Les Cités des climats et vins de Bourgogne de Beaune, Chablis et Mâcon ont ouvert au public au début de l'été. Après 4 mois de fonctionnement, la fréquentation n'a pas tout à fait été à la hauteur des espérances.
Comme un bon vin qui doit s'aérer avant dégustation, les trois Cités des climats et vins de Bourgogne n'ont pas encore révélé tout leur potentiel. Après 4 mois d'ouverture, "la fréquentation est en-dessous de ce qu'on avait prévu", confirme Benoît de Charette, président de l'association des Cités. Il n'est pas alarmiste pour autant.
"Quelques petits bugs, de petites incompréhensions"
"On a encore un travail de communication à faire", a déclaré Benoît de Charette ce mardi 10 octobre, lors de la conférence de rentrée du BIVB (l'interprofession des vins de Bourgogne). À la Cité de Beaune, "il y a quelques petits bugs, de petits manques sur la scénographie, de petites incompréhensions sur lesquels on va travailler". Il évoque notamment le panneau des cépages qui manque d'images et de visuels.
Côté fréquentation, les Cités totalisent environ 30 000 entrées depuis leur ouverture au public. Celle de Beaune, la "maison-mère", en réalise 70%. Chablis et Mâcon ont, quant à elles, attiré aux alentours de 4 000 visiteurs. Des espaces de réunion sont aussi mises à disposition, ce qui attire un autre type de clientèle.
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"À Beaune, les locations privées du soir fonctionnent bien, comme à Mâcon où l'on a été un peu déçus par le grand public", explique Benoît de Charette. "En revanche, à Chablis, le public est là - il s'agit beaucoup de Parisiens qui viennent visiter Chablis - mais il y a encore des efforts à faire sur les locations du soir."
Les spécialistes du vin "convaincus"
L'association des Cités des climats et vins de Bourgogne se réjouit aussi du temps passé par les visiteurs dans les expositions : "Ils prévoient de rester 1 heure ou 1 heure 15, et en fait ils restent plutôt 2 heures."
Les Cités semblent aussi séduire un public plus initié, en plus des touristes de passage. "On a convaincu de grands amateurs, de grands spécialistes du vin. Ils nous disent souvent qu'ils ont appris des choses en venant. C'est une très bonne nouvelle, car ces grands spécialistes deviennent des ambassadeurs de nos Cités."
Un échec à la Lyonnaise ? Inenvisageable
Reste que la fréquentation n'est pas encore à la hauteur des attentes. Initialement, les Cités estimaient que leur objectif était rempli si elles arrivaient au tiers du nombre de visites des hospices de Beaune, qui totalisent environ 400 000 visiteurs par an. Objectif des Cités donc : plus de 11 000 visiteurs par mois... L'association des Cités attend la fin 2024 pour dresser un bilan sur une année complète.
Cela dit, "il n'y a pas de danger, pas d'inquiétude", rassure Benoît de Charette. "En plus, on a un mécénat qui fonctionne bien. Et même si l'on est dans une année un peu plus difficile parce qu'on démarre, il y a de la réserve." Aucun risque, affirme-t-il, d'un naufrage comme l'a connu la cité de la gastronomie de Lyon. Au total, les Cités de Beaune, Chablis et Mâcon ont coûté autour de 24 millions d'euros.
► Ce mardi 10 octobre, l'interprofession des vins de Bourgogne a aussi dressé un premier bilan de la récolte 2023. Les dernières vendanges se sont achevées il y a deux semaines, et les retours sont bons : pour la deuxième année consécutive, la quantité et la qualité sont au rendez-vous. Cela va permettre de reconstituer les stocks après l'année noire 2021, où le gel avait détruit une large partie des raisins.