PHOTOS. Agriculteurs en colère : en images la mobilisation contre la signature de l'accord de libre-échange du Mercosur

Alors que la signature de l’accord de libre-échange avec le Mercosur semble imminente, la colère des agriculteurs français, qui couve depuis janvier dernier, est de nouveau exacerbée. La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont lancé des appels à manifester ce lundi 18 novembre 2024, la Coordination rurale, ce mardi.

Un an après le début de leur première mobilisation, les agriculteurs repartent dans la rue sous la bannière "manifestations des agriculteurs acte 2". Déçus des promesses non tenues du gouvernement Attal et craignant la signature d'un accord de libre-échange avec le Mercosur (Marché commun d'Amérique du Sud), ils ont appelé à des rassemblements dans toute la France ce lundi 18 novembre 2024.

Quatre-vingts points de chauffe sont annoncés en France. Conformément aux annonces de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), qui ne souhaite pas gêner le grand public par de grands blocages des axes routiers, pas de blocage d'autoroute, mais des opérations escargots, des défilés de tracteurs et des blocages filtrants installés notamment sur des ronds-points stratégiques.

À Cahors, une quarantaine de manifestants avec une quinzaine d’engins agricoles ont stationné devant la préfecture du Lot de 12h30 à 15h environ. Ils ont été rejoints par le député Aurélien Pradié. Un cercueil a été accroché à un lampadaire et des balles de foins ont bloqué les grilles de la préfecture.

Dans les départements du Tarn, du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Garonne, du Lot et des Hautes-Pyrénées, les agriculteurs ont fait le choix d'investir des ronds-points et d'allumer "les feux de la colère". L'appel national de la FNSEA les invite à allumer les feux à 19h45 partout en France.

À Albi, sur la rocade, à hauteur du Séquestre ou à Montauban, dans le secteur d'Albasud en fin d'après-midi, les agriculteurs gareront leurs tracteurs et interpelleront les automobilistes. Dans le Gers, les manifestants se déplacent aussi en convoi vers les préfectures et sous-préfectures.

À Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, la préfecture demande aux automobilistes d'éviter le giratoire de Rome dans le secteur d'Albasud où les agriculteurs devraient se rassembler.

Concurrence déloyale

Les agriculteurs, et notamment les éleveurs, veulent mettre le gouvernement et les citoyens en garde contre l'accord avec le Mercosur, qui permettrait à l’Europe d’exporter plus facilement de nombreux produits et ressources mais aussi d’en importer à bas prix, au risque de léser les agriculteurs.

Dans les Hautes-Pyrénées et l'Ariège, les agriculteurs se mobilisent également. Des barrages filtrants seront mis en place notamment dans l’Ariège, à Foix en direction de l’Andorre, et à partir de demain mardi autour de Carcassonne dans l'Aude.

Les ronds-points de Gourdon, Figeac et Cahors dans le Lot devraient être occupés.

Des "feux de détresse" sont annoncés à Millau et Villefranche-de-Rouergue.

Les agriculteurs craignent l'arrivée sur le marché européen de produits alimentaires, de viande notamment, non soumise aux normes environnementales et sanitaires en vigueur dans l’UE. Une concurrence déloyale qui les mettrait en danger, alors que le moral est déjà au plus bas… Grippe aviaire, MHE, prédateurs menacent les élevages, expliquent-ils. 

Opposition de la France

"Ce n’est pas un traité qui est acceptable en l’état", affirmait Emmanuel Macron fin octobre 2024, à l'unisson de la classe politique française. Mais la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé hier, dimanche, que les négociations étaient "dans la dernière ligne droite" malgré cette ferme opposition de la France.

Lors d’un entretien à la chaîne d’information brésilienne GloboNews à la veille du sommet du G20, auquel elle participera aujourd'hui et demain à Rio de Janeiro, elle a concédé le fait que convaincre l’ensemble des pays des deux blocs était "une tâche ardue". 

La Coordination rurale, le deuxième syndicat agricole, appelle, elle aussi, à la mobilisation ce mardi devant les préfectures, notamment à Auch et Toulouse.