Municipales : les 200 débats du second tour sont sur France 3

Après la crise sanitaire liée au coronavirus, la campagne inédite pour le second tour des élections municipales du 28 juin se déroule sur les 24 antennes régionales de France 3, plus que jamais le lieu du débat démocratique. 

"Après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre ses droits” : le Premier ministre Edouard Philippe a fait le choix de relancer, fin mai, le processus électoral interrompu au lendemain du 1er tour des Municipales, le 15 mars dernier, par la pandémie liée au cornavirus. Une campagne dans un "monde d'après" en pleine phase de reconstruction et toujours sonné par le grand confinement. Rien ne sera plus jamais comme avant, à commencer par cette campagne électorale suspendue à tout moment à l'évolution de la situation sanitaire en cours. "Réversible" la décision de tenir les élections le 28 juin a indiqué l'éxécutif. 

Pour plus des deux tiers des électeurs français, les jeux sont -déjà- faits : dans 30 125 communes, le conseil municipal est au complet et les maires élus malgré une abstention record. Pour les autres, le réseau régional de France 3 peut vous aider à opérer un choix dans cette campagne inédite. À compter du lundi 15 juin et jusqu'à la période de réserve, avant le scrutin le jeudi 25, plus de 200 débats de Lille jusqu'à Ajaccio, de Brest jusqu'à Strasbourg, ont lieu sur nos antennes - 24 sur tout le territoire-  à la télévision et bien évidemment également sur le web. 

Sur cette carte, vous retrouvez l'ensemble des débats en vue des municipales, au fur à mesure de leur diffusion à la télévision, chaque soir dans toutes nos régions dès 18 heures.  Il vous suffit de chercher la ville qui vous intéresse dans le moteur de recherche (la petite loupe) ou de zoomer sur le territoire qui vous concerne. 

Si 85% des communes en France ont déjà choisi leur édile et leur conseil, il reste tout de même 30 millions d'électeurs à mobiliser pour aller voter le 28 juin. L'enjeu est d'importance, surtout au regard de la taille des communes dans lesquelles les sièges restent à pouvoir. Les trois villes les plus peuplées de France, Paris, Lyon et Marseille, sont évidemment dans la liste, tout comme Nice, Nantes, Toulouse, Bordeaux ou Lille. 

Ce scrution a valeur de test, tout simplement, pour tous les politiques et citoyens concernés par la chose publique, en période de déconfinement post-Covid. On pourrait sans doute résumer cette élection à trois questions en attendant vos réponses le dimanche 28 juin.

Va-t-il y avoir une prime au sortant après la pandémie ?

Traditionnellement le maire est l'élu préféré des Français. Pendant le confinement, ce sont les seuls politiques qui ont eu droit de cité. Là, pour maintenir les services publics à flot - à commencer par le ramassage des ordures- ou faire respecter un confinement strict à la population. Ici, pour mobiliser des associations d'élus afin de commander et faire distribuer des masques, quand l'Etat se révélait dépassé.

C'est clairement la stratégie opérée par Martine Aubry à Lille. L'ancienne secrétaire du parti Socialiste, à 69 ans, veut être réelue pour la quatrième fois. Mais cette fois, seule et sans allié.  Son crédo ? L'attention renvendiquée  à l'ensemble de la population à commencer par les classes les plus populaires. N'est-elle pas la première politique Française à avoir parlé, bien avant le Covid-19, de la nécessité de mettre le soin porté aux plus fragiles, le "Care", au coeur de l'action politique ? Seulement voilà, si l'ancienne ministre du travail est bien arrivée en tête le soir du 1er tour, elle devra être capable de mobliser au second ses électeurs traditionnels, dans les quartiers populaires. En refusant l'alliance avec les écologistes, elle prend le risque d'être emportée par une vague verte annoncée.

Les écologistes vont-ils être les grands perdants du second tour ?

Jamais les idées des écologistes n'ont autant été récupérées par les élus de tous bords, de la France Insoumise jusqu'au Rassemblement National, que pendant cette période de déconfinement. Pour construire l'économie et la société post-Covid, la transition écologique semble de rigueur. Les Verts se sentent pousser des ailes depuis les scores inégalés aux Européennes.  Et la pandémie leur a donné -douloureusement- raison sur les grandes lignes. 

Forts des scores en mars, les stratégies de conquête municipale sont multiples chez les Verts. À Paris, ils s'associent avec la sortante Anne Hidalgo, renforçant du coup le statut de grande favorite de la maire sortante, face à Rachida Dati pour les Républicains et Agnès Buzyn, finalement candidate pour le parti présidentiel. Alliance similaire à Rouen entre le PS Nicolas Mayer-Rossignol et l'écologiste Jean-Michel Bérégovoy, face à un candidat de droite, Jean-François Bure, qui sur le papier aura du mal à faire basculer l'élection. 

Europe Écologie les Verts, le 15 mars, semblait avoir Strasbourg, Bordeaux ou pourquoi pas Lyon à portée de main. Le confinement dans bien des cas a fait durer le suspens. Et la politique a vite retrouvé ses droits. Pas question pour les Verts de s'associer avec les représentants de l'éxécutif et de la République en marche à Aix-en-Provence, même pour battre la très droitière Maryse Joissains. À Strasbourg, les vainqueurs du 1er tour ont aujourd'hui la gueule de bois. Jeanne Barseghian, la candidate écologiste, n'est pas arrivée à finaliser un accord avec Catherine Trautmann, l'élue socialiste qui jadis -1989- avait réussi à ravir la mairie de la capitale alsacienne historiquement à droite depuis la Libération. Résultat aujourd'hui, Alain Fontanel (LREM) associé avec le Républicain Jean-Phillipe Vetter font figure de favoris d'une triangjulaire inédite. À Lyon, l'alliance suprenante entre Gérard Collomb et la droite, redistribue également l'élection. Cas de figure similaire à Bordeaux, où le sortant Nicolas Florian s'associe avec le macroniste Thomas Cazenave.  Le seul écologiste pressenti pour diriger une grande ville reste Eric Piolle, maire sortant à Grenoble

 

Un vote sanction pour Emmanuel Macron ?

Les trois mois de réflexion et de confinement, on l'a vu, ont non seulement permis de redistribuer les cartes, mais surtout de refaire de la politique en coulisse avec- qui sait- sans doute l'objectif de voir s'atténuer les effets d'un vote sanction pour le parti du président de la République. Edouard Philippe, aujourd'hui largement plus populaire qu'Emmanuel Macron, part plus que jamais favori au Havre.  Le locataire de Matignon, au début de cette drôle de campagne en janvier, l'a dit et répété "sa seule ambition politique, c'est être maire du Havre". Ambition confirmée et à traduire aujourd'hui en filigrane, le pourtant chef de la majorité parlementaire -ainsi veut la Vème République, ne dédirait pas ses déclarations d'hier; Philippe ou "la tentation du Havre", c'était sur le plateau de France 3 Normandie.

Ailleurs, la stratégie à goémétrie fort variable du parti macroniste peut se résumer à un rapprochement clairement vers la droite, voire à un soutien pur et simple pour le sortant Républicain comme à Nice avec Christian Estrosi. Le parti présidentiel brille souvent par son absence comme par exemple à Marseille, où la succession de Jean-Claude Gaudin se joue sans lui. Dans la deuxième ville de France, Michèle Rubirola (23,4 % des voix au 1er tour) a pris la tête d'une coalition des partis de gauche pour affronter, à droite, Martine Vassal (23,3%) et le frontiste Stéphane Ravier (19,5%). 

Seule ligne infranchissable pour les hommes du président, le Rassemblement National. À Perpignan Romain Grau, le candidat LREM  rejoint le "front républicain" en soutenant le maire sortant Les Républicains Jean-Marc Pujol (18,4% des voix au 1er tour) face au député RN Louis Aliot (35,6%).

Comme on le dit à chaque fois, il faudra sans doute analyser avec soin le taux d'absention pour mieux décoder le message des électeurs. Ces municipales, avec prolongations, nous diront, si effectivement nous sommes bien dans le monde "d'après" le 28 juin. 

 

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