Départementales 2021 : en Saône-et-Loire, la gauche orpheline et parfois sans candidats

Le premier tour des élections départementales aura lieu ce 20 juin. En Saône-et-Loire, 6 ans après avoir perdu le département, la gauche semble condamnée à jouer les seconds rôles. Absente dans une dizaine de cantons, certains de ses élus sortants ont rallié la majorité.

La gauche à l’agonie en Saône-et-Loire ? En 2015, elle perdait la présidence du conseil départemental au profit de la droite réunie au sein de l’Union pour l’avenir de la Saône-et-Loire. Six ans plus tard, les mouvements de gauche sont loin d’apparaître unis pour ces élections départementales 2021.

Rassemblés dans le groupe Gauche 71, le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF), le Parti radical de gauche (PRG) et les formations Divers gauche (DVG) comptent à l’heure actuelle 26 sièges au conseil départemental, contre 32 pour la majorité de droite. Mais combien seront-ils dans quelques jours ? 

Dans certains cantons, la gauche a disparu

Pour ce scrutin, la gauche est loin de présenter un front uni en Saône-et-Loire. Le PS par exemple fait acte de candidature dans 19 cantons sur 29 seulement. Symbole d’une famille politique désunie et moribonde, la gauche est même totalement absente de 6 cantons. Comme si l’ambition de reconquérir le département jadis présidé par Arnaud Montebourg, était déjà enterrée. 

Charolles fait partie de ces secteurs où seuls des binômes de droite et d’extrême-droite font acte de candidature. De quoi désarçonner les habitants de la commune. "Il faut avoir une gauche et une droite. Finalement, peu importe ce qui se passe, ce sera la droite et pas la gauche après ces élections", semble regretter l’un d’entre eux. "On devrait quand même avoir le choix car on n’a pas tous le même avis", réagit une autre résidente.

Violaine Gillet recherche l’union de la gauche

La situation actuelle correspond à l’état de sa famille politique reconnait Violaine Gillet, co-présidente du groupe d’opposition au conseil départemental. "Il ne vous aura pas échappé que depuis les dernières élections il s’est passé une élection nationale où nous sommes passés de 24 à 6%. Quand on divise les résultats par 4, il ne faut pas s’attendre à remonter la pente du jour au lendemain", affirme la candidate

Un sentiment confirmé par David Marti, maire du Creusot (PS). "Il faut démontrer que nous sommes en capacité de donner une vision aux Français. Et ça, le PS n’est pas en capacité de le faire", souffle le seul maire PS à la tête d’une ville de plus de 20 000 habitants dans le département.

Pour "remonter la pente", la stratégie mise en place semble difficilement lisible pour les électeurs. Candidate à Gergy, Violaine Gillet, présidente du groupe d’opposition, a fait le choix de s’allier avec les écologistes et les radicaux de gauche dans plusieurs cantons. Mais dans d’autres, des candidats écologistes affrontent des socialistes sortants. D’autres ont même choisi de rallier la majorité sortante de droite.

 

Dominique Lotte se rallie à la droite

Ancien socialiste, le maire de Gueugnon, Dominique Lotte, fait le choix de se rallier au président sortant de droite André Accary pour le scrutin départemental. Pour autant, pas question pour l’élu local de renier ses valeurs de gauche. "On a décidé de travailler ensemble. On ne sera probablement pas d’accord sur tout, mais on essayera de trouver un consensus", assure-t-il.

En cas d’élection au soir du deuxième tour le 27 juin prochain, il prévoit de quitter donc le groupe d’opposition de gauche et de rejoindre les élus de l’Union pour l’avenir de la Saône-et-Loire. Un choix pour essayer de peser dans les décisions du conseil et faire entendre la voix de la gauche dans le département défend l'élu.

"Il faut qu’on arrive à trouver des solutions pour éviter d’avoir une société encore un peu plus fracturée et empêcher le choix de nos électeurs de s’orienter vers les extrêmes".

Pour André Billardon, les partis politiques n’existent plus

 

La situation n’étonne pourtant pas une ancienne figure locale de la gauche. Selon André Billardon, ancien maire du Creusot et ministre de François Mitterrand, le PS représente le passé. Celui qui a connu les grandes heures de la gauche dans les années 1980 et 1990 notamment s’assume comme un "Macron compatible". L’ancien numéro 2 du PS est convaincu que les bouleversements politiques suscités par la naissance de LREM et les Présidentielles de 2017 ont signé la fin des partis politiques traditionnels.

"Les gens n’en peuvent plus de ces vieilles formations ! Ils attendent des rassemblements qui ne nient pas la gauche, qui ne nient pas la droite. La gauche restera avec ces valeurs, mais ce ne sera plus la gauche du PS", estime-t-il.

Séparées mais pas fracturées, la gauche, où plutôt les gauches, devront convaincre et prouver qu’elles rassemblent encore les électeurs lors des deux scrutins des Départementales 2021 les 20 et 27 juin.

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