Le 18 août dernier, une tempête d’une violence inédite s’est abattue sur la Corse. Bilan : 90 navires échoués, des bungalows à terre, et surtout, cinq décès à déplorer. Retour sur un évènement qui aura tristement marqué cette année 2022.
Au cœur de l’été 2022, le 18 août, des rafales de plus de 220 kilomètres/heure s’abattent sur la Corse. Cette tempête sera la plus violente de l’histoire de l’île.
Pourtant, elle n’était pas prévue. La veille, le 17 août, Météo-France avait placé les deux départements en vigilance "jaune" pour des risques d'orages, pluies et inondations, soit un risque considéré comme modéré. Mais les intempéries qui vont s’abattre sur l'île seront finalement d’une intensité bien plus importante.
Des rafales à 224 kilomètres/heure
Dans la matinée du 18 août, une rafale exceptionnelle à 224 kilomètres/heure est relevée à la station de Marignana, une autre à 205 kilomètre/heure à L’Île-Rousse, une troisième à 158 kilomètres/heure à Ajaccio. La vigilance météorologique passe, finalement, en "orange".
Les opérations des services de secours, sur terre comme en mer, se multiplient. Au plus fort de la tempête, près de 45 000 foyers se retrouvent privés d'électricité, principalement sur la zone Nord-Ouest de l'île. Dès le début de la journée, des victimes sont à déplorer.
Face à l'ampleur de la catastrophe, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, annonce se rendre sur l'île pour faire un point sur la situation, et rencontrer les sauveteurs comme les victimes. La Première ministre, Elisabeth Borne, active, de son côté, la cellule interministérielle de crise.
Cinq morts et une vingtaine de blessés
En fin de journée, le bilan est particulièrement lourd : cinq morts et une vingtaine de blessés.
En Corse-du-Sud, on recense ainsi la mort d'une jeune fille de 13 ans, tuée par la chute d'un arbre sur sa tente au camping le Sagone, à Vico et celle d'une femme de 72 ans, plage du Liamone.
Un homme de 46 ans est également décédé dans un camping de Calvi. Le décès d’un pêcheur, retrouvé à Girolata, et d’une kayakiste, à Erbalunga est annoncé par la préfecture maritime.
L'état de catastrophe naturelle décrété
Le lendemain, Gérald Darmanin, en déplacement à Calvi, annonce une enquête sur le déclenchement de l'alerte orange par Météo-France et une déclaration prochaine de l'état de catastrophe naturelle.
Celui-ci sera décrété le 24 août, pour 73 communes de l’île.
Les mois suivants, le bilan matériel se précise. Dans un communiqué publié le 9 septembre, la préfecture de Corse indique que les intempéries ont endommagé 90 navires.
Le 12 septembre, l'Urssaf de Corse met en place une aide spécifique pour les travailleurs indépendants impactés par la tempête. Ces derniers ont pu recevoir jusqu'à 2 000 euros d'aides.
"Repenser la gestion de crise"
Enfin, vient le temps de l’analyse. Le 25 novembre dernier, l’Assemblée de Corse examine un rapport d’information sur la tempête, présenté par le Conseil Exécutif. À cette occasion, son président Gilles Simeoni appuie sur le besoin de "repenser l’ensemble du processus de gestion de crise" et plaide pour la mise en place d’un service public de météorologie dimensionné à l’échelle du territoire insulaire.
Cette violente tempête n'aura pas été le seul évènement météorologique marquant de l'année en Corse. Les fortes et longues chaleurs de l'été, la sécheresse, la foudre qui s'abat sur Calvi ou encore les récentes inondations à Ajaccio montrent que l'île n'est pas à l'abri des phénomènes climatiques extrêmes.