Nicolas Zepeda jugé pour l'assassinat de Narumi Kurosaki : les choses à savoir avant l'ouverture du procès en appel à Vesoul

Nicolas Zepeda, soupçonné de l'assassinat de son ex-petite amie en 2016 à Besançon et condamné à 28 ans de réclusion criminelle en première instance, se présente à nouveau devant la justice, à Vesoul ce lundi 4 décembre 2023. On fait le point sur les choses à savoir avant l'ouverture d'un procès en appel qui doit durer trois semaines.

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L'affaire Nicolas Zepeda Contreras, ce jeune Chilien reconnu coupable en première instance de l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki entre le 5 et le 6 décembre 2016 à Besançon, arrive-t-elle à son terme ? Après un premier procès lors duquel ce fils de bonne famille a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle et un deuxième en appel avorté quelques heures seulement après son ouverture, l'heure est venue pour la justice française de juger à nouveau celui qui clame son innocence avec force et détermination depuis le début, malgré une liste d'éléments accablants contredisant sa version des faits.

"Je suis très émue de voir mes clientes dans cet état. Elles ont compris violemment qu’il n’y avait plus rien à attendre de Nicolas Zepeda", avait confié Me Sylvie Galley, avocate de la famille de Narumi Kurosaki à la suite du report du procès en appel en février dernier. La famille de Narumi Kurosaki repartira-t-elle de France avec des réponses à ses innombrables questions ? Rien n'est moins sûr. Nombreux sont les observateurs à parier sur un maintien ferme de la stratégie de défense de Nicolas Zepeda. Elle est d'ailleurs jugée "toxique" par les avocats des parties civiles. Dans ce cas, les débats devraient peu ou prou ressembler à ceux ayant eu lieu durant son procès à Besançon, en mars 2022.  

Comment va se dérouler le procès ?

Un procès en appel se déroule exactement de la même manière qu'un procès aux assises en première instance, à la seule différence que le lieu ainsi que la composition de la cour change. Le Chilien avait été jugé à Besançon en 2022. Cette fois, c'est à Vesoul, en Haute-Saône, que son procès en appel doit avoir lieu.

Par la dimension internationale de cette affaire, l'organisation d'un tel événement judiciaire est particulière. En effet, les débats ont lieu dans différentes langues : le français, l'espagnol (langue maternelle de l'accusé) et le japonais (langue maternelle de la victime et de sa famille). Des interprètes présents tout le long du procès assurent la traduction des échanges. La salle d'audience est équipée d'un système de vidéotransmission qui permet de suivre les débats depuis deux autres salles accolées à la salle d'audience. Plusieurs dizaines de journalistes venus de France, du Japon et du Chili sont accrédités pour l'occasion. Le palais de justice de Vesoul sera évidemment particulièrement surveillé durant tout le procès.

Différents interlocuteurs, enquêteurs, psychologues, anciens camarades de classe ainsi que la famille de l'accusé et de la victime seront appelés à la barre pour témoigner et répondre aux questions du président. Grâce à cela, les jurés tirés au sort lors du premier jour du procès pourront se faire un avis quant à la culpabilité de l'accusé.

Qui sont les protagonistes ?

Concernant les protagonistes de ce procès, on retrouve assurément Nicolas Zepeda, l'accusé, et ses deux avocats : Me Renaud Portejoie, du barreau de Clermont-Ferrand et Sylvain Cormier, du barreau de Lyon. Le premier a notamment été l'avocat de Cécile Bourgeon, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué sa fille Fiona, en 2013. Le second est l'ancien avocat du footballeur Karim Benzema. Il est venu compléter la défense du Chilien après l'abandon de Me Dreyfus, deux semaines seulement avant le début du procès.

Du côté des parties civiles, les avocats restent les mêmes qu'en première instance. Il s'agit de Me Sylvie Galley pour la famille de Narumi Kurosaki et Randall Schwerdorffer pour Arthur Del Piccolo-Saleh, petit ami de la victime au moment de sa disparition. Tous les deux sont du barreau de Besançon.

Les parents de l'accusé devraient une nouvelle fois faire le déplacement jusqu'en Franche-Comté. Humberto Zepeda, le père de Nicolas Zepeda, s'était exprimé à plusieurs reprises face aux médias en février dernier, alors qu'il était resté totalement silencieux lors du procès à Besançon en 2022. Ce dernier nous avait même fait parvenir une liste détaillée d'arguments visant à disculper son fils (relire notre article).

L'avocat général lors de ce procès est inchangé. Il s'agit d'Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon. Il représente le ministère public. Il est l'homme à l'origine de l'extradition du Chilien jusqu'en France. Lors du premier procès, il n'avait pas hésité à pointer du doigt, avec force, les "mensonges" de Nicolas Zepeda. Il avait alors requis à son encontre la peine maximale, une peine de réclusion à perpétuité.  

Qui est la victime Narumi Kurosaki ?

Née le 23 juillet 1995 à Tokyo, Narumi Kurosaki était une étudiante brillante. Elle et Nicolas Zepeda se sont rencontrés en octobre 2014, au Japon, alors que Nicolas Zepeda effectuait des études là-bas. Ils ne se sont fréquentés qu’en 2015.

Elle était arrivée à Besançon à la rentrée des classes en 2016 pour y apprendre le français durant quelques mois, avant d'intégrer pour un semestre la faculté d'économie. Elle résidait dans la chambre 106 de la cité universitaire de la Bouloie. La jeune Japonaise a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016 à Ornans, dans un restaurant du centre-ville, en compagnie de Nicolas Zepeda.

Un jeune homme, Arthur Del Piccolo, dont parlent les SMS échangés entre les deux ex Narumi et Nicolas, était alors son petit ami depuis octobre 2016. Ce dernier était présent lors du procès bisontin. Il le sera une nouvelle fois à Vesoul.

À la barre de la cour d'assises de Besançon, Narumi Kurosaki avait été décrite par sa mère et sa sœur comme une femme pleine de vie, particulièrement intelligente, avec le cœur sur la main. Selon ces dernières, Narumi Kurosaki avait fini par avoir peur de son ex-petit ami, qui la pistait notamment grâce à internet, jusqu'à lui rendre visite sans l'en informer sur le campus de la Bouloie à Besançon. Il l'avait espionné plusieurs jours avant d'entrer en contact avec elle. Le corps de Narumi Kurosaki n'a malheureusement jamais été retrouvé par les enquêteurs.

ARCHIVES. De la disparition de Narumi Kurosaki à la condamnation en première instance de Nicolas Zepeda pour assassinat :

Du 4 au 22 décembre 2023, suivez en direct les débats en cours à l'intérieur de la salle d'assises du procès en appel de Nicolas Zepeda à Vesoul.

► Retrouvez tous nos articles au sujet de l'assassinat de Narumi Kurosaki

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