Elles ont réussi à quitter leur conjoint violent, elles témoignent : "maintenant je peux m'habiller comme je veux"

À Sens, un centre d'accueil de jour permet depuis 2018 aux femmes victimes de violences conjugales de trouver un point de chute, d'écoute et de soutien. Témoignages.

Vers qui se tourner lorsque notre conjoint nous a tout pris ? C'est pour venir en aide aux victimes de violences conjugales qu'à Sens, un centre d'accueil de jour a ouvert en 2018. Depuis, il accueille les femmes et les accompagne pour trouver la force d'avancer, de quitter leur compagnon et de se reconstruire. France 3 Bourgogne a rencontré deux d'entre elles, dont les prénoms ont été modifiés pour préserver leur anonymat. 

"Je ne savais pas où aller"

Aujourd'hui, Alice et Gaëlle ont toutes les deux quitté leurs conjoints violents, grâce au soutien du centre. "Quand je suis arrivée ici, je n'osais pas trop discuter, dire ce qui se passait", confie Alice.

On a envie de faire comme si tout va bien... Sauf qu'on ne vient pas ici par hasard non plus, en fait.

Alice

Au fil de ses visites, Alice réussit à verbaliser ce qu'elle vit. "J'ai parlé de ce qui se passait, de ma vie. Et ça m'a fait du bien, ça m'a beaucoup aidée."

Gaëlle, elle, s'est tournée vers le centre de Sens "parce que je ne savais pas où aller", raconte-t-elle au micro de Baziz Djaouti et Zahra Douche. "Je n'ai pas de famille, je n'ai personne ici. Quand je suis arrivée, j'ai reçu un bon accueil. Ça m'a permis d'aller de l'avant et de suivre mon chemin. J'ai été conseillée, ça m'a beaucoup aidée à arriver là où j'en suis aujourd'hui."

Encadrées par des professionnels, grâce à des ateliers aussi, ces femmes réussissent peu à peu à reprendre confiance et à se réapproprier leurs vies. 

"Je peux prendre, seule, des décisions"

"Ici, on m'a poussée à aller de l'avant. On m'a soutenue dans tout ce que je devais faire et je me sens vraiment avancer", sourit Gaëlle, à qui la vie offre de nouvelles perspectives. "Je suis en formation pour trouver un travail adapté, j'ai décroché mon permis. Mon plus grand fils vient d'avoir son diplôme et un CDI, je suis trop contente."

Grâce à tous ces encouragements, je n'ai pas baissé les bras et je me sens forte aujourd'hui.

Gaëlle

Alice, elle, raconte son émancipation progressive, grâce au soutien du centre. "Maintenant, je peux m'habiller comme je veux. Je me trouve plus belle et je sais que je peux prendre, seule, des décisions. Je me trouve plus évoluée. C'est grâce au centre d'accueil et au suivi avec la psychologue", assure-t-elle. 

Je me dis que si je n'avais pas fait tout ça, je serais encore avec lui et on ne sait pas ce qui aurait pu se passer.

Alice

Ici, l'anonymat est garanti. Les victimes peuvent venir avec leurs enfants, à qui un espace est dédié. En 2023, une centaine de femmes ont été accompagnées par le centre d'accueil de jour de Sens. Le contact : 03 86 65 06 53 et accueildejour@mairie-sens.fr. 

Si vous êtes victime de violences conjugales ou si vous avez connaissance d'un cas de violences conjugales dans votre entourage, vous pouvez également composer le 3919. Ce numéro gratuit et anonyme sert à écouter, orienter et informer les victimes. EN CAS DE DANGER, COMPOSEZ LE 112 (toutes urgences), LE 15 (samu), LE 17 (police) OU LE 18 (pompiers).

Dans l'Yonne début décembre, un homme a été condamné à 27 ans de prison pour le meurtre de son ex-compagne Angélique Clere à Monéteau, en 2021.

► À LIRE AUSSI : Féminicide à Monéteau : le tueur d'Angélique Clere condamné à 27 ans de prison, dont 18 de sûreté

On estime qu'en France, un féminicide est commis tous les trois jours. En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. La même année, la police et la gendarmerie ont recensé 244 300 victimes de violences conjugales ; un chiffre en hausse de 15 % en un an.

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