Des révélations d’un policier aux différents témoignages forts de la semaine, en passant par l’interrogatoire d’Abdelkader Merah sur son parcours religieux, cette semaine a encore été chargée (et tendue) à la Cour d’assises spéciale de Paris.
Les semaines se suivent et se ressemblent au procès Merah, en tout cas en ce qui concerne l’ambiance qui y règne : beaucoup de tensions entre les parties, jusqu’à des cris et des larmes parmi les victimes. Une troisième semaine marquée par des témoignages forts.
● Merah sur une liste de suspects dès après Montauban
Lundi, l’ancien patron régional du renseignement intérieur a créé la sensation. Il a révélé à la Cour que ses services avaient établi le 16 mars, au lendemain de la mort des parachutistes à Montauban, une liste de suspects sur laquelle figurait le nom de Mohamed Merah. Selon lui, la direction centrale parisienne n’en a pas tenu compte, privilégiant la piste de l’extrême-droite.Les parties civiles crient au "scandale d'Etat", car cette note n'a pas été déclassifiée et transmise à la justice.
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● Aurait-on pu éviter la tuerie de l’école juive ?
La question qui se pose alors c’est de savoir si la police aurait pu empêcher la tuerie de l’école juive le lundi 19 mars en interpellant Merah avant. Pour les familles de victimes, cette question est douloureuse.Père et grand-père de victimes tuées à l’école Ozar-Hatorah, Samuel Sandler estime que les policiers ont fait des erreurs mais “sans arrière-pensées”.
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●Abdelghani et son ex-femme chargent Abdelkader Merah
A la barre, lundi et mardi, des membres de la famille Merah ont chargé Abdelkader, le principal accusé, désigné, notamment par son frère aîné Abdelghani, comme celui qui a “fanatisé” Mohamed Merah.L’ex-compagne d’Abdelghani a aussi décrit le climat de violence, de haine, de racisme anti-français et d’antisémitisme qui régnait au sein de la famille.
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● Une drôle d’intrusion
Mercredi, deux hommes sont interpellés à Paris, suspectés d’avoir fait des “repérages” à proximité de la salle de la Cour d’assises. L’un d’eux est connu comme proche de milieux islamistes radicaux. Il s’est servi du badge d’accès d’un salarié du palais de justice pour pénétrer dans l’enceinte. En garde à vue, ils réfutent tout projet d’action violente et indiquent s’être approchés de la salle “par curiosité”. Ils ont été relâchés après leur garde à vue mais une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris.▶︎ ▶︎▶︎LIRE NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● Le témoignage de la mère Merah dans une tension extrême
Le témoignage de Zoulikha Aziri, ses incohérences, ses “mensonges” selon les parties civiles ont alimenté mercredi la tension au sein de la Cour d’assises. Des parties civiles ont craqué. Des insultes ont volé. De nouveaux incidents dans un procès qui n’en manquent pas.▶︎ ▶︎▶︎LIRE NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● Pour Squarcini, Merah est un loup plus vraiment solitaire
Le témoignage de l’ex-patron du renseignement intérieur était très attendu mais n’a rien apporté de nouveau. Bernard Squarcini a indiqué que s’il avait bien utilisé l’expression “loup solitaire” en 2012 au sujet de Merah, cette expression “à chaud” avait été “politiquement et médiatiquement dénaturée”.Squarcini qui ne voit pas de “ratés” dans le travail du renseignement au sujet de Merah mais de simples “retards”.
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● Les images de la GoPro de Merah ne seront pas diffusées
Les différentes parties au procès se donc déchirées jeudi soir au sujet de la question de la diffusion des images filmées par Merah durant les assassinats avec sa caméra GoPro fixée sur la poitrine.Finalement, le président de la Cour d’assises spéciales a décidé de “ne pas ajouter l’horreur à l’horreur” et de ne pas projeter les images durant le procès.
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● Abdelkader Merah se présente comme "musulman orthodoxe"
Vendredi, l'interrogatoire du principal accusé sur son rapport à l'Islam a duré 7 heures. Abdelkader Merah s'est présenté comme un "musulman orthodoxe, ni salafiste, ni terroriste". S'il a parfois été malmené, s'il a esquivé quelques questions gênantes, il est toujours retombé sur ses pieds, faisant dire aux parties civiles qu'il a alors pratiqué la taqïya, l'art de la dissimulation des jihadistes.▶︎ ▶︎▶︎LIRE NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● Et la semaine prochaine ?
Le procès va entrer dans sa quatrième et avant-dernière semaine. Les jours qui viennent vont être consacrées à l'audition des deux accusés, à celle de témoins experts psychiatres.Il sera alors temps d'écouter les plaidoiries des parties civiles.
La semaine suivante, la dernière, sera celle du réquisitoire de l'avocate générale, des plaidoiries de la défense et du verdict attendu le 2 ou le 3 novembre.
