FC Sochaux : manque de liant offensif, fragilité défensive... Les supporters "inquiets" et "en colère" après le mauvais début de saison

Le FC Sochaux Montbéliard (FCSM) patine en ce début de saison de National. Après quatre matchs, les Jaune et bleu sont 11ᵉ avec 4 points, loin des espoirs de montée et des attentes provoquées par l'arrivée du nouveau coach Karim Mokeddem. Une situation qui inquiète les supporters, déjà à court de patience.

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Quatre points, quatre matchs. En ce début de saison 2023-2024, le bilan comptable du FC Sochaux-Montbéliard en National n'est pas compliqué à retenir. Une victoire, un nul, deux défaites (les deux à domicile) : même si les Jaune et bleu comptent un match de retard, le début de saison est peu reluisant, avec une 11ᵉ place au classement.

Bien loin, en tout cas, des ambitions affichées cet été lors de la présentation du nouveau coach Karim Mokeddem : jouer rapidement la montée et faire de Bonal "une forteresse imprenable". Alors oui, c'est vrai, nous n'en sommes qu'au début de saison. Mais déjà, chez les supporters sochaliens, "l'inquiétude et la colère" sont apparues après la dernière défaite à domicile face au rival nancéien (2-3, 13/09/2024) où le FCSM, qui menait 2-0, s'est écroulé en encaissant trois buts en 15 minutes. Avec une question : qu'est-ce qui coince ?

Mokeddem, une greffe qui n'a pas (encore) pris

"On est perplexe, déçu, en colère" lâche Fabrice Lefèvre, président de l'Association Planète Sochaux. "J'étais en tribunes Nord contre Nancy. Et j'avoue que je fais partie de ceux qui ont quitté le stade dès le coup de sifflet final". Irrité après une prestation qu'il a jugé "pas au niveau, avec des joueurs qui ne se trouvaient plus dans les 20 dernières minutes".

On a une défense à trois et paradoxalement, on est moins solide derrière. Mais ce qui nous embête le plus, c'est le manque de créativité au milieu de terrain et le manque d'impact offensif.

Fabrice Lefèvre,

président de Planète Sochaux

"On met peu de buts" regrette Fabrice Lefèvre. "Même contre Nancy, nos deux réalisations sont sur nos deux seules occasions". "La greffe n'a pas encore pris" complète un membre des Sociochaux, qui a souhaité rester anonyme. "Le niveau de jeu est très faible, alors qu'on a sensiblement le même effectif que l'an dernier. Il y a un an, on pouvait prendre comme excuse le fait d'avoir eu une préparation tronquée et un recrutement tardif. Là, ce n'est pas le cas. Après six semaines de prépa et quatre matchs de championnat, il n'y a aucune amélioration".

Pour le socio, "les joueurs ne se sont pas encore appropriés les préceptes de Mokeddem. Mais malheureusement, on ne peut lui laisser du temps. On doit remonter en Ligue 2 le plus vite possible. C'est nécessaire pour la viabilité du club. Et là, on a pris du retard. Avec notre budget et notre effectif, ce n'est pas normal".

Absences, suspensions et méformes

L'effectif justement. Renforcé à l'intersaison, sans trop de départs, il apparaît comme l'un des plus étoffés de National. "En tout cas sur le papier, on a 24 joueurs de haut niveau" reprend Fabrice Lefèvre. "Malheureusement, on a été pénalisé par des suspensions, comme celle d'Hoggas, notre maître à jouer, où de Gnanduillet, le nouveau buteur". 

"Certaines recrues ont un peu de mal également" ajoute le membre des Sociochaux. "Benchamma ne joue pas libéré, Ouammouh, le latéral, n'apporte rien offensivement. C'est compliqué. J'ai l'impression qu'on n'a pas réussi à remplacer Viltard et Gomis". Du côté du club et du directeur sportif Julien Cordonnier, on pointe du doigt un autre aspect. "Sur le match de Nancy, on fait 70 premières minutes solides, en équipe" explique-t-il à France 3 Franche-Comté. "Mais on est plombé par des défaillances individuelles".

Juste avant le premier but de Nancy, on a l'occasion de tuer le match. Puis on fait plusieurs erreurs individuelles qui conduisent aux buts lorrains. Cette situation a amené beaucoup de frustration et d'agacement. Car on ne va pas se voiler la face, on fait un mauvais début de saison.

Julien Cordonnier,

directeur sportif du FCSM

La frustration et l'agacement. C'est aussi ce qui transparaissait dans les mots de Karim Mokeddem en conférence de presse, le 13 septembre, juste après le match face à Nancy. Le coach sochalien a qualifié la défaite de "faute professionnelle" et a fustigé "les erreurs" de ses joueurs. Interrogé sur une faillite mentale de ses hommes, Mokeddem a même rétorqué "que le footballeur doit jouer avec ses couilles à un moment donné".

Une communication offensive qui n'est pas une première, puisque l'ex-tacticien orléanais avait déjà critiqué sa défense plus tôt dans la saison. Mais qui est loin de l'image protectrice et fédératrice qui lui collait à la peau lors de son arrivée à Sochaux, ce qui a pu étonner en interne. Et agacer certains supporters.

"J'espère que quand il parle de faute professionnelle, il s'inclut dedans" dit Pascal Lefèvre, de Planète Sochaux. "Il expose beaucoup ses gars, mais c'est lui qui fait la composition. Il doit aussi se remettre en question, prendre ses responsabilités. Car beaucoup de joueurs étaient déjà là l'an dernier".

Réunion animée entre joueurs

En interne, si toute notion de "crise" est évacuée, une réunion animée aurait eu lieu après la dernière défaite. Selon nos informations, des joueurs expérimentés comme Mathieu Peybernes et Dimitri Liénard auraient pris la parole. "Le message c'était : "on la ferme, on bosse et on gagne des matchs" résume une source interne.

"Des choses ont été dites" confirme Julien Cordonnier. "Les joueurs sont derrière le coach, il serait trop facile de se cacher derrière lui pour expliquer des contre-performances. Il faut que le groupe comprenne qu'on ne peut pas faillir comme il l'a fait contre Nancy".

Si nous, au boulot, on fait l'équivalent de ce qu'ont fait les joueurs face à Nancy, où ils ont complètement lâché, on est viré le lundi suivant.

Fabrice Lefèvre,

président de Planète Sochaux

Plus le droit à l'erreur ? C'est un peu ça, pour ce membre des Sociochaux. "Chez les supporters commencent à se développer une forme d'impatience" indique-t-il. "Il faut gagner. Ce n'est pas un caprice car si on ne monte pas dans les deux ans, le club se retrouve en faillite. On a déjà grillé des jokers. Il faut tirer la sonnette d'alarme".

"Ici, joueurs, staff et dirigeants ont des devoirs"

Fabrice Lefèvre va plus loin. "Il faut que les joueurs, mais aussi l'entraîneur, prennent conscience de la situation" rappelle-t-il. "Beaucoup de supporters ont fait des sacrifices, ont donné de l'argent au club pour qu'il survive. Les collectivités ont aussi fait le job. Maintenant, c'est à eux de prendre le relais et nous faire remonter. Ici, ils ont des devoirs".

La pression commence donc déjà à se faire sentir. Et si les groupes de supporters n'ont pas prévu de boycotter leurs joueurs lors des prochains matchs à domicile, ils seront attentifs à l'attitude de leurs ouailles lors des futures rencontres. Avec un impératif de victoire, dès ce vendredi 20 septembre, face au modeste club d'Aubagne. Une nécessité, pour continuer à croire en la montée, et ne pas fragiliser le statut de Karim Mokeddem, déjà écorné.

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