La semaine des métiers du nucléaire se déroule jusqu'au 9 février au Creusot, en Saône-et-Loire. Une opération qui rappelle les besoins de recrutement de l'industrie, en particulier en Bourgogne-Franche-Comté. Nous nous intéressons à cinq métiers moins connus dans ce domaine.
La semaine du nucléaire se déroule jusqu'au vendredi 9 février sur l'ensemble de la France, notamment au sein de l'IUT du Creusot, en Saône-et-Loire. Un secteur qui représente 2,5 % de l'emploi régional, comme l'indique l'Insee dans une étude publiée ce 6 février. 23 000 salariés travaillent dans les 270 établissements de la filière nucléaire en Bourgogne-Franche-Comté, précise l'institut.
Un domaine qui connaît cependant des difficultés de recrutement. L'insee souligne notamment des difficultés qualifiées de "très fortes" dans certaines professions "du fait de conditions de travail contraignantes et de la non-durabilité de l’emploi".
Le nucléaire est cependant au coeur d'une politique de relance de la part du gouvernement. Agnès Pannier-Runacher avait annoncé au Creusot en mars 2023 la relocalisation des pièces internes des cuves des centrales. En juin 2023, plus de 1000 scientifiques avaient lancé un appel contre un nouveau programme nucléaire. "Nous ne maîtrisons toujours pas les dangers de l’atome, et n’avons fait que repousser des problèmes annoncés de longue date", indiquent-ils notamment.
Nous nous intéressons à cinq métiers du secteur pour découvrir leur réalité, les formations demandées et les perspectives d'embauche.
1Soudeur
Le soudeur est celui qui s'occupe de l'assemblage de différentes pièces de métal. Jean-Luc Rouard travaille depuis 10 ans comme soudeur au sein du site de Saint-Marcel (71) de Framatome. "Je travaillais d'abord dans la métallurgie. J'ai fait une reconversion au sein d'Areva (rebaptisé Framatome après l'entrée à son capital d'EDF, NDLR), d'abord dans la chaudronnerie puis dans la soudure". L'intéressé explique désormais travailler en 2x8 (horaires du matin ou du soir) et en équipe. Il réalise également des échantillons pour l'école de soudage de la société.
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Dans le domaine du nucléaire, il précise que la soudure demande "beaucoup plus de critères" : "C'est beaucoup plus strict, explique Jean-Luc Rouhard. Sur les inconvénients du métier, il souligne qu'il faut "une certaine conditions physique" en raison de la chaleur liée au soudage et à l'exiguïté du lieu de travail.
Framatome ne souhaiter pas communiquer de chiffres concernant les salaires des différents postes au sein de son entreprise.
Une formation qui peut être réalisée en CAP ou bac pro, mais aussi en formation post-bac
2 Chaudronnier
La chaudronnerie consiste en la réalisation d'équipements à partir métaux, en les transformant pour réaliser les équipements nucléaires.
Une formation qui peut également être réalisée en CAP, en bac pro, ou bien en formation post-bac avec un niveau BTS. Des formations qui se font également en reconversion, notamment au sein de la société Framatome.
3 Technicien qualité
"Le technicien qualité s'occupe du respect des normes à appliquer et des méthodes de travail", indique Marc Boulé, chef du département Génie mécanique et productique au sein de l'IUT du Creusot. Un métier pour lequel la structure propose une formation en trois ans à travers un BUT (Bachelor universitaire de technologie) Génie mécanique et productique. "Il ont une formation large qui leur permet d'accéder à différents métiers. Environ la moitié de nos étudiants poursuivent derrière en école d'ingénieur", précise Marc Boulé. Le salaire moyen en début de carrière est d'environ 2 100 €, indique l'Onisep.
Des portes ouvertes sont organisées ce 10 février au sein de l'IUT.
4 Contrôleur non destructif
Le contrôleur non destructif concerne le contrôle de l'état d'intégrité des structures réalisées sans les dégrader. "Ce sont ces métiers liés à la production, soudeur, usineur, chaudronnier ou encore contrôleur non destructif pour lesquels nous allons avoir le plus de besoin", explique Antoine Cardon, responsable communication au sein de Framatome pour la région Bourgogne. Il explique que 500 postes seront à pourvoir dans la société en 2024 pour la Saône-et-Loire, et entre 300 et 400 pour les prochaines années. De nombreuses entreprises sont également liées au nucléaire dans la région, comme Industeel, filiale d'ArcelorMittal installée au Creusot, des PME où est sous-traité une partie de l'activité, ou encore des bureaux d'étude.
5 Ingénieur méthode
"Le technicien ou l'ingénieur méthode facilite le travail entre un service d'étude et la réalisation concrète de pièces pour adapter la fabrication", décrit Marc Boulé. Dans le domaine du nucléaire, le salaire en début de carrière pour un ingénieur est d'environ 3 100€ brut, indique Marc Boulé d'après les chiffres de l'Onisep.