Après plus d'un mois d'attente, les nouveaux ministres délégués et secrétaires d'État ont été annoncés ce jeudi 8 février. Parmi eux, la Côte-d'Orienne Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des personnes handicapées dans le gouvernement Borne, qui conserve son portefeuille. Un ministère désormais élargi à l'Autonomie.
Beaucoup n'en finissaient plus d'attendre. Elle non plus, d'ailleurs. Plus d'un mois après la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre, Fadila Khattabi est enfin fixée sur son sort : elle conserve son portefeuille de ministre déléguée chargée des personnes handicapées, un périmètre désormais élargi aux personnes âgées (à "l'Autonomie", selon l'appellation officielle). "Très heureuse de poursuivre ma mission", nous confirme la Côte-d'Orienne par sms ce jeudi à 19h30.
Originaire de Franche-Comté, elle entre à l'Assemblée nationale en 2017
Née à Montbéliard (Doubs) en 1962, Fadila Khattabi a étudié à l'Université de Bourgogne, où elle obtient son diplôme. Elle devient ensuite professeure d'anglais, métier qu'elle effectue pendant une trentaine d'années en parallèle de son engagement politique.
C'est en 2002 qu'elle rejoint le Parti socialiste (PS). Deux ans plus tard, elle est élue au conseil régional de Bourgogne. En 2010, à la suite de sa réélection, elle devient vice-présidente de l'institution, à l'époque dirigée par l'actuel président du groupe Renaissance au Sénat, François Patriat.
Après avoir quitté le PS, elle rejoint La République En Marche (LREM, ancien nom de Renaissance) pour les élections législatives de 2017. C'est sous cette étiquette qu'elle accède pour la première fois à l'Assemblée nationale en tant que députée de la troisième circonscription de Côte-d'Or.
Fortement médiatisée au moment de la réforme des retraites
À partir de 2020, Fadila Khattabi devient également présidente de la commission des Affaires sociales, position qui s'avérera ô combien médiatique au moment de la réforme des retraites. Alors que le Parlement se déchire autour de ce projet de loi particulièrement clivant, c'est à elle que revient la lourde tâche d'assurer la bonne tenue des échanges avant le vote du texte.
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Un positionnement qui la place sous le feu des projecteurs... avec des conséquences malheureuses. En février 2023 - il y a de ça un an, jour pour jour - elle reçoit à sa permanence en Côte-d'Or une lettre d'injures et de menaces racistes, dans laquelle on lui promet par exemple une "ratonnade". Une intimidation "infâme" et "scandaleuse", dénonçait-elle alors à France 3 Bourgogne.
Condamnée par la justice pour n'avoir pas payé des heures supplémentaires
Mais son engagement au cours de la bataille des retraites aura également porté ses fruits. Lors du remaniement du gouvernement Borne, en juillet 2023, elle succède à Geneviève Darrieussecq en tant que ministre déléguée en charge des personnes handicapées.
#Remaniement | Sur proposition de la Première ministre @Elisabeth_Borne, le président de la République a nommé :@fadila_khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées. pic.twitter.com/pabg6OB0x7
— Ministère des Solidarités (@Solidarite_gouv) July 20, 2023
Une promotion cependant vite entachée. Au lendemain de sa nomination, Médiapart rapporte en effet que Fadila Khattabi a été condamnée par le conseil de Prud'hommes de Dijon (Côte-d'Or) à verser 6 522,27€ à une ancienne collaboratrice parlementaire pour des heures supplémentaires non-payées.
Depuis, l'ex-conseillère régionale avait multiplié les déplacements. Elle s'était notamment rendue à la Foire de Dijon, en novembre dernier, où elle avait annoncé une aide de 300 millions pour aider les commerces à adapter leurs accès aux personnes handicapées.