Plan de relance : A qui profitent les milliards d'euros prévus en Bourgogne-Franche-Comté

1,3 milliard d’euros déjà déployé sur les 4 milliards prévus par le plan de relance en Bourgogne Franche-Comté. C'est le détail donné ce vendredi 16 avril par le préfet de région. Industrie, environnement, logement, culture ou encore agriculture, à qui profite cet argent ?

« Le plan de relance en Bourgogne-Franche-Comté se déploie plus vite qu’imaginé » s’est félicité Fabien Sudry, préfet de région, en préambule de la présentation du bilan ce vendredi 16 avril , 6 mois après le lancement du plan au niveau national. Près d'un tiers de l'argent prévu dans la région a été engagé. 

Ce plan de relance de 100 milliards d’euros a été lancé le 3 septembre 2020 par le gouvernement pour faciliter la reprise économique, rendre les entreprises plus compétitives et rendre le pays plus vertueux en matière environnemental. « C’est un plan qui vient en complément des mesures d’aide d’urgence déjà mises en place » a précisé le préfet. Des mesures comme les prêts garantis par l’Etat, le chômage partiel, le fonds de solidarité ou les mesures fiscales.

Le plan de relance est axé sur 3 points :

• la compétitivité des entreprises
• la cohésion sociale
• la transition écologique 

Petit tour d'horizon des euros engagés et exemples de projets ou d'entreprises lauréats. 

Aide à la compétitivité : 95 millions d'euros pour 140 projets 

La Bourgogne-Franche-Comté est « la  première région industrielle de France en terme d’emplois » a rappelé le préfet, « elle est aussi la première région de France en nombre de dossiers soutenus » par le plan de relance.  140 projets sont en cours pour un montant de 95 millions d'euros d’aides.

« C’est une très belle surprise pour nous, cela signifie qu’il y a des projets d’investissements dans la région ».

Fabien Sudry, préfet de région

Les aides concernent de nombreux secteurs, notamment l’automobile, le nucléaire, l’aéronautique ou encore le secteur pharmaceutique. Parmi les projets lauréats, 

• L’entreprise Crossject, basée à Dijon et Arc-les-Gray en Haute-Saône, spécialiste de l’injection sans aiguille, a reçu 1,5 million d’euros pour augmenter sa capacité de production.
• Corden Pharma à Chenôve qui fabrique des principes actifs pour des vaccins (notamment le vaccin Moderna) bénéficie d’une aide de 800.000 euros pour créer un laboratoire dédié à l’expérimentation et à la production pharmaceutique à petite échelle.
• Tôlerie mécanique service à Stigny dans l’Yonne a touché 250.000 euros pour améliorer sa capacité de production, des investissements impossibles à réaliser seul vu l’endettement de l’entreprise et des mauvais résultats dus à la crise sanitaire.

500 millions d'euros pour la transition énergétique 

"Un des piliers du plan de relance, c’est la transition écologique" a martelé le préfet, Fabien Sudry. Elle est destinée à rendre notre pays plus vertueux en matière énergétique et de développement durable. "500 millions d’euros ont été identifiés", a expliqué Natacha Vieille, sous-préfète à la relance. 

De nombreux acteurs et de nombreux secteurs sont concernés, à commencer par la rénovation thermique de bâtiments publics, appartenant à des collectivités locales, des bailleurs sociaux ou des particuliers :

• 267 bâtiments de l’Etat (Agrosup à Dijon, écocampus à Belfort, gendarmerie de Dole, pavillon Bricheteau à Nevers, sous-préfecture de Lure en Haute-Saône…) bénéficieront de fonds pour une rénovation thermique
• 6.000 habitants de Bourgogne-Franche-Comté ont bénéficié de « Ma prime Renov », un dispositif d’aide pour réaliser des travaux d’amélioration thermique de leur habitat, pour un montant total de 29 millions d’euros.
• 6  M€  de  subventions  ont été engagés pour la rénovation de près de 600 logements sociaux

Autre secteur soutenu par ce plan de relance, a mobilité dite « bas carbone », avec notamment :

• la création d’une station de production d’hydrogène à Auxerre
• la création d’une piste cyclable dans le Territoire de Belfort entre Audincourt et Seloncourt
• 8300 primes à la conversion et bonus écologiques versées pour des particuliers qui ont acheté un véhicule automobile plus propre.

Par ailleurs, 1 million d’euros a été accordé aux Conservatoire régionaux des espaces naturels de Bourgogne et de Franche-Comté pour des travaux sur des milieux naturels remarquables ou menacés comme les côtes et plateaux calcaires de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire. Une mesure qui fait partie du volet "préservation de la biodiversité" du plan de relance.

Le secteur aricole et forestier n'est pas oublié, avec plusieurs dossiers en cours dont :

• 7 projets de modernisation d’abattoirs pour un montant de  7,8 millions d’euros sont en cours. L’objectif est de prendre en compte davantage le bien-être animal. Un des projets concerne la création d’un abattoir mobile expérimental « bœuf éthique » en Côte-d’Or.
• la scierie Deschaseaux en Haute-Saône a bénéficié de 484.000 euros pour renouveler et augmenter la capacité de sa chaudière biomasse.

2,2 millions d’euros d’aide pour les associations de lutte contre la pauvreté

"Avec la pandémie, la pauvreté a augmenté en France", a expliqué Maurice Tubul, Commissaire à la lutte contre la pauvreté. "Il y a aujourd’hui 360.000 personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté en Bourgogne-Franche-Comté. Les associations qui les aident sont en tension. Il faut les aider". 2,2 millions d’euros ont donc été débloqués pour lutter contre la précarité alimentaire, favoriser l’accès aux soins et l’insertion sociale et professionnelle.

La  Banque alimentaire va ainsi recevoir près  de 100.000 euros pour investir dans des camions frigos. Autre exemple, dans le Doubs, une association va sensibiliser au bien-manger au moindre coût et à la lutte contre le gaspillage alimentaire (68 000 euros).

28 millions d’euros d’aide pour la culture

Le plan de relance  a prévu également des aides pour le monde de la culture, en particulier la restauration de sites patrimoniaux ou d’équipements culturels (16,5 millions d’euros pour 11 projets), le soutien au spectacle vivant, à la création ainsi qu’au livre et à la lecture.

Exemples :

• 2,5 millions d’euros pour restaurer la cathédrale St-Bénigne de Dijon et mettre en valeur son patrimoine archéologique.
• 1 million d’euros pour la Saline royale d’Arc-et-Senans pour aménager un second demi-cercle, en face de celui existant. 400 arbres devraient être plantés, 10 nouveaux jardins pédagogiques créés pour faire de la Saline royale un lieu de référence international pour la création de jardins.
• 9 millions d’euros pour la grande bibliothèque de Besançon qui réunira en un seul lieu la bibliothèque universitaire et la bibliothèque d’agglomération
• Des commandes publiques à de jeunes artistes, à des créations jeune public ou à des projets de résidences artistiques (1,35 million d’euros)

Pour en savoir plus sur le plan de relance en Bourgogne-Franche-Comté, un site a été créé : relance-bfc.fr