Sans comparaison (encore ?) avec les "anni horribiles" » 2003-2004, où le club avait manqué de disparaître, le Limoges CSP aura vécu une année 2023 plus que compliquée, sur et hors des parquets. Et l’avenir ne s’annonce malheureusement pas des plus sereins…

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S’ils ne sont pas encore dans les pires de l’histoire du club, c’est peu dire que ces douze derniers mois furent particulièrement compliqués pour le CSP. 

Pourtant, tout s’annonçait sous les meilleurs auspices.

De l'objectif play-offs au maintien in extremis

En ce début d’année 2023, le club pointe à la 8ème place du championnat, qualifié pour la Leader’s Cup, les play-offs en ligne de mire, et un exploit en barrages de Ligue des Champions face à Ludwigsbourg permet au CSP de se qualifier pour le Top 16 de la compétition. Bref, pas de quoi croire aux miracles, mais, tout de même, à une bonne saison. 

Las, cinq mois plus tard, éliminé logiquement, mais non sans mérite, de la coupe d’Europe, le club n’arrache qu’in extremis son maintien, grâce aux résultats de ses adversaires, lors de l’avant-dernière journée du Championnat. 

Les joueurs semblent avoir lâché, le coach, Massimo Cancellieri, hier chouchou de Beaublanc, va quitter Limoges en cristallisant nombre de mécontentements et, déjà, l’avenir s’annonce sombre… 

Pourtant, ce n’est encore rien face au mois et demi qui arrive et où, hors des parquets, le club va tanguer comme rarement !

Le psychodrame du printemps

Depuis déjà les célébrations des trente ans du titre européen de 1993, à la mi-avril, Limoges bruisse de rumeurs concernant son équipe. Le déficit serait colossal, l’ambiance en interne délétère et les perspectives les plus noires. 

Le 1er mai, avant même la fin de saison, Céline Forte, la propriétaire, rare dans les médias, publie un communiqué où elle reconnait "un échec collectif ", mais où elle se veut rassurante pour les prochains mois. 

Rien n’y fait et chaque jour apporte son lot de craintes et de mauvaises nouvelles. Fin mai, on pense une solution pérenne trouvée, mais elle capote au dernier moment.

Une période où s’accumulent les reproches à l’encontre de Céline Forte, d’Angiolina, sa fille, directrice de la communication, et de Guillaume Lanave, le compagnon de cette dernière, directeur commercial du club. 

Début juin, le CSP passe sous les fourches caudines de la DNCCG, et l’attente de la décision du gendarme financier du basket français devient interminable, alors que les rumeurs repartent de plus belle, d’autant plus alimentées par le silence assourdissant des protagonistes, dont on sait qu’Yves Martinez, le président, et Alain Cloux, le directeur général, ne feront bientôt plus partie. 

À ce moment-là, l’annonce de l’arrivée sur le banc d’Ilias Kantzouris, en remplacement de Cancellieri en partance pour Strasbourg relève presque de l’anecdotique. 

Le 23 juin, la bonne nouvelle tombe enfin : le CSP est autorisé à poursuivre son aventure dans l’Élite, même si la DNCCG pointe la fragilité de ses finances.

Le club veut pourtant voir dans cette décision le salut de "la démarche de restructuration et de redressement entreprise." 

Trois jours plus tard, Céline Forte accordera plusieurs interviews à la presse limougeaude, sans pour autant que toute la lumière soit faite sur l’affaire…

 Vers des lendemains meilleurs...

Début juillet, Didier Jamot est nommé président du CSP, et dans la foulée Franck Butter, vice-président, et tous l’assurent : place à la nouvelle saison, et que désormais, le CSP est un club solide, équilibré, aux voyants tous au vert.

Et de fait, l’été est serein au CSP.

Certes, le club s’incline à Beaublanc pour le début de saison, mais face à l’ogre monégasque, et, dans la foulée du match, fin septembre, Didier Jamot se veut à nouveau rassurant sur les finances du club, dans une interview qu’il nous accorde. 

Sportivement, pour une équipe si jeune et si largement remaniée, les résultats ne sont pas si mauvais, le club étant dans le positif après onze rencontres, six victoires pour cinq défaites.

L'inquiétude renaît ! 

Mais le 15 novembre, une déflagration secoue Limoges : suite à un rapport de la DNCCG, le Conseil Supérieur de Gestion de la Ligue retire trois victoires au CSP, et inflige une amende de 15 000€, pour un écart jugé considérable entre les comptes estimés au 30 juin 2023, et la réalité lors de leur clôture en septembre ! 

Le club fera appel de cette décision et peu avant Noël, la sanction est ramenée, par la Chambre d’Appel de la Fédération, à deux victoires retirées, et 10 00€ d’amende.

Mais le mal est fait.

Sportivement, alors que le CSP aurait dû être qualifié pour la prochaine Leader’s Cup, il doit au contraire désormais lutter pour son maintien. Coach et joueurs ne cachent pas leur amertume sur cette situation. 

Pire, hors des parquets, le club reçoit la visite de la DNCCG, officiellement pour "l’accompagner dans ses mesures de redressement", mais laissant augurer du pire. Une DNCCG qui doit à nouveau revenir prochainement à Limoges et devra également se pencher, à la mi-janvier, sur l’état des comptes du CSP au 31 décembre… 

Rumeurs et nouvelles alarmantes repartent alors de plus belle, tandis que le club se mure une nouvelle fois dans le silence, arguant de devoir décider s’il va contester ou non la sanction, soit devant le CNOSF (Comité national olympique du sport français), soit devant le tribunal administratif. 

Alors que les joueurs ont terminé l’année civile avec une défaite au Portel, 76-66, ce 27 décembre, les Ultra Green, parmi leurs plus fidèles supporters, ont eux publié la veille un cinglant communiqué où, tout en rappelant leur attachement au CSP, ils appellent la direction à enfin s’exprimer, dans une totale transparence, "pour rassurer et tenter de restaurer un semblant de début de confiance !"

 Une sale année civile pour le CSP donc, en espérant surtout qu’en juin prochain, le club ne revive pas le même cauchemar qu’il y a vingt ans.

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