Dans quelques semaines commenceront les vendanges en Champagne-Ardenne. Certains viticulteurs et vignerons sont touchés par l'oïdium, une maladie qui se propage sur les raisins et qui fait perdre les récoltes.
À quelques semaines du début des vendanges, Ludovic Durdon, viticulteur en biodynamie Vincelles, près d'Épernay et membre de l'Association des champagnes biologique, n'est pas inquiet pour les récoltes de 2023.
Une de ses parcelles de vignes est pourtant "bien attaquée" par l'oïdium. "J'ai constaté la présence du champignon cryptogamique fin juin, début juillet. À ce moment-là, seulement un ou deux grains étaient présents", souligne-t-il. La crainte des vignerons et des viticulteurs : que la maladie se propage. "Si trois ou quatre grains de raisin ont de l'oïdium, il ne faut pas que les autres grappes soient contaminées", affirme-t-il. Comme pour le mildiou, ce champignon s'attaque aux plantes.
Traiter les vignes avec du soufre
Alors, Ludovic a traité ses parcelles à base de soufre, d'huiles essentielles d’orange et d'armicarb. Mi-août, il a arrêté les traitements. "Au début, le soufre marche très bien, mais une fois que le champignon est installé, il a du mal à partir", témoigne-t-il. "Ça va un petit peu brûler l’oïdium déjà présent, mais ça va surtout protéger le reste." Une protection indispensable.
"L'oïdium aime bien la chaleur, mais aussi l’humidité. Au-dessus de 24°C elle adore", complète Ludovic qui ajoute que "le problème de l'oïdium, c'est qu'on ne le voit pas tout de suite". On le devine à la présence de poussière blanche sur les feuilles, des raisins qui éclatent et enfin des taches noires sur les branches.
Les vignes plus sensibles à l'oïdium que d'autres plantes
Sur la parcelle concernée, Ludovic estime à "40, 50% de perte". Cette vigne plus sensible que les autres se trouve en bord de bois. Pour lui, les raisons de la présence de la maladie peuvent être multiples : "Les porte-greffes sont parfois plus ou moins sensibles, l’exposition au vent ou au soleil peuvent être un facteur, et tout peut dépendre s'il y a beaucoup de feuillages ou non", précise-t-il.
Les vignes font partie des végétaux les plus sensibles à l'oïdium. Alors, dans certains vignobles, des rosiers sont installés à proximité des vignes. Les rosiers étant encore plus sensibles à ce champignon que les vignes, les feuilles des rosiers seront atteintes avant les vignes. C'est un indicateur précieux pour le vigneron.
Une situation "plus saine" que ce qui était attendu
Pour les vendanges de septembre 2023, Ludovic Durdon est un peu plus inquiet pour le secteur du Sézannais . "Il a été fortement impacté. L'humidité et la chaleur sont arrivés à des moments propices au développement de l'oïdium". "Mais la situation est beaucoup plus saine qu'on le pensait", déclare Vincent Léglantier, viticulteur dans le Sézannais et aLe temps sec de ces derniers jours a arrêté l’hémorragie".
Ce qui peut faire peur à certains vignerons du Sézannais, c'est "l'annonce de prochaines précipitations" car une menace pèse sur leur parcelle : le botrytis, un autre champignon qui pourrit le raisin. Vincent Léglantier tient à rassurer les consommateurs. "Un tri est assuré par les vendangeurs et il y en aura un second au niveau du pressurage. Il n'y a pas eu plus de traitements que ce qu’il n’était nécessaire", conclut-il.