L'intersyndicale de General Electric Belfort, entreprise menacée par la suppression de 1 000 postes, a décidé de la mise en demeure du ministère de l'Economie, ce jeudi 18 juillet. Les syndicats demandent à Bruno Le Maire de faire respecter au géant américain les engagements de l'accord de 2014.
La manœuvre était évoquée depuis plusieurs jours. L'intersyndicale de General Electric (GE) Belfort a décidé, ce vendredi 19 juillet, de mettre sous pression le ministère de l'Economie et des Finances. L'entreprise, menacée par la suppression de 1 000 postes de la part de sa direction américaine, a mis en demeure le ministre Bruno Le Maire.
Dans cette lettre de trois pages datée du jeudi 18 juillet, les syndicats rappellent tous les engagements pris par l'Etat et GE lors de leur accord signé en 2014. Ces promesses n'ont pas été respectées selon les salariés.
Parmi les points abordés, l'intersyndicale demande au gouvernement d'exiger de la société-mère qu'elle suspende "la procédure d'information-consultation du CSE sur le projet de restructuration, tant que l'accord du 4 novembre 2014 ne sera pas appliqué." L'intersyndicale demande ainsi d'interrompre le plan social tant que GE ne respectera pas ses engagements.
"GE n'a pas le droit de se moquer de la France"
Le dossier General Electric prend un nouveau tournant. Et Philippe Petitcolin, secrétaire du Comité social et économique (CSE) de GE, en est conscient :
Dans ses commentaires à cette mise en demeure, le secrétaire général regrette l'inértie du ministère de l'Economie : "GE n'a pas le droit de se moquer de la France et Bercy doit agir dans l'intérêt national en faisant respecter les accords signés.""La guerre est maintenant économique et la France a renforcé ses moyens de sanctions avec la mise en application de la loi PACTE. Elle doit maintenant les utiliser pour sauver les compétences et les capacités industrielles uniques du site de Belfort."
Une bataille sur le terrain
Cette mise en demeure intervient deux semaines après la décision cruciale du Tribunal de grande instance (TGI) de Belfort de ne pas suspendre le plan social.
Le jugement n'a pas arrêté le combat dans lequel se sont lancés les quelques 4 300 salariés. Ces derniers jours, les actions s'enchaînent notamment au festival des Eurockénnes, début juillet, lors du Tour de France ou encore au Sénat et auprès de parlementaires...