Louise Duchini a passé presque quarante ans aux Hospices de Beaune. Elle est la dernière sœur hospitalière à avoir intégré la communauté des sœurs de l'Hôtel-Dieu. Une carrière consacrée aux autres, dans le soin et le réconfort.
Une vie au service des malades. En 1969, Louise Duchini est la dernière sœur hospitalière à avoir intégré la communauté de l'Hôtel-Dieu, le nom d'époque des Hospices de Beaune. Un engagement évident pour la religieuse. "J'ai choisi ce métier d'infirmière, car j'ai vécu des choses très difficiles dans ma vie personnelle", explique-t-elle. "J'ai reçu beaucoup d'aide de personnes de mon entourage, et je me suis rendu compte que l'important est d'aider les gens dans le besoin."
A son sens, la formation de religieuse qu'elle a suivie n'est pas en opposition avec sa vocation d'infirmière, bien au contraire, "elle permet [même] d'approfondir l'engagement que l'on fait, à la fois religieux et humain". Sœur Louise Duchini a "toujours été convaincue d'être au bon endroit, d'être dans une bonne ligne personnelle", tout en sachant "pouvoir apporter un peu de réconfort" aux nécessiteux. Si elle connaît les techniques et les soins infirmiers, "ça n'est pas suffisant" d'après elle : "Il faut aussi du cœur, de l'écoute, un peu de compassion... Des aptitudes humaines en somme."
Le domaine de Beaune, une sécurité
A travers sa carrière, la désormais retraitée a suivi les transformations de l'Hôtel-Dieu, devenu le centre hospitalier Philippe Le Bon. Elle a toujours eu conscience de "la grande chance de Beaune", à savoir son domaine viticole "qui rapporte des fonds uniquement utilisés pour l'entretien des bâtiments et l'équipement de l'hôpital".
En tant que religieuse, elle savait "qu'il y avait de la ressource pour l'ensemble de l'hôpital, pas uniquement pour un service : ça donne une sécurité", affirme-t-elle. Pour autant, "il ne faut pas idéaliser le centre hospitalier de Beaune" selon elle, tout en étant persuadée que le message principal du fondateur des lieux au XVe siècle, Nicolas Rolin, n'a jamais cessé d'exister. "Il s'agissait de répondre à tous les besoins corporels et spirituels des malades dans le respect et la dignité, détaille la religieuse. Et je crois que cette feuille de route est encore valable aujourd'hui."
Vivre le moment présent
Louise Duchini a quitté ses fonctions il y a quinze ans, en 2006. Depuis, elle continue à prôner une vie dans le présent. "Il faut vivre pleinement là où l'on est, et ne pas hésiter à passer à autre chose", insiste-t-elle. "La vie va en avant, tout le temps, ça ne s'arrête pas. Il y a des évolutions, plus ou moins heureuses peut-être, mais que l'on doit vivre et traverser." Une nécessité de "toujours aller de l'avant" qui va de pair avec le besoin de sans cesse "trouver le positif dans la situation présente" pour sœur Duchini. "Pour moi, ça a toujours été l'important."