Rétro 2022 : grand banditisme, dérives mafieuses, les affaires qui ont marqué la Corse

Retour sur les affaires qui ont marqué l’année 2022 en Corse, avec notre rétrospective spécialement consacrée à la justice.

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D'un procès de 23 personnes pour trafic de stupéfiants à la décision de renvoi de quatre autres devant une cour d'assises dans le dossier de l'assassinat d'Antoine Sollacaro, plusieurs affaires ont marqué l'année 2022 en Corse.

Des jurés soumis à des pressions ?

Le procès en mars 2021 de l'assassinat de Jean Michel German, un mécanicien sans histoires, s'était soldé par l'acquittement général des cinq accusés, parmi lesquels Mickaël Sanna, Mickaël Carboni, Sébastien Caussin.

Un an et demi plus tard, les enquêteurs s'interrogent sur une possible intervention extérieure sur les jurés de ce procès. Selon le journal Le Monde, la liste complète du jury aurait notamment été découverte sur le téléphone d'un tiers. 

Une enquête préliminaire pour "pressions ou menaces envers les membres d'une juridiction" a été ouverte. Le procès en appel pour l'assassinat de Jean Michel German se tiendra à l'automne prochain devant la Cour d'appel de Bastia.  

Le procès des "héritiers de la Brise de Mer"

Autre fait marquant de cette année judiciaire, le procès pour trafic de stupéfiants de 23 personnes, dont certaines sont présentées comme les héritiers du gang de la "Brise de Mer". Après trois semaines d'audience, le premier juillet dernier, le tribunal correctionnel de Marseille condamne les frères Richard et Christophe Guazzelli à respectivement 10 et 12 ans de prison. Leur ami d'enfance, Christophe Andreani, écope de 8 ans d'emprisonnement, sept ans pour Ange-Marie Michelosi.

Le procès est marqué par le silence des accusés. Leurs avocats demandaient la jonction de ce dossier de stups avec celui du double assassinat de Poretta le 5 décembre 2017. Ce jour-là, Tony Quilichini et Jean-Luc Codaccioni avaient été tués. 

Dans ce dossier du double assassinat de Poretta, 17 personnes dont les frères Guazzelli, Christophe Andreani et Ange-Marie Michelosi, comparaitront devant la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône l'année prochaine.  

Affaire Sollacaro-Cervoni : quatre personnes aux assises

Fin 2023 ou début 2024 devrait également se tenir une autre audience très attendue. Elle concernera les dossiers joints de l'assassinat d'Antoine Sollacaro et de la tentative d'assassinat contre Charles Cervoni. C'est le 3 octobre dernier que la chambre d'instruction d'Aix-En-Provence a confirmé le renvoi devant une cour d'assises de quatre personnes soupçonnées d'appartenir à la bande du "Petit bar" : Jacques Santoni et André Bachiolelli pour leur participation présumée aux deux crimes, Michael Ettori pour des délits connexes, tout comme Patrick Giovannoni, le premier repenti de France.  

Le meurtre de l'ancien batonnier Antoine Sollacaro, le 16 octobre 2012, avait été l'un des symboles forts de l'année noire qu'avait connu la Corse, avec pas moins de 20 homicides en un an. Dix ans plus tard, les assassinats, certes moins fréquents, continuent de marquer l'actualité insulaire. Jean-Christophe Mocchi, à Propriano en juin, Jean-François Servetto à son domicile de Poggio-Mezzana en septembre, ou encore Jean-Louis Andreani, le 25 octobre dernier, à Vescovato. 

L’ombre de la criminalité organisée

Plus généralement, l'ombre de la criminalité organisée semble peser sur de nombreux secteurs de la société corse. Début octobre, des perquisitions sont menées à la mairie d'Ajaccio ainsi qu'à la communauté d'agglomération du pays ajaccien. Les enquêteurs soupçonnent alors que des emplois non effectifs ou obtenus sous la contrainte aient bénéficié à des proches de certains membres de la bande criminelle dite du "Petit bar". 

Dans une autre enquête, également pilotée par la Jirs, la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, c'est cette fois-ci le GFCA football qui est inquiété. Quatre personnes, dont le président du club, Johann Carta, connu de la justice, sont actuellement mis en examen dans le cadre d'une affaire financière.  

25 bandes criminelles

En visite sur l'île en juillet dernier, le ministre de l'Intérieur avait annoncé un renforcement des moyens financiers et humains pour lutter contre le crime organisé. Gérald Darmanin avait également avancé un chiffre : 25, soit le nombre de bandes qu'il y aurait en Corse. Ces propos du locataire de la place Beauvau s'appuient notamment sur un document confidentiel que s'est procuré par la suite France 3 Corse, une note de la direction générale de la police nationale relative à l'organisation de la criminalité sur l'île. 

Au niveau politique local, la session extraordinaire de l'Assemblée de Corse contre ce qu'elle a nommé les dérives mafieuses a finalement eu lieu en novembre. Maintes fois reportée et très attendue par les associations et les collectifs anti mafia, elle a débouché sur la mise en place d'un cycle de travail qui rendra ses conclusions en avril prochain. 

Si les autorités annoncent comme un impératif la lutte contre le banditisme, de nombreux observateurs craignent que la reprise de la violence clandestine ne vienne redistribuer les priorités en termes de moyens humains et financiers. D'autant plus qu'avec la réforme de la police judiciaire qui se profile, magistrats et enquêteurs redoutent déjà une mutualisation de ces moyens. 

Retrouvez notre rétrospective consacrée à la Justice :

durée de la vidéo : 00h06mn29s
Intervenants : Jean-Jacques Fagni, Procureur général de la cour d’appel de Bastia ; Julien Pinelli, avocat de Christophe Andreani, Jacques Follorou, journaliste au Monde. ©M-A. RENUCCI / M. VINCENT / S. WISLIN
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