Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur était en déplacement ce vendredi 8 décembre dans les Alpes-Maritimes. Il s'est rendu dans le quartier des Moulins à Nice et à Menton. Une visite qui s'inscrit dans un contexte particulier avec le vote de loi immigration qu'il portera à l'Assemblée nationale très prochainement.
Le déplacement de Gérald Darmanin à Nice, ce vendredi 8 décembre coïncide à quelques jours près avec l'arrivée du projet de loi immigration à l'Assemblée nationale.
Au cours de ce déplacement dans les Alpes-Maritimes, il s'est rendu au commissariat des Moulins pour faire un point sur les opérations menées par les forces de l'ordre. C'est un quartier particulièrement sensible de Nice, sujet aux trafics de drogue et aux violences.
Peu avant son arrivée dans le quartier, un jeune homme a été gravement blessé à l'arme blanche vers 12h30, une information confirmée par les pompiers des Alpes-Maritimes. L'homme a reçu plusieurs coups de couteaux dans les membres inférieurs et dans le dos, il a été transporté aux urgences.
Dans le quartier des Moulins, une fusillade importante avait eu lieu le 14 novembre dernier. Depuis, 18 personnes ont été placées en garde à tôt,. Un mois plus tôt en octobre, des explosifs et des munitions d'armes de guerre avaient été découverts dans ce quartier. Cette zone est régulièrement sujette aux violences et aux échanges de coups de feu.
France 3 Côte d'Azur a effectué tout récemment une enquête de 26 minutes sur le quotidien des habitants de ce quartier, déstabilisés par le trafic de drogues et les violences urbaines.
La loi immigration
Interrogé dans le JT du midi de France 3 Côte d'Azur, ce vendredi 8 décembre, sur sa venue à Nice, le ministre a salué les moyens déjà en place pour remédier aux problématiques dans le quartier des Moulins. Il a évoqué les dispositifs déjà déployés sous le mandat de Christian Estrosi avec la police municipale et la vidéo-protection. "On a aussi augmenté de manière considérable le nombre de policiers et on a eu beaucoup d'interpellations, mais aussi le démantèlement d'un point de deal et les saisies de drogues et d'armes", ajoute-t-il.
Retrouvez l’interview que j’ai donnée à @F3cotedazur, où je reviens sur la lutte contre les délinquants étrangers qui sera renforcée avec la loi immigration. pic.twitter.com/PhVWkhHCtr
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 8, 2023
Au micro de France 3 Côte d'Azur, il a affirmé que "60% des personnes que l'on arrête sont des étrangers. Et la loi que je porte sur l'immigration permettra d'expulser ces personnes, ce qu'on ne peut pas faire aujourd'hui".
Après s'être rendu au commissariat des Moulins, le ministre doit ensuite continuer sa journée à Menton. Il doit arriver à la gare de Garavan, pour évoquer les problématiques d'immigration clandestine au niveau de la frontière franco-italienne.
Il explique : "les policiers aux frontières n'ont pas assez d'armes pour lutter contre l'immigration. Ils ne peuvent pas prendre de manière coercitive les empreintes des personnes irrégulières. Demain, avec le texte [sur la loi immigration] peut-être qu'ils pourront le faire pour les identifier et les éloigner."
Depuis le 1er juin dernier Gérald Darmanin a affirmé avoir ajouté " 80 % d'effectif de plus", au niveau de la frontière italienne, " et énormément de reconduites en Italie, à la frontière."
Lors de sa visite à Menton, le ministre de l'intérieur a évoqué les nombreuses interpellations de passeurs dans la ville.
Nous devons combattre les passeurs avec une fermeté absolue. Avec le projet de loi immigration que je porte, les passeurs seront criminalisés avec des peines allant jusqu’à 20 ans de prison. pic.twitter.com/T0NiuvaiPW
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 8, 2023
Il déclare : "aujourd'hui le code pénal prévoit très peu de peine pour les passeurs, moins de 5 ans de prison." Dans son texte de loi le ministre prévoit de faire passer de délit à crime l'activité de passeur. Et de durcir les condamnations : "cela passera de 5 ans de prison à 15 ou 20 ans", détaille t-il.
CRS8 et CRS-81 déployés
Le 28 novembre dernier, la compagnie républicaine CRS-81 a été déployée en urgence à Nice, juste après la survenue d'une fusillade qui a fait deux blessés. Ils ont procédé à la saisie d'armes et de drogue. Cette compagnie CRS-81 est inspirée du modèle de la CRS 8, mobilisable en quelques heures de jour comme de nuit.
Lors de sa précédente venue dans les Alpes-Maritimes en septembre dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était déjà rendu à Nice. Quatre jours après une fusillade dans le quartier des Moulins, il avait alors annoncé l'arrivée en novembre d'une nouvelle brigade de police pour mener des investigations sur les trafics de drogue.
La veille, la brigade nommée CRS 8 , une unité de police, basée à Paris, spécialisée dans les violences urbaines et la lutte contre le trafic de drogue avait été déployée, après la fusillade.
Sur mon instruction, la CRS8 arrivera à Nice dans les prochaines heures pour effectuer des missions de sécurisation et de lutte contre la drogue, en particulier dans le quartier des Moulins. Nous restons pleinement mobilisés pour la sécurité des Niçois.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 9, 2023
Cette brigade a déjà été mise en place à Marseille et à Nîmes pour effectuer des courtes missions "de sécurisation et de lutte contre la drogue", précise le ministre de l'Intérieur dans un post sur X (anciennement Twitter).