À l'image du Comté et du Morbier, le bois du Jura bénéfice d'un label Appellation d'Origine Contrôlée. Pour le moment, seules deux scieries sont certifiées, et la filière se développe.
Le projet est né d'un constat simple : "nos clients ne savaient pas d’où venait notre bois alors qu’on s’approvisionne tout autour de la scierie" rapporte Harmony Pachon, gérante d'une scierie à Mouthe dans le Haut-Doubs. Alors, l'entreprise a déposé un dossier pour rejoindre l'Appellation d'Origine Contrôlée "Bois du Jura". Une AOC née en 2019, qui est encore dans sa petite enfance.
Un peu plus de 24 000 hectares de bois, 27 propriétaires et 15 forêts domaniales, appartiennent au domaine de cette AOC. Pour bénéficier du label, les bois doivent provenir de cette zone, et y être transformés. "C’est un gage de qualité et de provenance pour les clients" explique Harmony Pachon. "Le bois du Jura est connu pour sa résistance : on a moins de défauts, moins de casse" ajoute-t-elle, "et on voulait le mettre en avant".
À 500 mètres d'altitude
Le bois doit également répondre à un cahier des charges : "on va regarder la qualité, la résistance du bois" décrit Salomé Mairot, chargée de mission pour l'AOC Bois du Jura, "il faut que les cernes soient extrêmement rapprochés". Le bois certifié doit être cultivé à plus de 500 mètres d'altitude.
Pour le moment, cette scierie n'a eu qu'une seule commande, en février : "ce sont vraiment les débuts, notre première commande va sortir du séchage" reconnaît Harmony Pachon. 60 mètres cubes pour une école, "ça représente 1% de la production de ce mois".
Les planches "AOC Bois du Jura" se vendent 10 à 15% de plus cher que du bois classique. La filière espère en écouler 200 mètres cubes cette année.