Fraichement arrivé du pôle Nord, le père Noël a fait sa tournée dans le village de Mommenheim (Bas-Rhin). Un moment féérique pour les habitants, fascinés par l'homme à la barbe blanche quel que soit leur âge.
Qui n'a pas rêvé de ce personnage mythique les soirs de Noël ? Cachés derrière la fenêtre, les enfants le guettent avec impatience. Toujours curieux de savoir si le père Noël aura bien reçu leur jolie lettre, parmi les milliers de courriers qui lui sont adressés.
Sur tous les continents, dans toutes les langues, il trimballe sa hotte généreusement garnie. Pendant sa tournée à Mommenheim, le "Wihnàchtsmànn" comme on l’appelle en Alsace a même échangé en alsacien avec les habitants. Le vieux bonhomme a tous les talents.
Il interpelle les uns : "Qu'avez-vous commandé au père Noël ?", tandis qu'il s'adresse à d'autres par leur prénom. Il les connaît évidemment tous par cœur, lui qui aime semer de l'espoir et de la joie partout où il passe. "Je le vois au premier regard, si un enfant croit en la magie de Noël, c’est fantastique", sourit-il.
Un père Noël très sollicité par les petits et les grands enfants
Il faut dire qu'avec les années, le père Noël commence à être rôdé. Mais certaines choses ont bien changé : "Autrefois, je venais avec un sac d’oranges et un mannele et les enfants étaient contents. Les oranges étaient rares à l’époque", confie-t-il. Un autre temps.
Quoi qu'il en soit, le plus beau des cadeaux reste peut-être toujours le même : la rencontre, magique, avec le monsieur en rouge et blanc. Dans les rues de Mommenheim, tous les enfants le reconnaissent. Ils lui offrent un dessin, le sollicitent pour une photo ou le couvrent de câlins.
Et quand le père Noël apparaît, il réveille même les grands enfants. Au club Jeunior du village, quelques anciens s'amusent lors de sa visite : "Je veux toucher ta barbe pour vérifier si tu es bien le vrai", taquine l'un d'eux.
D'autres traditions lors des Noëls d'antan
La figure du père Noël s’est répandue partout après 1945. Chez les plus âgés, elle ravive d'autres souvenirs des Noëls de leur jeunesse. Jacqueline se rappelle un personnage sombre, qui faisait peur aux enfants : "Nous, on attendait le Christkindel et le père fouettard. Le père fouettard était très méchant, il frappait les garçons, mais pas les filles. Les filles devaient être plus obéissantes, sans doute."
En Alsace, autrefois, la soirée du 24 décembre réunissait toute la famille autour du sapin. Les cadeaux étaient ensuite apportés par le Christkindel, cette femme voilée habillée en blanc, d’une robe ou d’un drap, avec une couronne sur la tête et une clochette pour annoncer sa venue. Elle était accompagnée du Hans Trapp. Les enfants les accueillaient en chantant devant le sapin aux bougies allumées.
Une légende raconte qu'au XIVe siècle, dans le coin de Wissembourg, régnait le seigneur Hans von Trotta qui faisait peur à tous les habitants. Hans Trapp descendrait de cette figure de seigneur malveillante.
"On n'avait pas le beau père Noël d’aujourd’hui", poursuit une membre du club troisième âge, tandis qu'une autre se souvient : "On décorait le sapin, on priait devant la crèche, puis on échangeait les cadeaux. Il y avait beaucoup moins de cadeaux à l’époque. On fêtait toujours à la maison avec les parents et les grands-parents."
Depuis, tous ont adopté le Père Noël. Il semble éternel, comme surgi d’un autre temps, mais chaque année, il met à nouveau des étoiles dans les yeux et des papillons dans les cœurs, avec son célèbre "oh oh oh !"