Le 17 novembre marquait le début du mouvement des Gilets jaunes. Qui, à cette date pouvait imaginer que ce mécontentement populaire allait occuper un tel espace médiatico-politique ? Deux mois plus tard, voici le point sur notre couverture de cette mobilisation.
6 novembre 2018 : c'est la date à laquelle nous réalisons notre premier article sur ce qui deviendra le mouvement des Gilets jaunes. On y relate "le coup de gueule" d'une Morbihannaise sur Facebook contre la hausse du prix des carburants.
Il s'agit de Jacline Mouraud, celle par qui la contestation s'est propagée sur les réseaux sociaux. Des réseaux sociaux qui vont permettre au mouvement de se nourrir lui-même et de prendre très rapidement de l'ampleur.
Le ras-le-bol de cette femme contre la hausse du carburant et contre toutes les mesures qui s'accumulent en défaveur des automobilistes est déjà devenu viral avec 5 millions de vues. Elle appelle à descendre dans la rue le 17 novembre.
Acte I
À partir de ce premier "acte", d'autres vont s'enchaîner, avec très vite la prise de cosncience que ce mouvement va s'installer, et qu'il est inédit. Sur les ronds-points, nous apprenons à connaître ces hommes et ces femmes, qui, quoique marginalement, tolèrent tout juste les journalistes.
Après est venue la rencontre de ceux qui deviendront des figures régionales du mouvement, comme Tristan Lozac'h fondateur du groupe Facebook Pouvoir du peuple 22, ou Benoit Julou, qui a dialogué en direct avec Emmanuel Macron, et qui a pris ensuite ses distances avec le mouvement.
Rythmées par ce qu'on appelle les "factuels", ces reportages ou ces articles centrés sur l'actualité d'une journée, parfois "minute par minute" au fil des mises à jour sur internet, les semaines sont ponctuées d'éclairages politiques ou sociologiques, et les premières conséquences du mouvement.
Témoignages
Dans un deuxième temps, la dénonciation de l'incompréhension et de l'aveuglement du "pouvoir", la défiance envers tout ce qui ressemble à des institutions, dont les médias, nous pousse à "angler" nos reportages encore plus sur le témoignage. Sur internet, les formats portent sur des témoignages bruts, en longueur, que l'on diffuse également dans nos JT et émissions.
Nous cherchons à faire partager les motivations profondes de ceux qui occupent les ronds-points, loin des scènes de violences des manifestations parisiennes, leurs préoccupations quotidiennes qui les ont poussé dans ce mouvement.
C'est le cas, par exemple, dans cette série de vidéos sur la parole de Gilets jaunes, ou dans cet appel à contribution pour une émission, qui a réuni une quarantaine de réactions sur une série de questions liées au mouvement.
Nous avons également eu à coeur de publier des articles de vérifications de ce qui était des fake news, comme, au début du mouvement, celle d'une personne handicapée qui aurait été frappée par des forces de l'ordre.
Notre couverture en chiffres
Nous avons écrit une centaine d'articles sur notre site internet, dont beaucoup contiennent des reportages vidéos tournés par nos équipes sur le terrain, qui sont pour près de la moitié d'entre eux des factuels (manifestations, opérations escargot, blocages principalement).
Souvent, dans la même journée, ils sont accompagnés d'"angles" différents, sur les conséquences du mouvement par exemple, de décryptages ou de portraits, et de reportages dont l'objet était de reccueillir des témoignages et non des déclarations ou des réactions à l'actualité du mouvement.
A l'antenne
On trouve dans nos archives près de 360 occurences sur les Gilets jaunes depuis le 8 novembre: ils peuvent correspondre à plusieurs versions de JT de la journée: le 12/13 Bretagne, An Toal Lagad (en breton), le JT Iroise, le 19/20 Bretagne et le Soir 3 Bretagne.
Cela se répartit ainsi:
- 180 reportages
- 97 OFF (brève en images)
- 32 ITW (interview seule, hors d'un reportage)
- 18 invités plateau
- 18 "minutes web", une chronique du 12/13 Bretagne consacrée au web et aux réseaux sociaux.
- 19 renvois web: une annonce dans le JT qui renvoie vers un article de notre site internet.
- deux émissions spéciales : Dimanche en politique (26 minutes) et l'Heure du débat (52 minutes)
Durant ce mouvement, et de plus en plus, le traitement des médias est critiqué. Cette critique est entendable. Nous pouvons en débattre. Mais lors des manifestations, elle s'est traduite par des violences envers des journalistes, qui sont inacceptables. Il nous a semblé important de partager ces chiffres qui, même s'ils ne reflètent rien du contenu de nos publications, éclairent toutefois sur la variété des points de vue qu'elles ont permis.