Sécheresse, inondations, crues : en 2023, les conséquences du réchauffement climatique ont été ressenties en Corrèze

En chaque fin d'année vient l'heure des bilans : celui du climat n'est pas bon. En Corrèze, les évènements météo liés au réchauffement climatique ont, une nouvelle fois, été très visibles tout au long de l'année. Sécheresse précoce, manque d'eau durable suivi d'inondations ou encore de crues, le quotidien des Corréziens a été bouleversé en 2023.

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Dès le mois de février, l'année 2023 battait déjà des records en Corrèze, et les conséquences du réchauffement climatique étaient déjà identifiables. En effet, le département a connu un mois entier sans pluie (32 jours exactement), avec seulement un à deux millimètres de précipitations contre 60 millimètres en moyenne. C'est d'ailleurs la première fois qu'une si longue période sèche hivernale était enregistrée dans le département. 

Le 3 mars, la préfecture s'est donc vue obligée de déclencher le niveau de vigilance sécheresse. Une situation inédite en cette saison. Ce niveau de vigilance n'entraîne pas de restrictions, mais les autorités appelaient tout de même les usagers à économiser l'eau. 

Record de précipitations

L'alerte sécheresse a été levée quelques jours plus tard, car le mois de mars a, lui aussi, battu un record inverse : il a été l'un des plus pluvieux depuis cinq ans, 70% d'eau de plus que d'habitude ! Le retour de l'eau était nécessaire pour les cultures et a permis au taux d'humidité des sols de remonter à un niveau jugé normal.

Mais le déficit d'eau dû au réchauffement climatique a déjà des conséquences sur certaines espèces d'arbres. C'est le cas par exemple des Douglas, à Sédières.

Après les précipitations du mois de mars, l'indice d'humidité des sols est resté conforme à la saison pour un printemps. Mais cela n'a pas empêché à la sécheresse de s'installer quelques mois plus tard : les réserves d'eau du département n'excédaient pas deux mois de consommation. 

Pour faire face à la sécheresse, la préfecture a mis en place des restrictions dès le 21 juillet. 

La Basse-Corrèze a été alors placée en alerte jaune. 

À lire aussi : "Vigilance", "alerte", "crise"... Quelles sont les différences entre les quatre niveaux d'alerte incitant à économiser l'eau ? 

Août caniculaire

Au mois d'août, les températures estivales ont ensuite dépassé les moyennes de saison (jusqu'à 37°C entre le vendredi 18 et le dimanche 20 août). La Corrèze a d'ailleurs été placée en alerte orange canicule

Ces records de chaleur ont conduit la préfecture à augmenter le niveau d'alerte pour les usages de l'eau sur le même secteur : la Basse-Corrèze est alors passée en situation dite "de crise". Ce niveau interdit notamment les prélèvements d'eau pour l'agriculture et pour de nombreux usages domestiques.

Mais les indicateurs de pluie n'annoncent pas des records de sécheresse, puisqu'il y a eu quelques épisodes orageux et des précipitations. Le temps a tout de même été plus sec que la normale : Brive-la-Gaillarde affichait en août 52 mm de pluie tombés, soit 20 mm en dessous des normales de saison.

Alerte "crise" en septembre

Le mois de septembre a lui été particulièrement chaud, une large partie du département était en alerte "crise". Pour rappel, les zones qui ont été les plus touchées par la sécheresse sont la Haute-Corrèze, le sud-est du département et quelques communes autour de Pompadour. 

Une autre partie de la Corrèze, qui était en vigilance, est passée en alerte renforcée : la zone Vézère amont, située au nord autour de Treignac, la zone Vézère karstique, située au sud autour de Larche, et la zone Corrèze aval, située autour de Brive.

À ces endroits, l'arrosage des pelouses ou des massifs fleuris étaient interdits, tout comme le remplissage ou le renouvellement de l’eau des piscines privées, le nettoyage des terrasses et des façades, ou encore le lavage des véhicules à domicile. Les arrosages des potagers étaient interdits durant la journée, n'étant autorisés qu'entre 20h et 8h du matin. Quant à l'abreuvement du bétail, il reste autorisé, mais l'irrigation agricole devait être réduite de 50 %.

 

Avec ces températures anormalement élevées, l'une des situations qui inquiétait particulièrement les élus et le syndicat des eaux était le niveau des rivières, notamment celle de la Glane dans le sud-est de la Corrèze. Une inquiétude d'autant plus forte que, depuis quatre ans, le syndicat des eaux fait appel à des camions-citernes pour remplir les réserves de la petite station de pompage du moulin de Lavergne, afin de garantir l'alimentation en eau potable l'été.

Inondations et crues 

L'alerte "crise" levée en octobre

Le niveau d'alerte "crise" a été levé en octobre. En cause : des pluies diluviennes, puisqu'il a plu deux fois plus que la normale pendant les douze derniers jours du mois.

Par exemple, Argentat a reçu 203 mm de pluie (deux fois plus que la normale, établie à 101 mm) ; il est tombé 127 mm à Brive (normale à 79), 251 à Égletons (normale à 114), 186 à Ussel (normale à 110) et 219 à Uzerche (contre 91 pour la normale). Ces précipitations ont entraîné une amélioration de la ressource en eau, permettant l'assouplissement des mesures de restrictions. 

Mais le 5 novembre, la préfecture a, à nouveau, dû agir après le passage de la tempête Domingo dont la violence est considérée comme une conséquence du réchauffement climatique : la vigilance orange pour les crues sur la Vézère a alors été mise en place.

Quelques débordements de cours d'eau ont été alors observés sur les communes de Voutezac, Beaulieu-sur-Dordogne, Argentat, ou encore Saint-Viance. L'eau avait envahi les rues du centre-ville : jusqu'à quatre-vingts centimètres d'eau dans les parties les plus basses de la chaussée.

Ces inondations ont eu des conséquences, notamment pour les agriculteurs.

Le 10 décembre, la préfecture mettait de nouveau en place une alerte vigilance pour les crues. De nouvelles intempéries qui ont également eu des conséquences : 123 élèves de l'école maternelle d'Alassac ont par exemple dû être évacués par mesure de précaution le 11 décembre. 

Si la Corrèze a été touchée par la sécheresse, elle l'a été moins que la Haute-Vienne et la Creuse. 

Mais les épisodes de sécheresse se répètent d'année en année. D'ailleurs, le 3 mai dernier, l'état de catastrophe naturelle engendré par la sécheresse a été reconnu dans 27 communes corréziennes, pour l'année précédente, sur une période allant du 1ᵉʳ juillet au 31 décembre 2022.

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