Mort du jeune Aymen à Montpellier : ce que l'on sait après l'interpellation du conducteur suspecté d'avoir percuté l'adolescent

En fuite depuis 2 semaines, le conducteur qui aurait mortellement renversé le jeune Aymen, 14 ans, à Montpellier le soir de la demi-finale du Mondial de football Maroc/France, a été appréhendé près de Perpignan ce mardi 27 décembre. Il a été mis en examen et écroué. Voici ce que l'on sait de cette affaire très médiatique, des circonstances de cette interpellation et des faits qui sont reprochés à ce jeune homme de 20 ans.

Le jeune conducteur suspecté d'avoir mortellement percuté Aymen, 14 ans, à Montpellier le 14 décembre dernier en marge de la demi-finale France/Maroc du Mondial de football, a passé sa première nuit en prison. Il a été placé en détention provisoire après sa mise en examen pour "violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violences avec armes ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours", quelques heures seulement après son interpellation. Voici ce que l'on sait du déroulé des événements :

Cet homme, âgé de 20 ans, déjà poursuivi en 2021 pour défaut de permis de conduire et d'assurance, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré après sa fuite.

  • Il a été appréhendé ce mardi à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales) au petit matin, vers 6 heures, dans un appartement dont le lieu est tenu secret par peur de représailles, grâce à l'action conjointe de la Police judiciaire de Montpellier et de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention). C'est en surveillant sa famille que les policiers seraient remontés jusqu'à lui. Selon son avocat Maître Jean-Baptiste Mousset, il était rentré le matin même du sud de l'Espagne où il a de la famille et où il s'était réfugié après la nuit du drame. Un geste que le juriste explique.

Ce n'est pas quelqu'un issu du grand banditisme, il n'y a pas eu de soutien financier, ni de logistique de cavale. Il a 20 ans. Face à autant de pression et d'émotion sur ses épaules, il a voulu prendre un temps de réflexion pour être dans les meilleures dispositions lorsqu'il serait interpellé. Maintenant, il va faire face aux questions.

Maître Jean-Baptiste Mousset, avocat du suspect

Colère du quartier et résonnance médiatique

Un contexte tendu du fait des circonstances du drame, survenu en pleine Coupe du Monde de football, lui donnant ainsi une résonnance médiatique nationale, voire internationale.

  • Le soir du 14 décembre, en marge de la demi-finale France/Maroc remportée par les Bleus, une Citroën C4 se retrouve à l'arrêt dans une file de voitures sur l'avenue de Barcelone, dans le quartier populaire de La Mosson/Paillade à Montpellier. Un drapeau français flotte à sa vitre arrière. Des jeunes du quartier l'arrachent. Le conducteur fait alors demi-tour et fauche plusieurs personnes dont le jeune Aymen, puis prend la fuite en abandonnant sa voiture. Rapidement identifié, il était depuis activement recherché. 

  • Au lendemain de ces événements, des heurts éclatent. La communauté gitane, dont serait originaire le suspect, est prise à partie. La famille de la victime, elle, appelle au calme. Un appel réitéré hier au lendemain de l'interpellation du suspect, par le frère d'Aymen, Saïd Rabhi.

Il y a une partie de nous qui est morte mais on est soulagé qu'il ait été arrêté et maintenant nous voulons que justice soit faite. Nous ne voulons pas de vengeance, juste qu'il soit puni.

Saïd Rabhi, frère d'Aymen

  • Le 16 décembre, une cérémonie d'hommage est organisée au collège des Escholiers de la Mosson, où était scolarisée la victime. Une cellule psychologique est mise en place dans l'établissement.
  • Le 20 décembre, jour des obsèques de l'adolescent, une marche blanche est organisée à Montpellier. Plusieurs centaines de personnes y participent. L'avocat de la famille, Maître Marc Gallix, nous a indiqué se constituer partie civile afin d'avoir accès au dossier.

Réactions du maire et du préfet

A l'annonce de l'incarcération du jeune conducteur, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux pour saluer cette interpellation, à l'instar de celle du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, sur Twitter : "La justice pourra être rendue le moment venu. Nos pensées entourent la famille dont la dignité et le courage dans cet effroyable épreuve imposent le respect". Le préfet de l'Hérault a également posté un tweet dans lequel il félicite les forces de police. "Merci aux enquêteurs qui ont travaillé sans relâche et avec la plus grande efficacité".

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