Ce vendredi 26 juillet, la cour d'appel de Douai (Nord) a rendu son arrêt concernant "Toto le sanglier". L'animal ne sera pas euthanasié, a-t-on appris auprès de l'avocat de l'association Stéphane Lamart. Il devrait pouvoir être accueilli à Charleville-Mézières (Ardennes) dans les "prochains jours", selon le maire de la ville.
La décision de justice de ce vendredi 26 juillet 2024 était très attendue. "Toto le sanglier" ne sera pas euthanasié. La cour d'appel de Douai (Nord) a rendu son arrêt en début d'après-midi, comme nous l'a confirmé Maitre Christophe Gérard, l'avocat de l'association Stéphane Lamart, qui était intervenant volontaire dans cette affaire.
"La justice est aux côtés des animaux, elle les protège. Au delà du symbole que 'Toto' avait fini par représenter, c'est le plus beau message que la justice pouvait envoyer", se satisfait l'avocat.
"Du droit et du droit pur"
Dans une première ordonnance, le président du tribunal judiciaire d'Arras indiquait que l'animal ne devait pas être euthanasié. "Là-dessus, il y a eu un appel du procureur d'Arras, qui a abouti à la deuxième décision", rappelle Christophe Gérard. Cette ordonnance de la présidente déléguée du tribunal judiciaire de Douai, datée du 12 juillet 2024, prévoyait l'euthanasie de l'animal.
"Aujourd'hui, 26 juillet, la présidente de la cour d'appel de Douai est revenue sur l'ordonnance du 12 juillet", explique l'avocat. Selon la décision rendue ce vendredi, la première ordonnance ne pouvait pas faire l'objet d'un appel par le parquet.
"L'ordonnance du président du tribunal judiciaire d'Arras prenait les éléments de fond en considération. La décision d'aujourd'hui, c'est du droit et du droit pur", précise Maître Christophe Gérard.
Le sanglier à Charleville-Mézières dans les "prochains jours"
Fin 2023, la famille Bienvenu, vivant à Boiry-Becquerelle, près d'Arras (Pas-de-Calais), a recueilli Toto, petit marcassin attaqué par des chiens de chasse. La justice a ordonné sa saisie. Il a été placé en fourrière à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais).
L'euthanasie de l'animal était une décision incompréhensible pour Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières (Ardennes), qui se proposait d'accueillir Toto, désormais sanglier bien en chair, dans le parc animalier de Saint-Laurent (Ardennes, voir la localisation sur la carte ci-dessous).
Ce vendredi 26 juillet, l'élu divers droite est évidemment ravi de la décision de justice. "Je suis très heureux que le bon sens ait pu s'imposer. La mort de Toto aurait été absurde et cruelle", nous indique-t-il.
Le sanglier devrait pouvoir être bientôt accueilli dans la ville préfecture des Ardennes, où un enclos séparé, à l'écart des autres animaux, a été préparé. Son transport est envisagé pour "les prochains jours". Une procédure qui se fera bien sûr "en lien avec la communauté urbaine d'Arras", où se trouve pour l'instant l'animal.
"Il faut saluer la famille Bienvenu, dont je partage la joie aujourd'hui, remercier les avocats qui nous ont soutenus [...], l'association Stéphane Lamart. On ne se connaissait pas particulièrement mais on a uni nos forces pour trouver une solution", ajoute le maire de Charleville-Mézières.
Avec une pétition puis une cagnotte, le sort de Toto a ému dans tout le pays. Et les recours exercés pour sauver le sanglier ont été très scrutés, jusqu'à la décision de ce vendredi 26 juillet.
Retrouvez tous nos articles sur Toto le sanglier
France 3 Nord-Pas-de-Calais
- 27 juin : Toto est recueilli, puis confisqué
- 03 juillet : le maire de Charleville veut l'accueillir
- 12 juillet : l'euthanasie confirmée en appel
- 14 juillet : marathon judiciaire pour Toto
- 22 juillet : deux recours en justice
- 25 juillet : rassemblement pro-Toto
France 3 Champagne-Ardenne
- 12 juillet : le maire de Charleville regrette l'arrêt d'appel
- 16 juillet : pétition pour sauver Toto
- 18 juillet : cagnotte pour sauver Toto