Coronavirus en Occitanie : retour sur une crise sanitaire inédite

L'épidémie de coronavirus a relativement épargné la région Occitanie, au regard d'autres régions comme le Grand Est et les Hauts de France. Pour autant, notre territoire a souffert de cette crise inédite et il continue à en craindre les effets, notamment sur le plan économique. Rétrospective.

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Le coronavirus fait son entrée en région Occitanie très précisément le 27 février 2020. A Montpellier.
Puis, alors que l'épidémie commence à se répandre de façon inquiétante dans l'est et le nord de la France, deux autres cas sont suspectés et confirmés dans le département de l'Aveyron et deux autres à Montpellier toujours : deux habitants des Hauts de France en vacances.
27 février 2020 : le début d'une crise sans précédent dont personne encore n'imagine la durée. 

Découvrez la chronologie de la crise sanitaire en Occitanie sur la frise ci-dessous : 

La réponse des hôpitaux

Si une seule chose devait être retenue de cette crise du Covid-19 en Occitanie, c'est la gestion de ladite crise par les personnels des hôpitaux publics. Réactivité, adaptabilité.
La "chance" de l'Occitanie est d'avoir pu anticiper la vague, laquelle submergeait déjà d'autres régions. Très vite, donc, les hôpitaux s'organisent. Le 14 mars, déjà, le CHU de Toulouse annonce ne plus accueillir les patients en ambulatoire sans signe grave.

Si l'hôpital public français a fait la preuve de ses grandes qualités, ce n'est pas sans dénoncer le manque de moyens déjà pesant avant la crise, mais également le manque de matériel de protection. 

Malgré tout, dans ce contexte, le CHU de Toulouse et l'hôpital de Montauban, accueillent des patients atteints du Covid-19 et venant du Grand Est, le 1er avril 2020. Des malades placés en coma artificiel, qui se réveilleront quelques jours plus tard à Toulouse et dans sa région. Avant d'entamer une longue rééducation.

 Les "initiatives" locales

Malgré l'expérience de pays voisin, comme l'Italie, le confinement déclaré par le gouvernement prend de court les élus locaux. Ici et là, des couvre-feux sont décrétés, parfois interdits.

A Béziers, le maire Robert Ménard fait même enlever les bancs publics, pour éviter le "relâchement" des habitants vis-à-vis des règles de distanciation sociale.

Dans la précipitation qu'impose le confinement, les grands oubliés sont les personnes les plus fragiles et les plus exposées : les SDF. A Toulouse, notamment, les associations humanitaires tirent la sonnette d'alarme dès le 17 mars. Mais il faudra plusieurs jours pour que des premières solutions soient proposées. Elles sont vite jugées insuffisantes, par les bénévoles. Fin avril, plusieurs associations portent plainte contre la ville de Toulouse pour "atteinte à la dignité humaine". Le tribunal administratif les déboutera un mois plus tard.

Sur la question de la désinfection des rues, que la Haute autorité de santé ne recommandait pas spécialement, certaines municipalités d'Occitanie ont tout de même fait le choix de la mettre en place. C'est le cas de Toulouse, notamment, début avril.

Le point commun à toutes les municipalités d'Occitanie, en revanche, c'est la recherche effrénée de masques. Les communes mettront de longues semaines à en disposer et à en distribuer. Pendant ce temps, les citoyens (et particulièrement les femmes) retroussent les manches et sortent les machines à coudre. Les "cousettes" produisent vite et beaucoup : le masque en tissu devient l'accessoire tendance...

Le coup de tonnerre chez Airbus et ses sous-traitants

Les conséquences économiques interviennent très vite, dans cette crise sanitaire sans précédent. Les premiers à manifester leur inquiétude, dans toute la région Occitanie, sont les agriculteurs, les commerçants, les horticulteurs mais aussi le sanctuaire de Lourdes, qui connaît là une fermeture "historique", le secteur du BTP. Et tant d'autres...
A l'exception de quelques tendances positives comme l'essor des circuits courts et de la vente directe, le confinement signe un coup d'arrêt de l'économie. 

Rapidement, Airbus annonce des mesures. Mais ce n'est qu'en juin que l'on connaît l'importance du séisme : 15 000 emplois supprimés dans le groupe, dont 3 500 à Toulouse. L'un des plus importants plans sociaux de l'avionneur européen. Parallèmement, des sous-traitants aéronautiques, comme Derichebourg, Aubert & Duval, Potez, annoncent des accords de performance, des plans de sauvegarde de l'emploi, des licenciements, voire des ventes. 

En avril 2020, le taux de chômage explose en Occitanie : le nombre de demandeurs d'emploi augmente de 21,7% par rapport au mois dernier. La hausse était de + 6,6%  en mars.

Sport en souffrance, culture en sommeil

En mettant fin aux compétitions sportives, le confinement porte un coup rude aux clubs de la région. Calendriers bouleversés, salaires diminués, petits clubs en péril financier : difficile dans ces conditions de préparer la saison  à venir.
Kamel Chibli, vice-président du conseil régional d'Occitanie, demande "un plan Marshall" pour le sport. Afin que les clubs ne mettent pas la clé sous la porte. 

Côté culture, c'est le grand sommeil à partir de la mi-mars dans les grands musées de la région. Toulouse-Lautrec, Fabre, Ingres, Soulages : les musées ont rivalisé d'imagination pour proposer des visites virtuelles à leur public mais c'est le soulagement pour ces institutions culturelles quand la réouverture est annoncée à partir du 2 juin. 
Petits et grands musées se sont déconfinés progressivement, le temps de mettre en place les règles sanitaires. Après un début de saison raté, celle-ci s'annonce quand même difficile, le nombre de visiteurs étant limité, distanciation sociale oblige...

Pour nombre de grands festivals, qui se tiennent le plus souvent l'été, le baisser de rideau est définitif pour l'année 2020. Même chose pour les théâtres et les salles de spectacle qui ont fait glisser leur programmation à la saison prochaine, quand cela était possible.
Quant aux cinémas, ils doivent faire face aussi à un important manque à gagner, qui ne se rattrapera pas. 

Ce que le Covid 19 a révélé de générosité

Comme partout en France, si la crise du Covid-19 a révélé des failles et davantage encore d'inégalités, elle a aussi mis en lumière la générosité des citoyens d'Occitanie. Très vite, là encore, des élans se font jour, principalement à l'attention des soignants.
A Rodez par exemple, des traiteurs au chômage technique élaborent des repas pour le personnel hospitalier. Dans le quartier des Izards, à Toulouse, des habitantes ont aussi mitonné des petits plats pendant le Ramadan, à destination des plus démunis.
Des intiatives de ce type en Occitanie, il y en a eu des centaines. Mention spéciale pour Rosina, cette habitante de Castillon-du-Gard près de Nîmes . A 94 ans, Rosina Moreaux a fabriqué des masques en tissu, sur sa vieille Singer. Chapeau bas...

La créativité des confinés

Et puis, il y a eu aussi cette incroyable créativité qui a surgi de partout, pendant cet isolement forcé qu'a représenté le confinement.
Privés de liberté, de mouvement et de lien social, les Français ont fait preuve d'imagination, et les habitants d'Occitanie n'ont pas été en reste.
Pour ne citer qu'eux, une violoncelliste aveyronnaise qui a joué chaque jour pour ses voisins, cette danseuse professionnelle dans les rues désertes de Toulouse. Et cette merveilleuse reprise de "La tendresse" de Bourvil, reprise par des chanteurs de toute la France, sous la houlette d'une famille gersoise...

Un Monsieur Déconfinement venu d'Occitanie

A partir du 11 mai, l'Occitanie entre dans la phase tant attendue du déconfinement. Et c'est un "régional" qui va l'orchestrer.
Emmanuel Macron charge Jean Castex de la mission d'organiser le déconfinement. Le Gersois d'origine, maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales, y voit une "belle preuve de confiance". La suite lui donne raison puisque Jean Castex est nommé Premier Ministre le 3 juillet, suite à la démission d'Edouard Philippe et de son gouvernement. 

Les images du Covid en Occitanie

 


 
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