Une couleur bleu-gris, une odeur nauséabonde. Depuis la fin du mois de juin, à Norges-la-Ville et Brétigny (Côte-d’Or), la Norges est fortement polluée. Malgré une enquête confiée à la gendarmerie et à l’Office National de la Biodiversité, les causes du problème ne sont toujours pas déterminées.
15 jours que cela dure. Et toujours aucune explication. Ce mercredi 7 juillet, les habitants de Norges-la-Ville et Brétigny (Côte-d’Or) ne connaissent toujours pas les raisons pour lesquelles la rivière qui traverse leurs communes est polluée depuis deux semaines. Les enquêteurs de la gendarmerie de Messigny et de l’Office Français de la Biodiversité mènent toujours leurs investigations.
Deux premiers résultats des recherches ont été publiés ces vendredi 2 et lundi 5 juillet. Ils permettent d’affirmer que la pollution est d’origine organique, sans pour autant aller bien plus loin. "Cela ne nous oriente pas vraiment vers les origines de la pollution. Il n’y a pas d’évolution particulière. C’est très inquiétant", regrette le maire de Norges-la-Ville, Denis Mailler . Contactée ce mercredi 7 juillet, la préfecture de Côte-d’Or confirme l’absence de conclusion : "À ce stade, aucune source de pollution n’a pu être identifiée. Toutes les possibilités sont examinées".
Deux résultats d’analyse, aucune conclusion
Pour rappel, la dernière semaine du mois de juin, les habitants sont marqués par l’odeur incommodante qui se dégage de la Norges et par sa couleur bleue particulièrement artificielle. Des algues se développent de manière inhabituelle dans la rivière avant de se décomposer.
Parmi les éléments tangibles à la disposition des enquêteurs, la faible présence d’oxygène dans les eaux de la Norges, ce qui explique la disparition de la faune et de la flore. Le cours d’eau présente aussi de forts taux de concentration en phosphore, fer et carbone. "Les taux de carbone organique total particulièrement élevés conduisent à conclure à une pollution organique", renseigne les services de la préfecture.
Trois pistes évoquées
Reste maintenant à déterminer les causes de cette pollution. Pour l’heure, trois pistes sont évoquées. Les conséquences de pratiques agricoles comme l’épandage, des fuites dans le réseau des eaux usées ou la remontée de polluants suite à d’anciens épisodes de sécheresse.
Des polluants qui auraient notamment pu être ramenés par les pluies. "On a trouvé un lien entre la quantité de matières organiques observées dans les eaux et les pluies. Il y a un aggravation de la situation quand il pleut", présente le maire de Brétigny, Didier Maingault. Mais son homologue élu à Norges-la-Ville ne croit pas en cette piste. "Si cela avait un lien avec les pluies, la pollution aurait été constatée en automne ou au printemps", explique Denis Mailler qui assure par ailleurs que l’ensemble du réseau des eaux usées du secteur a été inspecté, sans qu’aucune anomalie ne soit détectée.
On est très inquiets. On n’a pas trouvé les sources de la pollution. Admettons qu’elle disparaisse, si on n’a pas l’origine, elle reviendra à nouveau !
Les communes restent donc dans le flou. D’autant plus que les origines de la pollution pourraient être lointaines géographiquement. La rivière prend sa source à Norges-la-Ville. Mais le cours d’eau est relié à une nappe phréatique. Les équipes municipales ont alors interdit toute baignade et pêche dans la Norges. Le captage d'eau potable dans la rivière est également proscrit. "Les communes sont alimentées en eau potable par la canalisation de secours venant de la Métropole de Dijon", ajoute la préfecture de Côte-d'Or.
Les élus de Brétigny interpellent la préfecture
Ce mercredi 7 juillet, des élus et quelques habitants de Brétigny se sont rendus à la préfecture de Côte-d’Or. Symboliquement, la petite délégation a déposé des bouteilles remplies avec de l’eau prélevée dans la Norges. "On voulait sensibiliser la préfecture qui est un acteur coordinateur dans cette histoire sur la situation qui dure. Il y a une méconnaissance de l’ampleur de la situation", détaille Didier Maingault.
Le maire de Brétigny a pu s’entretenir pendant 20 minutes avec le préfet de Côte-d’Or, Fabien Sudry. Une rencontre cordiale durant laquelle l’élu a pu exposer les problèmes rencontrés par sa commune et ses habitants. "L’échange a permis de clarifier la situation. Le préfet est prêt à faire en sorte que l’ensemble des services compétents et en mesure de résoudre le problème soient mis autour d’une table pour se mettre d’accord sur les actions à mener".
Ce jeudi 8 juillet, une réunion entre les élus et les services de l’État concernés est prévue afin d’étudier la situation. En parallèle, l’enquête a toujours lieu. "Les analyses sont en cours d'approfondissement, mais c’est très long. Ça peut prendre beaucoup de temps", souffle Denis Mailler.