Témoignage. "Si on avait fait les vendanges de nuit, on était mort", des bouteilles d'essence accrochées aux pieds de vigne pour polluer la récolte

Stupeur d'un viticulteur de la cave coopérative de Villeneuve-lès-Béziers (Hérault), ce mardi matin. En débutant les vendanges, il a découvert des bouteilles d'essence et de fuel accrochées aux pieds de vigne et dissimulées dans le feuillage. Un acte de malveillance destiné à polluer le raisin et donc toute la récolte.

Une catastrophe sanitaire a été évitée de peu, ce mardi matin, lors des vendanges d'une parcelle de chardonnay, sur la commune de Villeneuve-lès-Béziers.

Des bouteilles d'essence et du fuel

Il est 8h, Sébastien, propriétaire du terrain, commence à cueillir du raisin blanc à la main. Tout se passe bien. Quelques minutes plus tard, la machine à vendanger arrive et le technicien entame la récolte.

Et là, surprise, une forte odeur de carburant envahit l'habitacle. Le pilote stoppe l'engin et découvre dans les godets qui récupèrent les grappes, une bouteille en plastique.

Une inspection de la vigne est alors décidée, rangée par rangée.

Cachées au milieu des feuilles et des grappes, Sébastien découvre cinq autres bouteilles identiques remplies d'un liquide avec une forte odeur de carburant.

C'est criminel de tels actes. Si nous avions commencé les vendanges, plus tôt, donc de nuit, nous n'aurions peut-être rien vu. Et toute la récolte, la mienne mais aussi celle de la cave coopérative, aurait été souillée par du fuel.

Sébastien Tena, vigneron à Villeneuve-lès-Béziers.

Sébastien a perdu 200 kilos de raisin et il a arrêté ses vendanges pour 48 heures mais les conséquences auraient pu être bien plus graves, si personne ne s'était aperçu de la présence de ces bouteilles installées dans la nuit par des vandales.

La surprise et le choc du viticulteur

Quand Sébastien a vu les autres bouteilles accrochées aux souches de vigne, il n'en a pas cru ses yeux.

J'avais jamais eu ce genre de problème, jamais vu cela, ici. Qui peut nous vouloir du mal au point de sacrifier une récolte ? Est-ce moi qui est visé ou la cave coopérative ? C'est impensable un truc pareil !

Sébastien, vigneron victime d'un acte de malveillance sur sa récolte.

La surprise passée, il a prévenu la cave coopérative ouverte depuis 4h du matin afin qu'elle alerte les autres vignerons et que les récoltes du jour soient vérifiées avant d'être déversées. Une sécurité indispensable pour éviter de polluer tous les stocks.

Puis, la police a été prévenue.

La police scientifique sur place et une plainte déposée

Vers 11h, des enquêteurs étaient sur place pour les premières constatations, aidés de techniciens de la police scientifique. Photos, relevés d'empreintes et de traces au sol, une enquête est ouverte et Sébastien va porter plainte.

Les policiers m'ont dit que c'est une première pour 2024 mais l'an dernier, des vignerons du secteur ont été victimes du même genre de tentative de sabotage des vendanges. Je ne le savais pas, personne n'en a parlé à l'époque. C'est plutôt inquiétant.

Sébastien, vigneron victime d'un acte de malveillance sur sa récolte.

Notre viticulteur, outre les 35 ares de terrain visés par cet acte malveillant, doit désormais vérifier l'état de ses quatre hectares de vignoble avant de reprendre les vendanges, probablement jeudi. À moins que la météo ne l'oblige à repousser sa récolte après les épisodes méditerranéens annoncés jusqu'à dimanche.