La mère de l'adolescent blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) le 12 janvier, en marge d'une manifestation de Gilets jaunes (il faisait les soldes), refuse d'accepter que sa plainte a été classée sans suite. Ce 12 novembre, elle a écrit au président de la République.
La colère de Flaure Diéssé n'est pas prête de s'apaiser. Elle n'accepte pas le classement sans suite de sa plainte, après que son fils Lilian a été gravement blessé à la mâchoire par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), en janvier. Elle a envoyé un courrier à Paris ce mardi 12 novembre, qui s'adresse au président de la République, Emmanuel Macron, et à plusieurs de ses ministres (elle avait déjà écrit à Christophe Castaner).
"Je vais vous raconter l'histoire dramatique d'un adolescent de 16 ans, mon fils", commence la lettre. Elle rappelle que Lilian ne manifestait pas (il venait d'acheter un blouson), et que ce tir de LBD a eu d'immenses répercussions sur sa vie. "J'ai toujours appris à mes enfants le respect des lois de la République. Aujourd'hui, c'est l'État qui a massacré la vie de cet enfant."
Le courrier s'adresse principalement à Emmanuel Macron, à qui elle demande : "Si un de vos enfants avait été touché par un tir de LBD entraînant les mêmes conséquences que celles de mon fils, auriez-vous accepté ce classement sans suite ? Non, assurément. Vous auriez tout mis en oeuvre, remué ciel et terre, et déployé tous les moyens pour retrouver l'auteur."
À Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, elle rappelle qui a tiré sur son fils : "Sauf omission de votre part, je tiens à vous rappeler que le tireur appartient à la police, donc à l'État. Identification du tireur ou pas, c'est l'État qui est responsable de cet accident."
Elle invective également Laurent Nunez, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur : "Je vous ai entendu dire sur BFM que [vous ne connaissiez pas le dossier]. Cela prouve à quel point vous banalisez les victimes. Un secrétaire d'État en charge de la sécurité qui n'est pas au courant du dossier d'un adolescent innocent, qui a frôlé la mort suite à un tir de LBD, c'est vraiment déplorable et inquiétant."
Elle joint au courrier (également adressé à la procureure de Strasbourg) une photographie de son fils hospitalisé, et une autre de son blouson, qu'il venait d'acheter aux Halles juste avant le tir de LBD. Le blouson est plein de sang. "[Barré] du sang de l'innocence versé. Vous vous êtes débarrassés du dossier sans même un mot pour notre douleur, mais ce sang, vous l'aurez sur la conscience."
Lettre de Flaure Diéssé à la République by Vincent Ballester on Scribd