L'ancienne maire de Canteleu (Seine-Maritime) et son adjoint au commerce Hasbi Colak sont jugés au tribunal judiciaire de Bobigny à partir du 27 mai 2024 pour complicité de trafic de stupéfiants, avec 17 autres personnes. Des avocats ont demandé un renvoi, le procès est reporté.
Ce qu'il faut savoir
À peine ouvert, le procès de Mélanie Boulanger (PS), ex-maire de Canteleu, jugée avec 18 autres prévenus pour un vaste trafic de drogue, a été suspendu lundi 27 mai 2024 jusqu'à la semaine prochaine pour des raisons procédurales.
Dans l'attente d'un éventuel examen d'un pourvoi en cassation, la 13e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny a mis l'affaire "en continuation" au 3 juin. La poursuite éventuelle du procès, prévu pour durer un mois, dépendra de la haute juridiction.
Au cœur de ce trafic : une famille de Canteleu, l'élue socialiste et son adjoint Hasbi Colak auraient eu des liens avec certains trafiquants présumés.
Mélanie Boulanger a toujours clamé son innocence dans cette affaire, et affirmé qu'elle n'avait aucun lien avec les trafiquants.
Rappel des faits
- Octobre 2021 : Mélanie Boulanger, alors maire de Canteleu depuis 2014, passe plus de 30 heures en garde à vue à l'hôtel de police de Rouen. Son adjoint au commerce, Hasbi Colak, est également interpellé et entendu.
- Depuis 2019, des mises sur écoute et la surveillance de trafiquants de drogue de Canteleu, ont permis de mettre en avant une possible implication des deux élus dans ce vaste réseau.
- À ce moment-là, aucune charge n'est retenue contre eux, l'élue prend alors la parole : "Je n'ai aucun lien avec ces gens-là", clame la maire de Canteleu.
- 6 mois plus tard, la maire et son adjoint sont mis en examen pour des chefs de complicité de trafic de stupéfiants, des faits contestés par la défense.
- Renvoyée en janvier 2024 devant le tribunal correctionnel de Bobigny, l'élue de 47 ans, a préféré démissionner en février de ses mandats de maire et de conseillère régionale. Une mise en retrait pour préserver sa santé.