Le "Maid Madeline", Demoiselle Madeline en Anglais, navigue durant la semaine du Golfe dans la catégorie "motonautisme classique". Philippe et Françoise Gourdon sont tombés sous le charme de cette vieille lady, un raised deck cruiser, avec son pont surélevé qui, grâce à leurs bons soins, n'a pas pris une ride, malgré ses cent ans.
Même si les bateaux de montonautisme classique ne sont qu'une vingtaine durant la semaine du Golfe, leur flotille fait bien des envieux. Il faut dire qu'il est difficile de rivaliser avec l'attrait particulier et lègèrement suranné de ces petites embarcations à moteur en bois de la moitié du 19eme siècle. Au milieu des immenses trois mâts et des bateaux de travail, ils se frayent un chemin ce jour-là pour remonter la rivière d'Auray, entre Saint-Goustan et le Bono. Parmi eux : le "Maid Madeline" et ses propriétaires.
Envie de larguer les amarres à la retraite
Aujourd'hui à la retraite, Philippe et Françoise étaient à la tête d'un vignoble en Anjou. Mais l'envie de voyager les a toujours habités. La Loire en canoë, le chemin de Compostelle à pied, l'Europe en moto, de la voile aussi et puis au moment de cesser leur activité, le besoin de larguer les amarres. Mais pas pour un tour du monde à la voile. Juste pour le plaisir de naviguer comme bon leur semble.
La perle rare débusquée en Angleterre
Il y a cinq ans, après de multiples recherches, ils tombent sur une petite annonce : "Le maid Madeline" est à vendre dans une marina en Angleterre. Il s'agit d'un petit bateau de croisière, construit en 1923, il y a tout juste cent ans, sur les bords de la Tamise entre les deux guerres. Le couple traverse la Manche pour se faire une idée. Le bateau a été délaissé certes, mais il est dans son jus et n'a subi aucune modification : la perle rare ! Il le ramène sur une remorque.
C 'est un raised deck cruiser, c'est-à-dire qu'il a un pont surélevé, c'est assez rare pour un bateau des années cinquante dans cette catégorie et c'est aussi son charme.
Philippe GourdonPropriétaire du "Maid Madeline"
De retour en France, il faudra six mois de réparations, à la fois réalisées par le couple et un charpentier de marine, pour redonner tout son lustre à l'embarcation de 7 mètres sur 2,4 mètres et faire un bon décapage. Mais pas question de toucher aux pièces d'origine. Le pont, les portes en acajou, la cabine avec deux couchettes, le petit chauffage au fuel, tout est dans son jus. "Au final, il nous a coûté quatre fois son prix, mais on a sauvé un bateau du patrimoine. On va tenter de la faire inscrire au BIP, le label français des bateaux d'intérêt patrimonial" explique Françoise.
Un bateau de croisière de location pour naviguer sur la Tamise
Si le "Maid Madeline" a été fabriqué à Venise, c'est en Angleterre qu'il commence sa carrière. Philippe et Françoise ont fait de longues recherches pour reconstituer son histoire. Il fut l'un des premiers bateaux de location en Angleterre, construit pour naviguer sur les canaux de la Tamise, pour le compte de la compagnie " Maid Line Cruisers". Revendu ensuite, il aura d'autres propriétaires jusqu'à nos deux passionnés angevins.
On aime naviguer avec un minimum de confort et à notre rythme. Ce bateau n'est pas physique et il n'est pas rapide avec une capacité de 5 à 6 nœuds. C'est idéal.
Françoise GourdonPropriétaire du "Maid Madeline'
Après avoir remonté la Loire, navigué sur la Seine, le "Maid Madeline" emmènera nos jeunes retraités en août prochain sur le Canal du Nord jusqu'à Bruxelles, puis ce sera le Canal du Midi. Une nouvelle jeunesse pour le "Maid Madeline" !