Valérie Bacot : "je voulais nous protéger de lui", explique lors de son procès celle qui a tué son mari violent

Le procès de Valérie Bacot s'est ouvert ce lundi 21 juin devant la cour d'Assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône. Elle est poursuivie pour assassinat après avoir tué son mari le 13 mars 2016. Celui-ci la battait, violait et prostituait. Elle a livré sa version des faits dans la journée.

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Vêtue d'un tailleur noir et d'un jean, Valérie Bacot, toujours marquée par son parcours, répond très souvent en larmes et la voix éraillée par l'émotion aux multiples questions qui lui sont posées. Ce lundi 21 juin s'est ouvert son procès qui se tient pendant 5 jours devant la cour d’assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône. La mère de 4 enfants encourt la prison à perpétuité.

Valérie Bacot est poursuivie pour assassinat après avoir tué Daniel Polette le 13 mars 2016. Celui qui fût son beau-père puis son mari l’a battue, violée et prostituée pendant 24 ans. Durant la journée, la femme âgée de 40 ans est revenue sur ce passé douloureux. Une épreuve mais aussi une étape essentielle dans sa reconstruction. "J’ai besoin de faire ce procès pour savoir ma peine. C’est encore mon combat contre lui. Je n’ai pas tourné la page. Je vis encore sous son emprise", explique-t-elle dès sa prise de parole face à la Cour. 

Valérie Bacot bouleversée fait face à la justice

Avant le procès, la mise en cause, visiblement bouleversée et impressionnée n'a pas voulu s'exprimer devant la presse au moment de son arrivée au tribunal vers 8h30. "Ça va être très difficile pour elle. On l'a prévenue. On lui a parlé à l'hôtel. Il faut que cela se fasse. Il faut qu'elle arrive à livrer sa souffrance", avait alors anticipé l'une de ses deux avocates, Nathalie Tomasini avant l'ouverture du procès ce lundi.

Elle regrette son geste. Elle le dit elle-même. Elle a tué un homme. Elle sait que la société peut demander sa condamnation. Maintenant, elle va s'expliquer.

Nathalie Tomasini, avocate de Valérie Bacot

Les débats qui ont duré jusqu'à 21h00 ont été éprouvants. Installée sagement derrière la barre, les mains liées, au moment de s'exprimer face à la présidente, tout dans le langage corporel de la mère de famille témoigne de sa discrétion et de sa timidité. Valérie Bacot est appelée à témoigner deux fois. Entre 10h30 et 13h30. Puis entre 20h20 et 21h00.

Son récit d'une vie marquée par les violences conjugales

Dans la matinée, l'accusée du meurtre de son mari revient sur sa relation avec Daniel Polette et les violences conjugales dont elle a été victime. Pendant 24 ans, Valérie Bacot a vécu sous l’emprise de Daniel Polette, qui est d’abord son beau-père. Violée dès ses 12 ans, l’adolescente n’est pas soutenue par sa mère.

J’ai compris que s’il fallait que ça passe très vite, je devais le laisser faire

Valérie Bacot durant son procès

En 1996, cet homme violent écope de 4 ans de prison pour viol sur mineure de moins de 15 ans. "C’est un passage de ma vie où personne ne m’a expliqué ce qu’il m’a fait", confie-t-elle. Sa mère lui impose d'aller voir Daniel Polette en prison un week-end sur deux. La jeune fille accepte pour faire plaisir à Joëlle Bacot qui s'enfonce dans l'alcool et la dépression. "Je préférais qu'elle soit bien et qu’elle ne m’en veuille pas".

Après 2 ans et demi d'incarcération, l'homme retrouve le domicile familial. "J'étais contente qu'il revienne parce que ma mère allait bien. Et il m'avait dit qu'il ne me ferait plus rien", raconte Valérie Bacot à la barre. Mais les agressions sexuelles sur sa belle-fille reprennent. "Il avait encore plus de force", décrit-elle avec douleur, dans un souffle.

La mère de Valérie Bacot finit par expulser sa fille de la maison de La Clayette lorsqu'elle tombe enceinte, à 17 ans, de son bourreau. L'adolescente et Daniel Polette s’installent ensemble à Beaudemont (Saône-et-Loire). 

Un quotidien marqué par la violence

Valérie Bacot donne naissance à 4 enfants, mais vit en vase clos, ayant l’interdiction d’avoir une vie sociale et de travailler. "Je lui avais proposé de faire garder des enfants à la maison et il n'a pas voulu car il y aurait des assistances sociales à l'intérieur de la maison".

La mairie de Beaudemont lui propose également un contrat de poste d'agent d'entretien. Après un jour de travail, Valérie Bacot doit lâcher son emploi. "Ma fille m'a prise dans ses bras et m'a dit "je t'en supplie n'y retourne pas sinon il va nous faire du mal'. Et je n'y suis pas retournée. [...] C'est comme ça avec lui. Il vous dit 'oui' et après il se venge contre vous en disant 'non'. On ne comprend pas ce qu'il veut".

Au quotidien, son mari la viole et la frappe. "Je ne fais pas les choses comme il faut. Il me le faisait comprendre en me criant dessus, en m'insultant. Au début, ce n'était que des cris. Puis il prenait son poing et me tapait derrière la tête", détaille Valérie Bacot. La violence augmente progressivement jusqu'à ce que Daniel Polette menace régulièrement son épouse avec une de ses armes à feu. "Il me disait t'as de la chance cette fois-ci il n'y a rien dedans. Mais la prochaine fois, je ne te manquerai pas !'".

La question de la prostitution

L'audience se poursuit et les questions s'attardent sur la prostitution de Valérie Bacot décidée par son époux. Daniel Polette impose des passes forcées à la mère de famille à partir de 2004, organisées d'abord au domicile familial puis sur des aires d’autoroute. "Il était de plus en plus violent quand je disais non. Alors j'ai fini par capituler". L'homme observe les passes et dirige son épouse avec une oreillette. 

Daniel Polette laisse une arme à feu dans la voiture où sont organisées les passes pour intervenir en cas de danger. Valérie Bacot reçoit parfois des clients particulièrement violents. C'est avec cette arme que la mère de famille a tué son mari.

La juge lui demande plusieurs fois si Valérie Bacot a pu prendre et maîtriser elle-même le revolver lors des passes. Si elle explique croire que non dans un premier temps, elle concède l'avoir prise "peut-être une ou deux fois pour me rassurer" après les demandes répétées de madame le juge.

Une tentative d'empoisonnement sur Daniel Polette ?

Particulièrement émue, Valérie Bacot raconte ce qui l'a poussée à passer à l'acte. "Je n’en pouvais plus", glisse-t-elle. Face à la juge, elle raconte la soirée du 12 mars 2016. Daniel Polette demande à sa fille comment elle était sexuellement. "J'ai eu peur qu'il la prostitue", les bras agrippés à la barre. Entre deux larmes, la mère de famille explique vouloir protéger ses enfants, mais affirme ne pas avoir pensé à tuer son mari. 

C'est après cette soirée qu'ont lieu les premières tentatives pour se protéger de Daniel Polette. Le 13 mars 2016, le beau-fils de Valérie Bacot essaye de faire ingérer des somnifères à Daniel Polette. La femme de 40 ans raconte ne pas se souvenir de qui a écrasé les médicaments. La juge lui rappelle que devant les forces de l'ordre elle a avoué avoir réalisé le geste avec deux boîtes de somnifères. Mise en difficulté par les multiples relances de madame le juge, elle affirme ne plus se souvenir. 

"J'ai toujours été inquiète pour ma fille". Si Valérie Bacot a toujours souhaité avoir des enfants, elle explique avoir vécu dans la peur que son mari s'attaque à eux. En grandissant, les enfants du couple entretiennent des relations amoureuses. Daniel Polette vit mal l'arrivée d'un jeune adolescent dans la vie de sa fille. "Il s’en prenait à moi quand il venait. Il disait que c’était ma faute", confie la mère de famille.

Les motivations du meurtre

"Je voulais nous protéger de lui", répond Valérie Bacot à la juge sur les motivations de son geste. Ayant du mal à trouver ses mots, la mère de famille raconte que son seul but a été de protéger ses 4 enfants.

La juge souhaite déterminer les conditions dans lesquelles est survenue la mort de Daniel Polette. Le 13 mars 2016, l'homme organise une nouvelle passe qu'il impose à Valérie Bacot avec un client violent. Prévenue par son époux, la mère de famille prend l'arme à feu que son mari conserve en cas de danger et la cache dans ses affaires. Plus hésitante que lors des questions sur son adolescence et son quotidien sous l'emprise de Daniel Polette, elle explique l'avoir prise par crainte du client et de son époux.

Face aux hésitations de leur cliente, les avocates de Valérie Bacot demandent à suspendre l'audience pendant 5 minutes. Refus de la juge. "On arrive sur les faits, j'aimerais qu'on termine". Les questions continuent et s'attardent sur cette passe violente à laquelle est soumise Valérie Bacot, victime d'un nouveau viol dirigé par Daniel Polette. "Dans la voiture, il m'a dit que j'allais le payer", confie-t-elle. 

Assise derrière Daniel Polette qui conduit la voiture, Valérie Bacot saisit l'arme et lui tire une balle dans le cou. "Je me souviens juste de cette odeur et de cette lumière. Je me souviens de ne pas vraiment avoir compris". Les détails apportés par la jeune femme restent vagues. La juge l'interroge sur la manière de tirer, sur ce qu'elle a fait de l'arme et sur les conditions de l'enterrement du cadavre. Valérie Bacot répond plusieurs fois ne plus se souvenir. Selon l'enquête, la mère de famille aurait prevenu le compagnon de sa fille par SMS, lui indiquant : "Ça y est, c'est fait". Aidée par deux de ses fils et le petit-ami de sa fille, elle cache le corps de Daniel Polette dans la cour du château de La Clayette.

Une seconde prise de parole et un échange virulent avec l'avocat général

Après une suspension d'audience entre 13h00 et 14h00. Lucas, petit-ami de la fille de Valérie Bacot et complice d'avoir caché le corps de Daniel Polette est appelé à témoigner. Le directeur de l'enquête témoigne à son tour. A la fin de cette première journée, Valérie Bacot est à nouveau interrogée, pour un nouveau moment fort de ce procès.

Lors de son récit, Lucas, le petit-ami de la fille Valérie Bacot explique avoir reçu le message "Ça y est, c'est fait", envoyé par la mère de famille. "Je n'ai jamais eu son numéro de téléphone, donc je n'ai pas pu lui envoyer de message", garantit-elle, d'un ton plus assuré que le matin. 

Valérie Bacot est ensuite interrogée par l'avocat général sur les raisons pour lesquelles la mère de 4 enfants n'a pas porté plainte contre Daniel Polette. Elle réplique : "Vous ne savez pas ce que c'est de vivre sous la peur, de vous faire menacer par une arme ! J'avais peur pour moi et mes enfants. J'ai préféré encaisser pour protéger mes enfants".

Si je vais à la gendarmerie, ils vont me garder longtemps. Mon mari va s'en rendre compte et il va s'en prendre aux enfants.

Valérie Bacot lors de son procès

L'échange devient plus virulent. L'avocat général lui rétorque qu'elle aurait dû appeler à l'aide et que tuer son conjoint n'était pas une solution. Valérie Bacot s'emporte en pleurs : "Vous ne comprenez rien !". La présidente prend reprend la parole pour calmer le jeu. Elle rappelle les règles dans lesquelles ce procès doit être mené. "Je veux que l'on laisse les personnes répondre aux questions qu'on leur pose, et qu'on leur pose des questions. On n'est pas dans un débat d'idées !"

Interrogée ensuite par ses avocates, la mise en cause décrit son quotidien. "Il me disait que j'étais une merde, que j'empoisonnais les enfants avec ce que je leur faisais à manger. Je préférais subir les coups qu'entendre ses paroles". Un soir, Daniel Polette, énervé d'installer des guirlandes de Noël, assène un coup de marteau dans le visage de son épouse. Quant à ses enfants qui souffrent de troubles de l'attention, l'homme les traite "d'attardés" et de "débiles mentaux"

Revient la question des somnifères destinés à empoisonner Daniel Polette le 12 mars 2016. Valérie Bacot assure que ce n'est pas à elle qui a eu l'idée de les faire ingérer à Daniel Polette. Quant à l'arme du crime qui a servi le lendemain, la femme de 40 ans assure que son mari était au courant qu'elle était dans la voiture et qu'à aucun moment elle ne l'a dissimulée. 

L'interrogatoire se termine sur les révélations de Valérie Bacot qui explique, suite aux questions de Nathalie Tomasini, l'une de ses avocates, avoir subi le viol de son grand frère à l'âge de 5 ans.

Le déroulement de l'enquête

Un peu plus tôt dans l'après-midi, c'est Bruno Rozec, directeur de l'enquête pour la section de recherche de Dijon qui livre durant 2 heures. Après avoir raconté le déroulement des investigations, le gendarme assure qu'aucune trace de plainte pour violences conjugales de Valérie Bacot ou de ses proches n'a été retrouvée. "On a entendu les gendarmes, aucun ne nous a dit qu'il avait reçu la famille". De profil sur son siège, les mains jointes posées sur ses jambes et le regard dans le vide, Valérie Bacot écoute avec calme le récit du gendarme.

Celui-ci raconte que l'enquête a été ouverte en mai 2017. Ce sont les confessions de Carole, la mère du petit-ami de la fille de Valérie Bacot qui a déclenché l'ouverture de l'enquête après la mort de Daniel Polette. Mise au courant par son fils de l'assassinat de Daniel Polette le 15 mars 2016, celle-ci a longtemps hésité avant de se rendre aux forces de l'ordre. 

Les investigations menées par les gendarmes permettent de mettre en évidence le caractère du mari de Valérie Bacot, décrit comme "fou" et "détraqué" par l'un de ses frères. L'une de ses sœurs explique de son côté avoir subi ses violences sexuelles. Quant aux écoutes téléphoniques, si elles n'apportent aucun élément concret sur la disparition de Daniel Polette, elles permettent de révéler l'existence d'une relation entre Valérie Bacot et le compagnon de sa fille.

Valérie Bacot a expliqué après son geste que Daniel Polette avait disparu après avoir quitté volontairement le domicile familial. Après plusieurs mois d'enquête, les gendarmes interpellent la mère de famille, deux de ses enfants, le petit-ami de sa fille et son demi-frère le 3 octobre 2017. "Tous les témoins avaient été entendus. Il était temps de finaliser l'enquête", explique Bruno Rozec.

Installée 2 mètres derrière le directeur d'enquête, Valérie Bacot ne réagit pas, toujours assise calmement sur sa chaise, les yeux dans le vide. 

Le directeur d'enquête mis en difficulté par les avocates de Valérie Bacot

Après près de 1h45 de récit sur le déroulement de l'enquête, les avocates de Valérie Bacot interrogent Bruno Rozec, qui a dirigé les investigations pour la section de recheche de Dijon. Lors de son témoignage, le gendarme a expliqué que Valérie Bacot aurait envoyé le message "Ça y est, c'est fait", au conjoint de sa fille, Lucas, après avoir tué Daniel Polette. Suite à une question de Nathalie Tomasini, Bruno Rozec répond que ce message n'a néanmoins pas été retrouvé dans la messagerie de Lucas ou sur son compte Facebook.

Toujours interrogé par Me. Tomasini, Bruno Rozec est mis en difficulté sur la question des procédures en gendarmerie à la suite d'une demande de renseignements en cas de violences conjugales. L'avocate rappelle alors qu'en France près de 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite. Pour rappel, le directeur d'enquête avait affirmé qu'aucune trace de plainte et de demande d'informations de la part de Valérie Bacot ou de ses proches contre Daniel Polette n'avait été enregistrée.

Le gendarme explique que chaque demande entraîne un recoupement d'informations et des investigations, laissant ainsi une trace administrative. L'avocate lui demande s'il est possible qu'une demande de renseignements ne soit pas notifiée par les services de gendarmerie. "On ne peut rien exclure", répond-t-il, mal à l'aise.

Interrogé ensuite sur les raisons pour lesquelles les deux fils aînés de Valérie Bacot auraient pu expliquer avoir alerté les gendarmes sur la violence de Daniel Polette si cela n'avait pas été le cas. "Je ne vois pas d'intérêt particulier", lâche le directeur d'enquête, plus hésitant dans ses réponses.

Le beau-fils complice de Valérie Bacot s'exprime

Le petit-ami de la fille de Valérie Bacot, Lucas est également entendu par la cour d'Assises. Il avance d'entrée :"elle s’est sauvée la vie et j’ai aidé à dissimuler le corps", d'un ton calme et posé, légèrement détaché. Lucas assure avoir informé les gendarmes des violences que subissait Valérie Bacot avec l'un de ses fils quelques semaines avant les faits,. "On retourne une semaine plus tard à la gendarmerie de La Clayette. On nous envoie péter en disant qu'on est des trous du cul", lance-t-il, d'un ton plus énervé.

Lors d'une audition, Lucas avait expliqué entendre Valérie Bacot dire "Il n'y a aucune solution. Il faut le faire disparaître", en parlant de Daniel Polette. Face à la présidente, le jeune homme assure ne plus se souvenir de ces propos. Alors qu'elle l'interroge sur l'empoissonnement de Daniel Polette aux somnifères qui a échoué, Lucas avoue difficilement qu'il avait l'idée de l'endormir pour le tuer ensuite. Déstabilisé par les questions de la présidente, la tête baissée, il confie vouloir "être sur qu’il ne revienne pas et ne continue pas à faire du mal".

Quant au soir du meurtre, Lucas explique avoir reçu un SMS, "c'est bon, c'est fait", de la part de Valérie Bacot et aidé la mère de famille et ses deux fils aînés à cacher le corps de Daniel Polette.  

Mais le discours du jeune homme est confus, avec des réponses évasives et changeantes. "Quand est-ce que vous dîtes la vérité ?", l'interpelle la Présidente. S'en suit un long silence de sa part.

Interrogé par l'avocat général au sujet de ses incohérences, Lucas répond le regard vers le bas qu'il avait bien une intention de tuer Daniel Polette en lui donnant des somnifères et qu'il a bien reçu un SMS de Valérie Bacot : "Ça y est, c'est fait"

La mère de Lucas aurait également dû être interrogée. Mais elle n'a pas pu répondre à ses obligations pour raisons de santé.

Pour rappel, c'est elle qui a révélé la mort de Daniel Polette à la gendarmerie le 29 mai 2017, suite aux aveux de son fils qui avait aidé Valérie Bacot et ses enfants à cacher le corps. Madame la présidente a alors lu à l'assemblée les  dépositions de Carole aux forces de gendarmerie : "Mon fils m'a dit 'Valérie a tué son mari. Je l'ai aidée à l'enterrer. Si elle ne l'avais pas fait, c'est moi qui l'aurais fait".

Interrogée durant l'une de ses audition, la mère de Lucas explique que son enfant disait vouloir tuer Daniel Polette et aurait premédité l'assassinat avec Valérie Bacot. "Plusieurs fois je l’ai entendu dire 'je vais le buter, c’est un connard'".

La préméditation retenue par l'enquête

Sur le plan judiciaire, Valérie Bacot risque la prison à perpétuité. La mère de 4 ans enfants est mise en cause pour assassinat. L'affaire pose la question de la préméditation. Le juge d’instruction estime en effet que Valérie Bacot a préparé son passage à l’acte.

Prostituée par son conjoint, Valérie Bacot le tue à la suite d'une passe particulièrement violente durant laquelle la mère de famille se fait violer. Alors que Daniel Polette l'insulte dans la voiture familiale et lui reproche son attitude, la jeune femme âgée de 36 ans à l'époque se saisit du revolver que l'homme garde en cas de danger et lui tire une balle.

Le matin même, elle avait tenté de lui faire ingérer des somnifères en les mélangeant à son café. Ces éléments constituent des preuves de l'intention de Valérie Bacot de tuer son époux selon le juge en charge de l'enquête. 

La justice estime qu'elle a préparé son acte. On va essayer de démonter cette notion d'intentionnalité

Janine Bonaggiunta, avocate de Valérie Bacot

Accompagnée par maîtres Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, anciennes avocates de Jacqueline Sauvage, Valérie Bacot aborde ce procès avec résignation. "Elle s’attend au pire. Elle est encore dans la pensée de dire 'je le mérite, j’ai tué un homme'", confie Me. Bonaggiunta. Par ailleurs, le fait d’avoir tué son conjoint est considéré comme une circonstance aggravante

Interpellée en 2017 puis libérée sous contrôle judiciaire

Pour rappel, Valérie Bacot tue son mari le 13 mars 2016 d’une balle de revolver tirée dans la nuque avant de cacher son corps, avec l’aide de ses deux fils aînés et du petit ami de sa fille. Alertés par la mère de ce dernier, les gendarmes retrouvent la dépouille de Daniel Polette à La Clayette (Saône-et-Loire) en octobre 2017. Interpellée, la jeune femme avoue son crime.

Après avoir passé un an en prison, Valérie Bacot est libérée sous contrôle judiciaire en octobre 2018. Pour son geste, ses avocates espèrent obtenir une condamnation réduite à 10 ans d’emprisonnement.

Valérie Bacot comparait seule. Ses deux fils et le petit ami de sa fille, déja jugés en décembre 2019, ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis pour "recel de cadavre".

Valérie Bacot est devenue un symbole des violences conjugales, comme l’a été Jacqueline Sauvage lors de ses procès en 2014 puis 2015. Un comité de soutien s’est notamment constitué et a lancé une pétition sur internet pour réclamer sa libération au terme de cette semaine de débats. 570 000 personnes ont pour l’heure signé la pétition.

*Les prénoms ont été changés.

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