "une nouvelle atteinte à la petite population jurassienne qui subit la bêtise, la barbarie et la cupidité humaine plus occupée à faire perdurer des activités nocives à la planète et à la population qu'à préserver la biodiversité, notre seule assurance vie."

Une colère partagée aussi par FERUS, l'association nationale pour la conservation de l’ours, du loup et du lynx en France. "Les loups du Jura sont décidément mal lottis en vivant dans deux des pays qui maltraitent le plus cette espèce. Ras le bol !", se désole l'association basée à Arles sur sa page Facebook..

Le loup en Suisse

Le prédateur avait été totalement éradiqué de Suisse à la fin du XIXème siècle mais il a progressivement et naturellement recolonisé la Confédération depuis 1995, en provenance d'Italie d’où il n’a jamais complétement disparu. La première meute s'est formée en 2012 dans les Grisons. Dans le canton de Vaud, la présence d’un premier loup avait été confirmée dès 2007, après 152 ans d’absence.

Une meute est également présente aujourd'hui sur le secteur du Marchairuz, non loin de la frontière française. Dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura, on compte officiellement trois meutes de loups.

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