L'actualité politique insulaire aura été marquée par un changement de mandature à l'Assemblée de Corse et des rapports compliqués avec le gouvernement. En fin d'année, les primaires de la droite ont polarisé l'attention des médias.
18 janvier 2016 : pour la première fois les présidents de l'Assemblée de Corse et du Conseil exécutif rencontrent à Paris, Manuel Valls, alors Premier ministre.
Au-delà d'une nouvelle majorité territoriale qui intrigue les médias nationaux ce sont de vieux dossiers qui arrivent sur la table de Matignon : statut de résident, co-officialité de la langue corse, amnistie. Mais à l’ensemble, Manuel Valls oppose une fin de non-recevoir.
Un dialogue difficile
En juillet à Ajaccio, Manuel Valls préfère mettre l'accent sur ce qui rassemble, la loi NOTRe et la création d'une collectivité unique en 2018. C'est à Jean-Michel Baylet, successeur de Marylise Lebranchu, qu'échoit la rédaction des ordonnances.En septembre, le ministre de la justice fait une visite éclair en Corse. Jean-Jacques Urvoas ne fait pas de déclaration dans la presse. Mais signe de dégel, plusieurs remises en liberté interviennent dont celle emblématique de Pierre Paoli.
Statut fiscal dérogatoire
En décembre, la proposition de loi du député LR de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud Camille de Rocca Serra visant à proroger le régime fiscal dérogatoire est soutenue par la gauche gouvernementale.Dans les tribunes, une large représentation politique insulaire assiste aux débats. La loi, qui devra être approuvée par le Sénat, vise à ne faire payer que la moitié des droits de succession aux insulaires, et ce pour une durée de dix ans.
Justice et politique
Au printemps, lors de l’examen du budget primitif à l'Assemblée de Corse, le débat sur les finances est dominé par une histoire d’impayés, 100 millions d'euros de factures non honorées, selon Gilles Simeoni, sous la présidence du député DVG, Paul Giacobbi.L'arbitrage de la Chambre régionale des comptes est sollicité. Le rapport définitif est en cours de rédaction, mais un document partiel ayant fuité semble confirmer les accusations.
Les difficultés sont également judiciaires. En novembre le député de Haute-Corse et 25 autres prévenus sont jugés en correctionnel pour détournement de fonds, dans le procès des "gites ruraux". Le député clame son innocence, le jugement sera rendu le 25 janvier 2017.
En 2016, la justice s'est intéressé plusieurs fois à la politique avec pour le Conseil départemental de la Corse du Sud une enquête sur des marchés publics.
Le sénateur et ancien président du Conseil Général de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi, et le maire de Vico-Sagone et ancien conseiller départemental, François Colonna seront fixés le 24 janvier 2017.
Le maire de Sartène Paul Quilichini a été condamné à trente mois de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité dans une affaire d'emploi fictif. L'édile a fait appel.
Une droite partagée
A droite et au centre, les candidats à la primaires viennent faire campagne. François Fillon, soutenu dès le début par Camille de Rocca Serra arrive largement en tête au second tour.Mais au premier, c'est Nicolas Sarkozy qui a suscité l'adhésion. L'ancien président de la république était appuyé par les deux présidents de fédérations les républicains de Haute-Corse et de Corse du Sud.
Alain Juppé, pourtant fortement soutenu par le député maire d'Ajaccio Laurent Marcangeli n'est arrivé que troisième. A cette occasion des dissensions sont apparues à Ajaccio entre les soutiens de Juppé et ceux de Sarkozy.