À Reims, Giuseppe et Alexandre transforment des bouteilles de champagne et de vin en objets d'arts de la table

Giuseppe Oliveri et Alexandre Lachi, deux amis rémois, ont crée leur entreprise Dion'Iso, spécialisée dans l'upcycling des bouteilles de champagne et de vin. Une technique qui leur permet de transformer ces bouteilles en objets d'intérieur.

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Giuseppe Oliveri regagne l'atelier de Dion'Iso, situé dans les locaux de Quartier libre à Reims. Il revient tout juste de sa tournée. Alexandre Lachi l'attend pour faire l'inventaire de ses trouvailles. Tous les lundis, le duo collecte des bouteilles de champagne et de vin. Toutes sont récupérées auprès des particuliers, restaurateurs et maisons de champagne de la région. " Quand on nous voit fouiller dans les poubelles des restaurateurs, ce n'est pas le fun de notre métier" convient Giuseppe. Mais pour eux, cette tâche fait partie intégrante de leur métier.Giuseppe Oliveri et Alexandre Lachi sont les fondateurs de l'entreprise Dion'iso et recyclent les bouteilles de verres en objets de décoration.

Derrière chacune d'elles, Alexandre et Giuseppe imaginent déjà un objet. Chaque bouteille est sublimée en objet. Verres, vases, coquetiers ou bougies, tous ces objets sont fabriqués sur place. À la main, le verre se découpe grâce à une scie à eau. La découpe est bien précise et contrôlée. Équipé de protections pour éviter de se blesser avec du verre, Alexandre s'installe devant la scie sur table. Il faut de l'eau pour deux choses, explique-t-il. " Il faut de l'eau pour protéger le verre pendant la découpe et qu'il évite qu'il chauffe et qu'il soit refroidi constamment pendant la découpe. Et ensuite, il permet de pouvoir capturer toutes les petites particules de poussière de verre qui vont se créer pendant la découpe et donc l'eau capture tout cela et ça nous évite surtout que nous, on les respire en étant devant la machine".


Après chaque découpe, Alexandre contrôle l'état de la surface de la bouteille. " Chaque bouteille a un comportement différent car chaque bouteille est différente. Et au sein du verre, il va y avoir des tensions qu'on a tendance à relâcher en coupant et donc on va venir vérifier si chaque bouteille est apte à passer aux étapes suivantes au niveau qualité et état de la surface. Là, on a fait une découpe brute et on va ensuite pouvoir passer à l'étape suivante qui est le polissage pour pouvoir retirer toutes les petites imperfections, tout ce qui peut être tranchant ou des écailles pour avoir à la fin une finition complètement nette et non-tranchante " explique le jeune homme.


Âgé de 28 ans, 100 % rémois, Alexandre a toujours aimé bricoler. Son parcours en témoigne. Ingénieur en mécanique et productique axée industrielle et technique, Alexandre a toujours été passionné de bricolage et de technique. La fusion des deux passions et sa rencontre avec Giuseppe a mené à créer cette entreprise spécialisée dans le recyclage de bouteilles de champagne et de vins en objets d'art de la table et d'intérieur. Tout y passe, les petits comme les grands volumes.

Chaque création est unique

" On travaille sur des bouteilles de 37, 5 cl, mais aussi sur des Magnums ou des Jéroboams, ensuite nous réglons notre machine pour fabriquer un vase, une bougie, bref différents objets en fonction des demandes qu'on nous fait " précise-t-il.
Giuseppe prend la suite de la découpe réalisée par Alexandre. Lui, entreprend le polissage de l'objet avec un disque de meulage diamant tout en faisant un geste incliné. "Je vais venir polir le verre le but est de créer le chanfrein pour avoir un produit minutieux et sécurisé pour le consommateur " explique-t-il.


Le duo fabrique près de 150 objets par semaine. L'aventure, débutée en janvier, commence à fédérer un public sensible au recyclage du verre et à la préservation de l'environnement. " Notre concept s'inspire de l'upcycling" précise Giuseppe, 30 ans, qui n'était pas destiné à être un manuel.  Guiseppe 30 ans. Juriste de formation, il a tout plaqué pour se lancer dans cette entreprise. " J'ai fait un M2 du droit du vin et du spiritueux à Reims et après plusieurs expériences en courtage et en entreprenariat, j'ai rencontré Alexandre. On était tous les deux dans un incubateur d'entreprise " relate Giuseppe. Le confinement l'a fait réfléchir. " L'idée, c'était de dire, je suis un passionné de vins, j'ai des bouteilles que je garde au-dessus de l'armoire, qu'est ce que je pourrais en faire. En général, ces bouteilles qu'on garde, on les garde en souvenir d'un événement ou d'une soirée, mais pourquoi pas en faire un autre objet " se rappelle-t-il. L'idée de Dion'iso est née à la fin du premier confinement, en mai 2020.


Emballé, Alexandre en parle autour de lui. " Ma famille m'a pris pour un fou " dit-il en rigolant, avant d'enchaîner " je plaisante, ils ont soutenu notre démarche, et c'est grâce à eux si on en est là aujourd'hui, car tous nos essais ont les a fait chez eux, dans leur garage qu'ils nous avaient aménagé" se souvient-il. Du verre cassé, il y en a eu, et c'est après des centaines et des centaines d'essais, qu'ils sont parvenus à obtenir un bel objet avec une belle qualité de finition. Chaque bouteille a son petit défaut et du coup chaque création est différente.


Rien ne se perd, tout se récupère 

Dans le concept d’upcycling l’idée est simple : transformer un matériau, quel qu’il soit, en objet qui a de la valeur. " On voulait mêler nous deux passions artistiques et manuelles, l'idée étant de créer un univers autour des belles bouteilles de Champagne et de vins tout en restant économe responsable. On s'appuie sur l'upcycling le but est de récupérer un objet le garder dans son jus tout en lui donnant une nouvelle valeur. L'idée est de reconnaître l'objet, c'est de le détourner de son usage habituel pour lui donner un nouvel usage tout en reconnaissant l'objet de départ " expliquent les deux rémois.

Dion’iso a été créé pour sensibiliser les personnes sur l'impact du verre sur notre planète, c'est même l'ADN de l'entreprise précise le binôme." Quand on rencontre des particuliers, qui viennent nous voir, certains nous disent, c'est marrant mon père ou mon grand-père le faisait. Du coup ce n'est pas un nouveau projet, ça se faisait déjà avant " explique Giuseppe, " mais ça revient dans les mentalités et on peut faire du upcycling avec plein d'autres choses : on peut faire ça sur des meubles, des tonneaux, etc ...Quitte à se lancer autant le faire tous ensemble pour réduire les déchets et préserver la planète " rajoute-t-il. Contrairement au recyclage, détruire la matière pour en fabriquer une nouvelle, le sur-recyclage se concentre sur le fait d'utiliser au maximum l'objet tel quel. "Le but est de revaloriser l'objet en dépensant le moins d'énergie possible" rappelle Giuseppe.

En parlant d'énergie, le nom de l'entreprise en regorge. Baptisé Dion'iso, en hommage au dieu du vin, de la vigne et de la végétation Dionysos et Iso pour le jeu de reflet de la lumière sur le verre, le concept de l'entreprise s'appuie sur l'upcycling.

Débuté en janvier 2021 dans le garage des parents d'Alexandre, la communication se fait uniquement en ligne jusqu'en juin. Puis de juin à octobre, les deux jeunes hommes participent à Magasin Libre, un événement crée par Quartier Libre. Depuis novembre, ils sont bel et bien installés à Quartier Libre. Ils ne comptent pas leurs heures et font tout, de la collecte à la fabrication ainsi que la communication et le packaging. Eco responsable à fond, c'est comme ça qu'ils se revendiquent.


" Que ce soit pour cette génération, car nous avons un projet intergénérationnel, car on consomme à différents âges et quand un particulier vient nous voir, on échange, on crée du lien. Toutes ces personnes se croisent autour d'une même démarche qui est de dire au lieu de jeter cette bouteille dans une bulle à verre et bien tous ensemble, on est capable de réduire nos déchets et de transformer cette bouteille en un autre objet. C'est pour ça que les personnes viennent nous voir " explique Alexandre. Le binôme envisage d'enrichir leurs collections et d'ajouter des messages personnalisés sur les objets. " Souvent, les personnes viennent nous voir avec une bouteille qui a marqué un événement et souhaitent garder ce souvenir sous la forme d'un objet" raconte Giuseppe. Idem pour les restaurateurs ravis de découvrir leur bouteille sublimée en vase, en vase ou coquetier.


De 15 euros à 80 euros selon l'objet, les créations sont accessibles directement à l'atelier ou en ligne. Une idée cadeau utile, pour ces fêtes de fin d'année et trinquer écoresponsable dans un nouveau design.

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