Le Copermo du CHRU de Nancy est bel et bien enterré. Le ministre de la Santé a annoncé jeudi 19 mars que l'établissement va bénéficier également d'une reprise d'un tiers de sa dette pour permettre sa modernisation et son regroupement en un seul établissement à Brabois.
Olivier Véran avait annoncé lors de sa visite à Nancy le 19 janvier dernier qu'il s'occupait personnellement de la situation du CHRU de Nancy et qu'il ferait des annonces en avril. Il n'a pas été nécessaire s'attendre aussi longtemps : le ministre de la Santé a indiqué jeudi 18 mars 2021 que le CHRU va bénéficier d'un investissement de l'Etat de 420 millions d'euros pour se restructurer et que 300 des emplois menacés de suppression seraient maintenus.
"L'État va financer le projet de regroupement sur le site de Brabois à hauteur de 420 millions d'euros", a indiqué Olivier Véran dans un entretien à l'Est Républicain. C'est "70% de son coût total. C'est bien au-delà ce qui était prévu à l'origine." a précisé le ministre.
Ces investissements interviennent dans le cadre du regroupement des sept sites du CHRU -au coeur de la cité ducale et sur le plateau de Brabois- sur un seul, à Brabois. Ils seront prélevés dans le cadre de l'enveloppe globale de 19 milliards d'euros négociée lors du Ségur de la Santé et annoncée le 8 mars dernier.
En complément, le ministère s'engage à une reprise d'une partie de la dette de l'hôpital, "128 millions d'euros", soit environ un tiers de la dette. Cela devrait permettre "de retrouver de l'oxygène dans son fonctionnement quotidien", a ajouté Olivier Véran.
Avec @mathieuklein, maire de Nancy, j’ai réuni tous les acteurs qui ont porté le projet du @CHRU_de_Nancy pour leur annoncer :
— Olivier Véran (@olivierveran) March 19, 2021
✅ Un financement de l’Etat de 420M€
✅ La reprise de 128M€ de dette
✅ L’annulation de la suppression de 300 postes
✅ L’ouverture de nouveaux lits pic.twitter.com/PvJI8FQyRD
"Enfin, le projet initial s'accompagnait d'une suppression à terme de 300 postes en ETP (équivalent temps plein). Ces postes, nous les maintenons", a souligné le ministre de la Santé.
C'est précisément sur ces questions qu'en avril 2020, en pleine première vague de l'épidémie de coronavirus qui touchait de plein fouet le Grand Est, le directeur de l'Agence régionale de Santé Grand Est, Christophe Lannelongue, avait été limogé par Emmanuel Macron. Il avait quelques jours plus tôt provoqué un tollé en affirmant à France 3 Lorraine qu'il n'y avait "pas de raison de remettre en cause" le comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo), qui prévoyait suppressions de lits et d'emplois au CHRU de Nancy.
Selon Olivier Véran qui reçoit les élus nancéiens vendredi 19 mars au ministère, le chantier du CHRU à Brabois doit commencer en 2022 pour que le nouvel établissement soit opérationnel à l'horizon 2028.