Abandonné depuis près de 10 ans, le bâtiment principal de l'Espérance, l'ancien restaurant 3 étoiles du chef Marc Meneau à Saint-Père (Yonne), n'a pas trouvé d'acquéreur aux enchères. Une énième péripétie dans ce dossier, dont l'épilogue reste à déterminer.
Ce ne sera pas encore pour cette fois-ci. Près de 10 ans après la liquidation judiciaire de l'Espérance, le restaurant trois étoiles du chef Marc Meneau à Saint-Père (Yonne), près de Vézelay, le dossier n'est toujours pas refermé. Ce mercredi 7 février 2024, aucun acquéreur ne s'est déclaré lors des enchères organisées par le tribunal judiciaire de Versailles (Yvelines).
La mise à prix initiale, pourtant, n'avait rien de décourageant : 180 000 €. Deux baisses successives, au quart puis à la moitié du prix, n'ont pas fait changer la donne. Il faut dire que le bâtiment de plusieurs centaines de mètres carrés n'est plus qu'une ruine mangée par la végétation, comme nous le montrions dans cet article.
Compte tenu de l'état de vétusté, ce n'est pas une surprise. La remise en état nécessite des fonds importants.
Christian Guyotmaire de Saint-Père
Car l'intérieur de l'Espérance a presque été entièrement démoli par des repreneurs qui, en 2016, avaient présenté un projet mirobolant... qui n'aura jamais vu le jour. "Tout a été désossé, puis ça a été pillé, squatté", nous racontait Christian Guyot il y a un mois. La mort de Marc Meneau, en 2020, a petit à petit fait tomber le site dans l'oubli.
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Seules bonnes nouvelles, les deux autres lots mis en vente, bâtiments annexes de l'Espérance, ont finalement été achetés par deux Icaunais : 140 000€ pour le Moulin, 95 000€ pour l'Entrevignes. À la place du restaurant emblématique devraient s'implanter une activité liée au tourisme, une autre pour développer un projet professionnel. "Nous avons longtemps espéré un repreneur pour l'ensemble des sites. On se réjouit que les lots aient été attribués, mais globalement, on reste amers", soupire Christian Guyot.
Quelles suites ?
La page de la vente aux enchères n'est pas terminée pour autant. Il existe un délai de 10 jours pour se faire connaître et surenchérir d'au moins 10%. Et la collectivité a 1 mois pour exercer son droit de préemption. Il y a quelques semaines, il n'en était pas question du côté de la mairie de Saint-Père. Aujourd'hui, le maire, qui "ne peut pas divulguer ses pistes de réflexion" avant de faire le point avec son équipe, n'exclut pas de consulter les habitants. Pour que l'Espérance, jadis fierté de tout un territoire, ne tombe pas dans l'oubli.