Une explosion souffle le bâtiment de la direction de l'environnement à Carcassonne, le sigle du Comité d'action viticole retrouvé sur un mur

L'action a été menée dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 janvier, contre un bâtiment administratif de l'Etat. Les viticulteurs en colère veulent faire prendre conscience au gouvernement de "la situation économique dramatique" dans laquelle ils se trouvent. Cette explosion rappelle les années 2000, quand le CRAV, comité régional d'action viticole, s'en prenait aux biens de l'Etat et aux importateurs de vins espagnols.

La mobilisation des viticulteurs ne faiblit pas. Après différentes actions en Occitanie pour montrer la colère du monde paysan, le CAV, Comité d'Action viticole, a repris du service.

Après des années de sommeil, la branche "action" des vignerons de l'Aude a frappé dans la nuit de jeudi à vendredi, à Carcassonne, dans la zone de la Bouriette.

Un attentat contre l'Etat revendiqué par le CAV

Une explosion a soufflé le bâtiment de la DREAL de l'Aude, la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.

Le rez-de-chaussée a été gravement endommagé par la déflagration. Les vitres ont volé en éclat et une partie des bureaux est détruite. Les dégâts sont importants.

Heureusement, les locaux actuellement en travaux, étaient vides durant la nuit.

Plusieurs tags du CAV, Comité d'Action viticole, ont été retrouvés sur les lieux de l'attaque, notamment sur le mur d'enceinte de l'immeuble. Une revendication assumée.

C'est la police judiciaire de Perpignan qui est en charge de l'enquête. Le parquet l'a qualifiée de dégradation de biens d'autrui par des moyens dangereux en bande organisée.

De son côté, le préfet de l'Aude condamne cette explosion dans un communiqué et il rappelle par ailleurs que "rien ne saurait justifier de tels actes de violence".

Une crise et une "détresse humaine immense"

Pour les syndicats de viticulteurs, la situation actuelle est inédite par son ampleur et sa gravité. Et selon eux, le gouvernement et l'Europe ne semble pas comprendre, ni prendre la mesure du drame.

Je ne cautionne pas la violence. Mais la situation est hyper grave. Pire qu'en 2005, au plus grave de la crise. La détresse humaine est immense pour beaucoup de viticulteurs. On ne vend plus rien et les charges et la réglementation nous étranglent. J'ai peur que cela finisse très mal !

Frédéric rouanet, président du syndicat des vignerons de l'Aude.

Comme il l'avait promis lors de sa venue au salon SITEVI de Montpellier, le ministre de l'Agriculture sera en visite à Montpellier, le 2 février prochain. Nul doute que les viticulteurs l'attendent de pied ferme et qu'ils scruteront ses annonces avec le plus vif intérêt. D'ici là, les actions coup de poing hebdomadaires pourraient se poursuivre pour accentuer la pression sur l'exécutif.

Une action blocage du péage à Castelnaudary

Après la grande manifestation des vignerons, fin novembre à Narbonne, qui a réuni plus de 5.000 personnes, une nouvelle action de protestation a eu lieu ce vendredi matin à Castelnaudary, dans l'ouest de l'Aude.

Des viticulteurs ont bloqué ce vendredi, avec tracteurs et camions, l'accès à l'autoroute A61 depuis le péage de Castelnaudary.

Action similaire sur l'A62 à Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne, pour la deuxième journée consécutive. Et sur l'A64, à Carbonne, en Haute-Garonne, la mobilisation des agriculteurs a duré toute la nuit, une cinquantaine d'entre eux a dormi sur place.

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