Témoignages. "On fait déjà attention tout le temps" - Trois malades "à risques" se confient sur le coronavirus

Publié le Mis à jour le Écrit par Antoine Marquet
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Qu’ils soient atteints de diabète ou de pathologies cardiaques, ils sont plus fragiles face à l’épidémie de Covid-19. Le suivi est-il renforcé ? Les malades sont-ils plus inquiets ? On en parle avec trois Michel(e).

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Ils et elles sont âgé(e)s, diabétiques, cardiaques ou en surpoids. Parfois même, tout ça en même temps. Autant de facteurs qui font de ces malades chroniques des patients "à risques" face au coronavirus Covid-19. Alors que le gouvernement et les autorités sanitaires appellent à une plus grande vigilance de ces patients "exposés", comment vivent-ils cette épidémie ? Se sentent-ils plus menacés que d'habitude ? 

Pas vraiment peur du coronavirus

Michèle S. habite en Côte-d’Or et est atteinte d’un diabète de type 1. Elle s’entretient avec son diabétologue par téléphone. « Ma prise de sang doit être faite tous les trois mois. Mais le diabétologue m’a dit qu’on pouvait repousser à plus tard. » Et qu’en est-il de l’insuline ? « On peut toujours aller à la pharmacie en récupérer. Certaines peuvent même nous la livrer. » La loi l'autorise : les phamarciens peuvent renouveler une fois une ordonnance qui ne peut être prescrite de nouveau par le médecin généraliste.

Michèle n’avait pas vraiment peur du virus, jusqu’à ce qu’elle soit suspectée il y a quelques jours. « Je toussais beaucoup, et j’avais très très mal à la tête. » Le dépistage était finalement négatif. « Je me sens beaucoup plus tranquille depuis le dépistage. » Mais Michèle ne sort jamais sans son masque. « On fait ce qu’on peut pour ne pas trop sortir pour éviter de l’attraper. » Elle admet qu’elle n’est pas la plus à risque aujourd’hui. Les malades touchés par un diabète de type 2 (qui apparaît généralement chez les personnes âgées et/ou en surpoids), sont eux plus exposés au coronavirus. « Mais les gens ont compris qu’ils ne devaient pas trop sortir. »

Ils ne sont pas seuls. La FDF 21 (Fédération Française des Diabétiques) enregistre un fichier de 675 adhérents, tous joints par téléphone régulièrement par une quinzaine de bénévoles. Le confinement est majoritairement respecté par tous ces diabétiques. « Ça commence à faire long. Mais ils sont contents qu’on ne les laisse pas tomber » nous dit-on à l’association. Les bénévoles prennent le temps de discuter avec les malades, de savoir comment ils s'organisent pour leurs courses, comment ils gèrent leur insuline, etc.

Mais pas tellement de panique chez les diabétiques actuellement. Les consignes ont bien été entendues. « Mais vous savez, quand on est déjà malade, on fait forcément attention de soi-même » nous avoue Michèle.
 
 

Je suis plutôt inquiet pour mon fils, lui-même médecin, que pour moi.
- Michel J., diabétique de type 2

Même constat chez Michel J., qui vit à Dijon. "Moi j'ai un diabète de type 2, celui qu'on a quand on a trop bien vécu" plaisante-t-il. Inquiet, il l'est forcément un petit peu puisqu'il "coche toutes les cases" : plus de 65 ans, diabétique. Mais il estime qu'il n'y a pas de risque s'il reste bien confiné et s'il croise un minimum de personnes. Il est davantage soucieux de la santé de son fils, médecin à Chalon-sur-Saône.

Il ne résiste pas à une petite balade tous les jours "mais toujours dans mon quartier !" 

Pour le reste, il prend l'air sur son petit balcon et "c'est très bien comme ça !"

Un suivi permanent, confinement ou pas confinement

En Saône-et-Loire, Michel B. (et oui, un autre), cardiaque, vit lui aussi plutôt bien le confinement.
Le 25 août 2014, il est victime d’un infarctus. Depuis, la moitié de son ventricule gauche est nécrosé. A l’hôpital, on lui pose un stent (dispositif mécanique qui permet de maintenir une cavité ouverte et d'irriguer le coeur). Quelques mois plus tard, en mars 2015, on lui pose un défibrillateur. C’est son cardiologue-rythmologue qui lui préconise. « Un peu comme au foot, ça évite la mort subite » plaisante Michel. Un transmetteur est ainsi relié à sa clinique, alertée dès qu’il y a un dysfonctionnement au niveau cardiaque. « Je vis avec sans problème. Depuis que je l’ai, il ne s’est jamais mis en marche. » Un tel mécanisme nécessite sûrement une vigilance accrue en cette période de crise ? « Pas plus que ça. Le suivi est déjà très régulier avec le cardiologue. C’est un suivi permanent, confinement ou pas confinement. »

Il lui arrive d'accompagner son épouse pour faire les courses. Là-aussi, masque et gants sont de rigueur.  Mais Michel reste prudent.
 


Quand il ne papote pas avec les voisins "derrière la haie dans le jardin", il fait 30 à 45 minutes de vélo d'intérieur par jour. Plus inquiet par sa ligne que par le coronavirus, Michel fait attention à ce qu'il mange. "On peut quand même moins faire d'activité physique qu'avant le confinement. Donc j'essaye de mener la vie la plus saine possible."

Il est comme ça Michel. Il prend les choses comme elles viennent. "Au jour le jour" dit-il. Il sait qu'il est surveillé et qu'il n'a pas de soucis à se faire. "Je suis comme un prisonnier, sous surveillance électronique".
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