Selon le dernier recensement de l'INSEE-Bretagne publié cet été, les îles bretonnes font partie des zones où le taux de résidences secondaires est le plus élevé de la région. Une pression immobilière qui fait exploser les prix d'achat des maisons et des terrains constructibles sur place. Une situation contre laquelle se bat le maire de l'Île d'Hoëdic dans le Morbihan.
Hoedic… 2 km2, pour une petite centaine d’habitants à l’année… De toutes les îles bretonnes, elle est celle qui connaît le plus fort taux de résidences . Plus de 80 %. Conséquences : ici les prix de l’immobilier explosent. Pour les habitants à l’année, comme Sabrina Sonnic, devenir propriétaire est un rêve inaccessible.
"Nous aujourd’hui on ne pourrait pas acheter, affirme une habitante d'Hoedic. Les maisons à vendre sont trop chères. Si on veut une grande maison avec de l'espace pour les enfants et nous, ce n'est pas possible… "
Le maire en croisade
Loger les habitants de l’île est à la fois une priorité mais aussi un véritable casse-tête pour Jean-Luc Chiffoleau. Le maire est désormais en croisade contre la multiplication sans limite des résidences secondaires.
D’abord en préemptant certains biens comme cette petite maison mitoyenne de 60M2. Vendue 300.000 euros.
"On l’a préemptée légèrement en dessous, confie-t-il, de façon à pouvoir réaliser des travaux. C'est très cher, car à Hoedic, il n'y a pas souvent de maison à vendre, et quand il y en a une, c'est une pour 10 demandes. Donc là se joue un peu un jeu au plus offrant".
C'est très cher, car à Hoedic, il n'y a pas souvent de maison à vendre, et quand il y en a une, c'est une pour 10 demandes. Donc là se joue un peu un jeu au plus offrant.
Jean-Luc Chiffoleau, maire de Hoedic
La commune a financé la construction de 7 grande maisons
Pour loger les familles à des prix raisonnables, la commune a aussi financé la construction de 7 grandes maisons comprenant 3 chambres. Elle a aussi décidé de geler la vente de trois terrains constructibles. Objectif : interdire toute nouvelle construction de résidences secondaires en mettant en place de futurs baux réels et solidaires, les BRS.
"On refuse de les vendre à un particulier, explique Jean-Luc Chiffoleau, parce qu'on souhaite que ces terrains là soient ensuite occupés par une construction qui bénéficierait du BRS, le fameux bail réel et solidaire, qui permet d'encadrer et la construction pour pas avoir de maisons trop monstrueuses mais aussi l'utilisation".
Taxe sur les résidences secondaires : votre commune est-elle concernée ? (francetvinfo.fr)
Résidents secondaires et habitants à l’année,
Résidents secondaires contre habitants à l’année… Une situation de blocage selon Maître François Angé, notaire basé à Quiberon. Car pour lui, les premiers n’ont aucun intérêt à louer aux seconds. "Une fois que le bien est mis en location, précise le notaire, vous ne pouvez plus le récupérer. Et celui qui veut venir en vacances, ça ne va pas lui plaire. La deuxième contrainte est liée à la législation et notamment à la performance énergétique. Et puis la troisième contrainte elle est fiscale, il n'y a aucune incitation pour le propriétaire pour réaliser des travaux".
Un combat pour le logement indispensable pour le maire d’Hoëdic. Car pour lui, c’est aussi une arme pour rajeunir une population toujours plus vieillissante.
