Un étudiant strasbourgeois non boursier devra débourser 2 396,91 euros pour la prochaine rentrée universitaire, selon l'AFGES. Une augmentation de 3,7 % par rapport à 2022 dopée par la hausse du coût des transports en commun et de l'alimentation.
Alors que les étudiants strasbourgeois retourneront sur les bancs de la fac dans quelques semaines, une mauvaise nouvelle les attend déjà. Selon l'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (AFGES), le coût de la rentrée universitaire 2023-2024 à Strasbourg augmente de 3,7 %. Un non-boursier qui ne vit plus chez ses parents, devra débourser, au mois de septembre, 2 396,91 euros.
Cette augmentation est liée à différents facteurs, notamment l'inflation, le coût des transports en commun et les dépenses supplémentaires concernant le logement. Malgré un gel des frais de scolarité, qui s'élève à 170 euros en licence, la Contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC) passe de 95 à 100 euros l'année.
Pour réaliser cet indicateur du coût de rentrée, l'AFGES prend en compte les frais annuels et uniques, tels que les frais d'inscription ou un dépôt de garantie pour une location. Les frais de la vie courante sont aussi pris en compte. Ces derniers ont connu une hausse de 5,08 % entre 2022 et 2023, soit 55,21 euros pour l'année universitaire.
Des transports plus chers sur l'Eurométropole
L'une des augmentations les plus flagrantes de la vie quotidienne est celle du coût des transports. Dans l'Eurométropole, un étudiant souhaitant avoir un abonnement annuel au service de location de vélo de Strasbourg, Vel'hop, devra débourser 48 euros pour dix mois. Le tarif boursier qui s'élevait à 10 euros n'existe plus. La hausse, pour les bénéficiaires du CROUS, s'élève à 283 %.
Du côté de la CTS, l'abonnement pour les boursiers ne changera pas. Pour les non-boursiers, la hausse sera de 0,40 centime d'euros par mois. Une augmentation peu significative, mais qui contraste, selon l'AFGES, avec la gratuité des transports accordée aux mineurs sur l'Eurométropole de Strasbourg et à Kehl.
Ce n'est pas parce qu'on n'est plus confiné que les difficultés financières ont disparu
Alexa Foulon, présidente de l'AFGES
Des mesures qui font bondir l'AFGES. "Un étudiant qui a le plus bas échelon de bourse n'a pas accès au tarif solidaire de la CTS. On réclame la gratuité des transports en commun pour tous les étudiants et le retour de la location Vel'hop à 10 euros. Ce tarif avait été instauré durant la pandémie, mais ce n'est pas parce qu'on n'est plus confiné que les difficultés financières ont disparu", s'insurge Alexa Foulon, présidente de l'AFGES.
L'indice de coût de la rentrée prend aussi en considération les trajets automobiles pour se rendre en stage ou à l'université. Les hausses des prix de l'essence et des zones de stationnement "peuvent empêcher un étudiant de chercher des stages".
Une alimentation restreinte
L'inflation touche aussi les étudiants, et en particulier, sur les produits alimentaires. Selon l'AFGES, pour 30 petits-déjeuners et 40 repas, le panier moyen a connu une hausse de 15,34 % par rapport à l'an dernier. Les produits d'entretien et d'hygiène ont subi une augmentation de 4,08 %.
Peu importe le profil, un étudiant devra débourser en moyenne 32,57 euros supplémentaires pour ses frais de vie courante à la rentrée 2023. Une situation qui inquiète l'association strasbourgeoise. "On s'attend à avoir de plus en plus de monde qui va demander l'aide alimentaire", précise la présidente.
Nommées Agoraé, les épiceries solidaires de l'AFGES tentent d'aller chercher les publics cibles. "Il y a encore des étudiants qui ne connaissent pas. C'est important qu'ils puissent manger à leur faim. C'est aussi un lieu de vie où on peut sortir de notre isolement social", précise Alexa Foulon. Selon l'association Likee, 97 % des étudiants se restreignent sur la quantité et la qualité de leur alimentation.
Forte hausse sur les loyers des résidences Crous
Ce ne sera pas la première année que les étudiants auront des difficultés à trouver un appartement. La crise du logement à Strasbourg ne s'améliore pas. Une problématique qui s'ajoute à la hausse des loyers moyens dans le parc privé. "On passe de 539 à 545,50 euros par mois. On se rapproche des grandes villes comme Lyon et c'est inquiétant", affirme la présidente de l'AFGES.
Pour les étudiants qui n'auraient pas trouvé leur logement à la rentrée, l'AFGES propose une solution d'urgence. "Nous mettons à leur disposition des logements provisoires de mi-août à fin octobre. Ils logent dans des chambres d'hôtels en attendant de trouver leur location. Ça permet qu'ils ne se retrouvent pas à la rue".
En ce qui concerne les résidences étudiantes gérées par le Crous, la situation est "inquiétante". Selon l'AFGES, le loyer moyen passe de 254 à 371 euros, soit une hausse de 46 % sur un an. "Certes, il y a eu des travaux dans plusieurs résidences. Mais il reste à faire. C'est un devoir de l'Etat de fournir un logement vivable et peu coûteux", lance la présidente.
Pour remédier à ces problèmes financiers, l'AFGES demande une réforme structurelle des bourses pour que les étudiants ne vivent plus sous le seuil de pauvreté. Ils appellent la Ville de Strasbourg à remettre le tarif boursier sur les Vel'hop et à l'intégration de l'échelon 0bis à la tarification sociale de la CTS. Un encadrement des loyers et l'augmentation des places en résidence universitaire sont aussi exigés.