La démission de l'archevêque de Strasbourg acceptée par l’Elysée et par le pape, celui de Metz le remplace provisoirement

Emmanuel Macron a pris acte de la démission de Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, par décret publié le 24 mai, comme l'exige la particularité concordataire de l'Alsace et de la Moselle. En attendant la nomination de son successeur, le pape a désigné l'archevêque-évêque de Metz administrateur apostolique du diocèse.

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Si Luc Ravel, archevêque de Strasbourg depuis 2017, a présenté sa démission au pape François le 20 avril 2023, il aura fallu attendre le 24 mai pour qu'elle soit officiellement actée, par décret du Président de la République. Cette procédure très particulière, impliquant l'État dans une affaire religieuse, est liée au statut concordataire de l'Alsace et la Moselle. 

"Le Saint-Père et le Président de la République (Emmanuel Macron) acceptent conjointement la démission de la charge pastorale de Monseigneur Luc Ravel", a annoncé ce samedi 27 mai la Conférence des évêques de France" dans un communiqué. "Le Saint-Père a nommé administrateur apostolique de Strasbourg Monseigneur Philippe Ballot, archevêque-évêque de Metz", poursuit le communiqué. Il gérera les affaires courantes.

"Le siège épiscopal est donc vacant, en attente de la nomination du prochain archevêque" de Strasbourg, précise la Conférence, dont le diocèse représente environ 1,3 million de catholiques.

Le concordat de 1801 toujours en vigueur en Alsace-Moselle

Comme le rappelait à France 3 Alsace Francis Messner, directeur de recherche émérite au CNRS, le concordat, texte qui régulait les rapports entre l'Eglise et l'Etat entre 1801 et 1905, avait été abrogé à cette date partout en France, sauf en Alsace et Moselle, alors allemandes.

Le concordat étant par conséquent toujours en vigueur dans ces deux territoires, des particularités persistent, dont cette double nomination des évêques, par le Vatican et la République française, qui doivent de même acter à deux une démission.

La procédure sera la même pour nommer le successeur de Luc Ravel à la tête de l'archevêché de Strasbourg. "Pour nommer l'archevêque de Strasbourg, mais aussi l'évêque de Metz, il faut à la fois une nomination par décret du Président de la République et un agrément donné par Rome. Sans l'un des deux, le nouvel archevêque ne pourra pas exercer", détaille Francis Messner.

Procédure qui devrait durer plusieurs mois, pour clore définitivement un épisode douloureux pour les catholiques alsaciens, la démission de Luc Ravel ayant été précédée d'une crise profonde au sein de l'institution, poussant le Vatican à mener une visite apostolique dans le diocèse.

Avec AFP

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