La mobilisation des agriculteurs bat désormais son plein dans toute la France. Alors que la CGT appelle à la convergence des luttes et que plusieurs syndicats agricoles prévoient un blocus de Paris vendredi, on fait le point sur la suite du mouvement en Bourgogne.
Petit à petit, la mobilisation se durcit. "Près de 80 départements [étaient] en action ce matin", assurait Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, dans l'édition ICI 12/13 de France 3 Bourgogne ce jeudi 25 janvier. Dans la région, des manifestants se sont réunis en Saône-et-Loire, dans l'Yonne, en Côte-d'Or, dans le Doubs et en Haute-Saône.
Des rassemblements partis pour durer ? "Ça va sûrement dépendre des annonces du Premier ministre", indiquent à France 3 Bourgogne des agriculteurs présents sur les points de blocage en Saône-et-Loire. Le ministère de l'Agriculture a effectivement fait savoir que Gabriel Attal annoncerait des premières mesures pour la profession vendredi, au cours d'un déplacement sur le terrain. Mais dans tout l'Hexagone, la grogne monte et ne semble pas prête à s'éteindre.
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Actions durcies en Côte-d'Or
En témoigne l'annonce faite par la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs de Côte-d'Or ce jeudi après-midi. Dans le département, les agriculteurs avaient simplement prévu une opération "communication", comme nous vous l'annoncions dans cet article. L'objectif était de réunir des tracteurs sur un petit aérodrome afin de dessiner un "SOS" en vue d'une photographie aérienne.
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Depuis, les plans ont été revus. Si ce rassemblement a toujours lieu, les syndicats appellent ensuite à bloquer l'autoroute au péage de Pouilly-en-Auxois, à quelques kilomètres là. Un lieu stratégique puisqu'il s'agit du point de jonction entre l'A38 et l'A6, où les Parisiens et Icaunais peuvent par exemple rallier Dijon (et inversement).
A priori, l'action durera toute la nuit jusqu'à vendredi midi. Puis les agriculteurs se déplaceront jusqu'au péage de Beaune Sud pour le bloquer à son tour. "Le blocage est prévu pour durer au moins jusqu'à samedi, relayez-vous !", ajoutent les syndicats dans un message posté sur les réseaux sociaux.
Même situation dans les autres départements ?
Les blocages vont-ils s'étendre ailleurs ? Pour l'heure, la manifestation sur le rond-point de Montchanin, en Saône-et-Loire, se poursuit, sans que l'on sache jusqu'à quand. "Rien n'est encore prévu. On ne sait pas à quelle heure on va partir", assure Thibaud Renaud, président des Jeunes Agriculteurs 71. "Pour l'heure, rien n'est décidé : on verra comment on s'organise pour la suite plus tard. Ça peut être dans une heure, ou dans dix. On va suivre l'avis du réseau et on décidera après."
Même constat dans l'Yonne, où "il est encore trop tôt" pour connaître la suite des événements, selon notre journaliste sur place. Plus tôt dans la journée, Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs, affirmait que les mesures proposées par les syndicats au Premier ministre n'étaient "pas négociables. On n'est pas là pour se dire 'si on a ça, on arrête'. Voyons ce qu'ils sont prêts à proposer. Mais on ne peut pas dire que ces mesures-là suffiront à contenter le terrain, tant la crise est grande."
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Une crise qui prend de l'ampleur dans l'ensemble du pays. En Île-de-France, les syndicats appellent au "blocus de Paris" vendredi 26 janvier, de 14 heures à minuit. L'A1, l'A6, l'A10-11, l'A13 et l'A15 auront chacune droit à leur "point de blocage". De son côté, la CGT invite ses adhérents à "faire converger les revendications des salarié.es, des travailleuses et des travailleurs agricoles et des agricultrices et agriculteurs".