"On sort avec la peur" : dans le quartier où Socayna est morte, les habitants inquiets, malgré la mise en examen d'un suspect

Un adolescent de 16 ans a été mis en examen vendredi 16 février, dans le cadre de l'enquête sur la mort de Socayna. Cette jeune-fille de 24 ans est morte, touchée par une balle perdue dans la cité Saint-Thys à Marseille (10e arrondissement).

Les murs portent encore des impacts de balles. Dans le quartier Saint-Thys à Marseille, la mort de Socayna, 24 ans, victime collatérale du trafic de drogue, a laissé un souvenir douloureux.

"Ce n'est pas elle qui était visée, insiste une jeune fille. J'étais à l'école avec elle. Je sais qu'elle n'avait rien à voir avec le trafic. Elle a perdu la vie pour rien. C'est malheureux."

L'annonce de la mise en examen, le 16 février, d'un jeune suspect de 16 ans (il avait 15 ans au moment des faits) ne suffit pas à panser cette blessure encore ouverte.

"D'autres vont continuer"

"On sort avec la peur, témoigne une habitante. On a peur d'une agression, ou pire. Ce jeune va aller en prison, d'autres vont continuer."

Dans le quartier, ils sont nombreux à avoir côtoyé la jeune femme, touchée par une balle perdue dans son appartement, au troisième étage de l'immeuble où elle vivait, alors qu'elle se trouvait dans sa chambre. Socayna avait été grièvement blessée à la tête le 10 septembre. Elle est morte deux jours plus tard.

Même si elle se dit "soulagée" de l'arrestation d'un suspect, Yvette est durablement marquée par cette mort. "La journée ça va, mais le soir on ne sort pas. Dès qu'on entend un bruit, on sursaute. Si on entend un scooter, on se retourne pour surveiller. Le quartier a changé. Ça fait 26 ans que j'habite ici."

Une jeune femme du même âge de Socayna ajoute : "il y a moins de monde dans la rue. Il n'y a même plus d'enfants qui jouent. Je vis ici depuis 24 ans je n'avais jamais eu une seule crainte. Maintenant, je fais : travail, maison. Je ne veux même pas que ma mère sorte le chien seule."

De nombreux suspects en attente de jugement

L'arrestation d'un suspect ne rassure que partiellement le quartier. "Est-ce que c'est vraiment lui ?" demandent, presque à chaque fois, les habitants que nous rencontrons. "Le trafic de stupéfiants continue. On dirait que les armes sont devenues un jouet", s'émeut la jeune femme qui était en classe avec Socayna.

D'après le collectif Trop jeune pour mourir, quatre-vingts personnes sont aujourd'hui en attente de jugement dans le cadre du narcotrafic et des assassinats à Marseille.

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