En marge de l'Assemblée générale des Sociochaux, samedi 28 septembre, Jean-Claude Plessis, président historique du FC Sochaux, a officiellement laissé la main à son successeur Clément Calvez. Le sauveur du FCSM en a profité pour répondre à nos questions.
Cette fois, c'est bel et bien terminé. Un an et un mois après son retour à la tête du FC Sochaux-Montbéliard, en août 2023, pour sauver le club de la faillite, le président historique des Jaune et bleu Jean-Claude Plessis a passé la main.
Comme un symbole, sa dernière prise de parole officielle s'est faite samedi 28 septembre lors de l'Assemblée générale des Sociochaux, association de supporters que Plessis avait fait rentrer au conseil d'administration du club sochalien, chose rare dans le milieu du football. Après son intervention, le "président à vie" du FCSM a répondu aux questions de Kévin Helies et David Martin.
France 3 Franche-Comté : Jean-Claude Plessis, dans quel état d'esprit quittez-vous le club aujourd'hui ?
Jean-Claude Plessis : Ému, heureux. Et puis, la roue tourne quoi. J'ai passé l'âge de batifoler. J'avais dit à la dernière réunion des Sociochaux que je partirai le 1ᵉʳ octobre, je tiens parole puisque la relève est assurée. Je suis sécurisé par ce que font les actionnaires, les pouvoirs publics et les Socios, qui représentent une unité extraordinaire pour ce club.
Je pense que le principal est fait. Le club va vivre. Il aura, bien sûr, des difficultés, mais il est sauvé pour l'instant. Grâce à tout un ensemble, toute une population. Des élus, des hommes, des supporters ont sauvé leur club et sont maintenant dans un même organisme directeur.
C'est sans doute le seul club de France où les supporters sont présents au conseil d'administration. Donc c'est bien, je suis content. Et je peux partir la tête haute. D'être revenu dans ces circonstances, je ne le regrette pas un instant. Je suis même plutôt fier de ce qu'on a tous fait.
Je dis souvent à ma femme : "tu vois, ça a bonifié ma vie".
Jean-Claude Plessis
J'ai été un homme heureux et je suis encore plus heureux aujourd'hui, après avoir sauvé ce club, les emplois qu'il génère. Mais attention, je suis aussi heureux de rentrer chez moi, de reprendre une retraite paisible. Car c'était une drôle d'année.
En ne restant pas trop loin de Sochaux, quand même ?
Oui. J'ai beaucoup de famille à Sochaux maintenant (rires). Je ferai partie du conseil de surveillance, donc je serai toujours là, sans pour autant garder un œil sur le fonctionnement du FCSM. Mais on a besoin d'être une équipe dirigeante solide.
Quand vous entendez les hommages, que certains vous présentent comme "une légende" du club, qu'est-ce que vous ressentez ?
J'ai fait du sport, j'ai fait pas mal de choses. Vous savez, on est toujours une légende quelques jours, ne serait-ce que pour sa famille. Mais c'est vrai que j'ai un feeling particulier avec les gens d'ici. Ils sont très reconnaissants de ce qu'on a fait.
Et puis je les aime profondément. Dans la rue, tout le monde m'embrasse, c'est grisant. Ça va d'ailleurs être difficile quand je vais déménager, retourner dans ma ville natale, où tout le monde se fout de moi complètement (rires). J'exagère, mais c'est vrai qu'ici, il y a tant de gentillesse.
Le club reste dans la famille, avec votre beau-fils Clément Calvez. Vous avez confiance ? Le club reste bien dirigé ?
Ce n'est pas que Clément, ce sont aussi les gars qui étaient avec moi. Les actionnaires, les Sociochaux... Calvez a une expérience, il a travaillé 10 ans ici. Puis il a fait ses classes à Strasbourg, il était directeur général au Havre.
Ce n'est pas moi qui l'ai choisi. Ce sont les actionnaires, qui le connaissaient. Et puis ils sont de la même génération. Moi, je suis un vieux. Il est bon de laisser des jeunes compétents reprendre la main. Pour les plus âgés, c'est l'heure du repos. Je rigole, j'ai plein de choses à faire. Des voyages, voir des amis. Ma vie va être bien remplie.
Vous aurez peut-être aimé partir sur une meilleure note sportive ?
Pas du tout, ça m'est égal. Je sais que sur la durée, on sera là. On a choisi l'entraîneur, on a des joueurs compétents. On a connu des blessures, tout ne marche pas comme prévu, mais on n'est pas si largué que ça. Et puis tout le monde à des difficultés, on le voit bien.
Le problème avec le National c'est aussi l'inégalité entre les terrains, avec les équipes moins performantes sur le papier qui jouent souvent sur des pelouses en mauvais état, ce qui peut nous desservir. Mais je suis très confiant. On a un public formidable, avec une des meilleures affluences. Il ne faut pas les décevoir. Mais je suis convaincu que ce ne sera pas le cas.