Samia Ghali a proposé ce lundi matin en conseil municipal la mise en place d'un conseil scientifique propre à la ville de Marseille. Le but est d'évaluer la situation sanitaire par les acteurs locaux et ne "plus dépendre de certains scientifiques parisiens".
"Je pense qu'il est important de créer un conseil scientifique de la ville de Marseille, avec les collectivités, la préfecture, l'IHU (l'Institut hospitalo-universitaire du professeur Didier Raoult), l'AP-HM, l'hôpital privé, les marins-pompiers, voire la CCI, l'Education nationale... tous ces organismes qui sont au contact de la situation sanitaire au quotidien", a déclaré devant le conseil municipal Samia Ghali la deuxième adjointe à la mairie de Marseille.
Le projet présenté par Samia Ghali doit "permettre à la maire de Marseille (Michèle Rubirola) d'avoir des discussions sur le Covid et d'autres questions, et faire en sorte que des personnalités marseillaises puissent discuter et faire des propositions plutôt que de laisser faire l'Etat".? #COVID19 | @marseille le 1er adjoint @BenoitPayan vient d’approuver, sur ma proposition en conseil municipal, la création d’un conseil scientifique de la Ville.
— Samia GHALI (@SamiaGhali) October 5, 2020
Cet outil nous sera utile pour le #Covid et demain pour gérer au mieux les problèmes de santé publique. #Marseille
Etre décideurs
La décision de fermer pour 15 jours bars et restaurants dans la cité phocéenne et à Aix-en-Provence avait suscité un vent de colère des élus locaux et des professionnels, qui jugeaient que la situation sanitaire ne le justifiait pas.Les nouvelles règles pour les zones d'alerte maximale annoncées dimanche soir par Matignon ont permis lundi la réouverture sous conditions des restaurants.
"Mme la maire doit présider un conseil scientifique (...) pour voir quelles sont les carences et qu'on ait une vision, et qu'on ne dépende plus de certains scientifiques parisiens, mais qu'on soit aussi nous-mêmes en capacité de dire ce qui va et ce qui ne va pas, pour ne plus subir la foudre de Paris", a-t-elle encore ajouté devant le conseil.
Déplorant des "décisions incompréhensibles" et une "bataille de chiffres" avec le gouvernement, le premier adjoint Benoît Payan qui présidait la séance en l'absence de la maire, en convalescence après une opération, a salué la proposition de Samia Ghali.
Munis d'un conseil scientifique qui nous permettra de prendre des décisions, on pourra nous-mêmes éclairer ce gouvernement.
Désaccord du président de la Région
Une décision qui ne plaît pas au président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier. Il a exprimé son désaccord dans dans un communiqué."Dans cette crise, chacune de ces structures a une expertise propre et un rôle à jouer. Venir y ajouter un "machin" purement marseillais ne peut qu'ajouter de la confusion et de la cacophonie à un désordre déjà inquiétant".#COVID19 Ne reproduisons pas les erreurs de la première vague ! Il y a déjà 10 instances nationales et locales, coordonnons les plutôt que d’additionner les strates ! La mise en place du Comité régional de Santé publique serait la solution de lucidité et de bon sens. https://t.co/z78XgR7Kcb
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) October 5, 2020
Décision attendue par certains médecins
En juillet, des médecins du collectif Norcovid appelaient déjà de leurs voeux ce conseil scientifique."Nous proposons à la ville de Marseille de mettre en place en urgence, une cellule "Covid" constituée d’expert professionnels et citoyens, membres associatifs, sur laquelle elle puisse s’appuyer", expliquait Annie Lévy-Mozziconacci.
Annie Lévy-Mozziconacci se félicite que cette idée de conseil scientifique soit sur les rails, pour la crise de Covid mais également pour tous les autres points sanitaires de la ville.Nous voyons que la proposition de #norcovid à fait son chemin depuis 3 mois. Mais aucune guerre avec quiconque mais de là concertations et des décisions partagées sont Attendues #ConseilMunicipal @marseille. https://t.co/5dcd3jCdhq
— A.Levy-Mozziconacci (@levymozzi) October 5, 2020