De l’amour à la plage à La Grande-Motte aux baigneurs bouées, apéros et pétanque : les insolites du confinement

Le non-respect du confinement a eu son lot de surprises pour les forces de l’ordre. Et pas seulement pour absence d'attestation : ébats sexuels ou poupée gonflable sur plage interdite, apéros, pétanque, skieurs... A la veille du déconfinement partiel, tour d’horizon de ces insolites.

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L'amour à la plage 


Il fallait peut-être que ça sorte. Qu’ils évacuent à leur manière peut-être la pression des restrictions de déplacements et d’activités imposées par le confinement pour éviter la propagation du coronavirus. Et aussi rompre ce ronronnement qui tend déjà à s’imposer en temps normal dans le quotidien des couples.

Jeudi 7 mai, un homme et une femme de La Grande-Motte (Hérault) se sont retrouvés à faire l’amour sur la plage pourtant interdite en cette période de confinement.

Vers 18h30, la police municipale a reçu un appel de riverains du bord de mer : un couple avait une relation sexuelle entre les dunes. Et ce malgré l'interdiction d'aller sur la plage dans le cadre du confinement et des restrictions de fréquentations de certains espaces pour éviter la propagation du coronavirus.

Rapidement, police municipale et gendarmerie sont intervenues conjointement. Leur arrivée a semble-t-il stoppé le couple au niveau d’une mise en bouche en quelque sorte de leurs ébats sexuels. L'homme, pantalon baissé, n'a pas eu le temps de prendre ses jambes à son cou.

Il a été constaté par contre un défaut d'attestation dérogatoire de déplacement, même pour une simple sortie de pratique… sportive à moins d'un kilomètre de leur résidence.


Nous leur avons dressé une contravention de 135 euros à chacun pour accès sur un lieu interdit par arrêté préfectoral. Nous n'avons pas retenu l'exhibitionnisme, nous avons été gentils...
 

explique Jean-Michel Weiss, responsable de la Police Municipale de la Grande-Motte.

Car si personne d'autre n'était sur la plage, il aurait pu y avoir d'autres yeux y compris plus enfantins aux balcons des résidences voisines.


Le lieu du rapport (y compris celui écrit par la police), près du poste de secours du Grand-Travers fermé pour l'instant, n'est pas habituellement fréquenté par des exhibitionnistes, des dragueurs libertins ou homosexuels, comme le sont d'autres secteurs connus pour la chose plus excentrés de la commune entre Petit et Grand-Travers. 

Ils étaient plus gênés qu'autre chose...et se sont laissés un peu échauffer par quelques boissons locales. Ils sont repartis à pied.

(Jean-Michel Weiss, responsable de la Police Municipale de la Grande-Motte)
 

Le couple, légitime pour la petite histoire (mais cela ne nous regarde pas comme diraient les Inconnus), habite en effet sur ce même front de mer. 
 

Sur la plage abandonnée
Coquillage et crustacés… et poupée gonflable !


Ce n’est pas la première interpellation surprise pour les forces de l’ordre sur les littoraux français depuis le début de la période de confinement et de l’interdiction des plages.

Le 3 mai dernier, à quelques kilomètres de cette plage du Grand-Travers, à Carnon (Hérault), un motard de la gendarmerie en patrouille avait surpris une plagiste bronzant sous un parasol. A l’approche de la contrevenante, stupeur de l’agent de la maréchaussée : il s’agissait d’une poupée gonflable ! Bien évidemment aucune contravention n’a été dressée.
 


Eux ont attendu les derniers jours de confinement et d'interdiction de la plage de Hyères dans le Var pour se mouiller avec un défi comme le raconte nos confrères de Nice-Matin : se baigner déguisés en bouées de balisage ! Défi réussi vendredi 8 mai. Mais à leur sortie de l'eau, alors qu'ils se congratulaient, les deux quinquagénaires ont été coursés par la police qui surveillait la plage. Bilan : une amende de 135 euros, mais une belle notoriété sur les réseaux sociaux, où certains veulent même leur payer par cagnotte interposée leur contravention.
 


Dans le Finistère, le beau temps a poussé le 4 avril un joggeur quadragénaire à plonger nu dans les eaux de la plage de Plouzané. Pourtant fermée bien évidemment à la fréquentation. Refusant de donner son identité et sans attestation il a été verbalisé.

Toujours en Bretagne, début avril, à Plouhinec, un  quinquagénaire venu de… la région parisienne profiter du beau temps, cherchait en mairie une plage naturiste ! Il venait de se faire verbaliser par les gendarmes avec sa femme, nus sur la plage et avec un chien sans laisse.

Lui il avait mis une laisse à son chat, longue de 8 mètres : malgré ce, un gardois a été verbalisé près du Grau-du-Roi car il était sur la plage interdite. C’est un drone de la gendarmerie qui l’a repéré.
 


Eux étaient venus charger une importante quantité de sable dans les dunes de la plage de l’île d’Oléron pour effectuer des travaux de maçonnerie dans leur maison. Mais il y a eu un grain, en l’occurrence un contrôle des forces de l’ordre qui ont verbalisé le 9 avril un couple de résidents.

Ils ont aussi été nombreux à vouloir surfer sur l’interdiction et les vagues. Au risque de se mouiller et de prendre le bouillon, comprenez des amendes : comme cette vingtaine de surfeurs verbalisés dans le Finistère déjà fin mars, en moins de deux semaines de confinement et d’interdiction de plages.

Ou encore sur le littoral de Nouvelle-Aquitaine mi-avril.
 


Elle, elle pensait ne pas faire de vague et glisser entre les contrôles en (eau) douce : une quadragénaire Haut-Savoyarde a écopé de 135 euros d'amende pour faire du stand-up paddle sur le lac d'Annecy fin mars. Elle avait été repérée par les gendarmes lors d'une mission de survol par hélicoptère.
 

Chute… de ski et tête en l’air !


Certains ont cru bien faire en prenant de la hauteur. Mais les patrouilles de gendarmes veillaient aussi au grain.

Fin avril, deux campeurs sont surpris par une patrouille de l’Office National des Forêts, confinés… dans une grotte sur le site protégé de la Sainte-Victoire sur la commune du Tholonet, près d'Aix-en-Provence. Ils avaient carrément aménagé l’intérieur avec lit, commode, fauteuil, cadre…
 


A La Clusaz, en Haute-Savoie, privé de saison touristique pour cause de pandémie et de confinement, un groupe de saisonniers avait mis un téléski en marche : ils voulaient effectuer une randonnée à ski. Ils ont été repérés et ont écopé d’une amende pour violation du confinement.

Aux Saisies (Savoie), le dimanche 22 mars, c’est un couple venu de… Lyon, avec ses deux enfants, qui a été interpelé non sans mal par les gendarmes alors qu’ils étaient en train de skier sur les pistes ! Ils ont tenté d’éviter et de refuser le contrôle par « peur d’être contaminés », ont-ils tenté de justifier.

Eux pensaient se confiner dans les montagnes au grand air : un couple de Toulousains a été verbalisé après avoir été découvert par le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne dans un refuge des Hautes-Pyrénées, fin mars. Car ce n’était pas leur domicile… et ils étaient donc bien à plus d’un kilomètre de chez eux.
 


Tout comme au même moment ce corse interpelé dans le refuge de la Sega sur son île de Beauté. Un refuge contre le coronavirus peut-être, mais aussi une cachette pour cet homme recherché par la justice pour vol par effraction. Les militaires du PGHM étaient pourtant au départ en patrouille pour vérifier le respect des règles de confinement sur les sentiers de randonnée.
 


Lui aussi voulait prendre de la hauteur et s’envoyer en l’air pour s’aérer : un habitant d’Ille-et-Vilaine, pilote amateur, a décollé de l’aérodrome de Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine) à bord de son avion et survolé le département pendant de longues minutes. Alertés par le Rescue coordination center (RCC), service de recherches et de coordination de l'armée de l'air basé à Lyon, il a été réceptionné comme il se doit. Malgré sa justification (il disait « s’ennuyer en confinement »), il a été verbalisé.
 

Certains contrevenants ont trinqué


Et ce pratiquement dès les premiers jours du confinement. Dans les Hauts de France, c’est un gérant de bar d’Albert (Somme) qui a été verbalisé avec des «amis » tels qu’il les présentait aux gendarmes : le 19 mars, ils avaient été surpris en plein apéro dans l’établissement pourtant normalement frappé par l’interdiction d’ouverture au public. Idem dans un bar de Bléré en Indre-et-Loire où sept personnes ont été verbalisées, dont la gérante.

Le 26 mars en Bretagne, sept habitants de Saint-Pol de Léon avaient installé tables et chaises sur la voie publique pour un apéritif entre voisins. La gendarmerie s’est invitée mais ce sont les contrevenants qui ont trinqué : sept fois 135 euros d’amende, cela faisait cher le verre !

Certains avaient tenté de biaiser avec les autorisations. Comme cet habitant de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), qui n’avait trouvé rien de mieux de que remplir une attestation à la main en rajoutant la case et le motif apéro, comme le racontent nos confrères de Ouest France le 5 avril.

Une région bretonne qui a d’ailleurs singulièrement trinqué au propre comme au figuré : le week-end de Pâques a vu exploser les écarts avec les règles de confinement.

Ainsi les gendarmes du secteur de Brest ont relevé plus de 90 infractions à travers des réunions familiales, barbecues ou apéritifs. Certains contrevenants contrôlés ont tenté de justifier leurs déplacements par des retours de travail ou de courses… mais avec des taux d’alcoolémie qui ne trompaient pas. Et près d’un étang à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), treize adultes ont été verbalisés alors qu’ils préparaient un barbecue.

Pris aussi sur le grill le 18 mars, douze jeunes de Laigneville dans l’Oise s’étaient rassemblés sur les hauteurs de la commune pour un barbecue festif. Refusant qui plus est de quitter les lieux et dépourvus d’attestation de déplacement, ils ont écopé d’une note plus salée que leurs saucisses et autres brochettes : 1 620 euros d’amende, soit 135 € chacun.

Et certains ont eu « les yeux plus gros que le ventre » comme l’on dit. Tel cet habitant des Hauts-de-France contrôlé à plus de 50 kilomètres de chez lui. Il a justifié son déplacement par le fait qu’il allait chercher… du cassoulet !
 

Pêcheurs devant l’éternel


Les restrictions de confinement interdisait tout rassemblement y compris pour les offices religieux. Cela n’a pas empêché certains prêtres de pêcher, égarant dans leur sillage certaines brebis du Seigneur.

Ainsi un prêtre a écopé d'un rappel à la loi après avoir célébré une messe dans un camping privé à Saint-Romain de Jalionas (Isère), dimanche 22 mars. Les fidèles ayant pris part au rassemblement ont, eux, été verbalisés d'une amende de 135 euros par les gendarmes. Plus cher que la traditionnelle quête !

En Indre-et-Loire, un rassemblement religieux non autorisé a aussi conduit à la verbalisation de sept fidèles.


Ils ont joué et ils ont perdu !


Dans les Côtes-d’Armor, une conductrice de 65 ans a été verbalisée devant l’église de Louargat. Elle n’allait pas entendre la voix du Seigneur, mais a expliqué  "habiter à quelques kilomètres et être sortie pour jouer à Pokémon Go avec son téléphone portable." Autant dire qu’elle n’avait trouvé que des gendarmes !

Perdre ainsi 135 euros en amende, il y a de quoi « mettre les boules » disent les sudistes. Pourtant dans ce même département des Côtes-d’Armor, le 4 avril, les gendarmes ont surpris quatre personnes en pleine partie de pétanque près de la cité Saint-Charles, à Dinan. Elles ont été verbalisées pour non-respect du confinement.

Même flagrant délit le 21 mars à Brives-Charensac (Haute-Loire) à 23 heures. Mais les joueurs ont pris leurs jambes à leur coup, sauf un qui a été intercepté et a été le seul à payer.
 


Une pratique qui n’a pas échappé aux férus du cochonnet du côté de la Provence. Ou plutôt des Alpes-de-Haute-Provence : le 24 avril s’est disputée à Praloup la partie de pétanque la plus chère du monde. Cinq joueurs ont été verbalisés.
 

A cheval sur le règlement


Les forces de l’ordre ont donc multiplié les contrôles pour traquer les contrevenants et faire autant que possible respecter les règles de confinement et de distanciation sociale. Avec sur les routes quelques surprises.
 


Sur le littoral des Pyrénées-Orientales, un windskateur a été interpelé… faisant de la planche à voile à roulettes sur une voie verte. Repéré par un drone de la brigade de gendarmerie des transports aériens de Perpignan-Rivesaltes, l’homme généralement habitué des vagues était cependant en possession d’une attestation de sortie et à moins d’un kilomètre de chez lui. Il n’avait donc pas été verbalisé. 

Un département où les modes de locomotion verbalisés ont été variés : fin mars, c’était un attelage hippomobile qui était contrôlé en infraction, sans attestation justificative, par les gendarmes catalans sur une départementale à Saint-Estève près de Perpignan.
 


Mais l’attestation de déplacement n’était pas un sésame ou un passe-droit. Certains l’ont oublié. Tel ce conducteur trentenaire lorrain contrôlé à Conflans.. L’homme avait bien son attestation en bonne et due forme pour aller faire des courses, mais pas de permis, ni d’assurance, ni de feu arrière à son véhicule ! Sans oublier qu’en ce lundi de Pâques férié, les magasins étaient fermés aux alentours.
 

Même absence de permis de conduire et d'attestation pour un conducteur en Normandie qui a pris la fuite au moment d'un contrôle en banlieue de Caen... poussant à 230 km/h sur l'autoroute A13, avant de casser son moteur !
 

Des confinés dans l’excès de vitesse


Le non-respect du confinement a aussi eu ses excès routiers. Avec une véritable explosion de non-respect des limitations de vitesse, et plus généralement du code de la route dans la plupart de nos régions françaises.

A Montpellier mi-avril, un conducteur est interpelé roulant 100 kilomètre/heure au-dessus de la vitesse autorisée. Rebelote dans la préfecture héraultaise fin avril avec un automobiliste flashé à plus de 110 km/h au lieu de 50 !

Dans le même temps dans l’Aude, l’interpelé roulait lui à 156 km/h sur une route nationale. Et dans les Pyrénées-Orientales, le 1er mai, un jeune conducteur a été pris à 164 km/h sur une nationale et un motard a poussé sa machine à… 226 km/h au lieu des 80 km/h autorisés sur une départementale entre Le Boulou et Argelès-sur-Mer ! Un littoral qui doit stimuler car le même jour deux automobilistes étaient flashés à 172 et 186 km/h sur départementale et nationale du secteur.

Mais le pompom de ce confinement décomplexé côté chauffards revient à trois pilotes de l’extrême. Cinq jours avant l’assouplissement des restrictions de confinement, ils ont fait « péter le compteur » les 6 et 7 mai dans le Gard à bord de trois bolides saisis de fait par la Gendarmerie : une 202 km/h pour une Porsche et dans la foulée, 190 km/h pour une BMW X6 et 166 km/h pour un Range-Rover au lieu des 80 km/h autorisés sur nationale.
 

 

19 fois en 13 jours !


Certains n’ont pas été refroidis par les contrôles et les amendes infligées : ainsi à Saint-Brieuc ce breton contrôlé 6 fois sans attestation. Il a fini par écoper de deux mois de prison ferme.

Ou ce jeune homme de 19 ans verbalisé 9 fois et condamné à Saint-Etienne pour des sorties sans motif et attestation valables. Ou son homologue héraultais de 18 ans qui a pris 8 mois de prison ferme pour ses récidives !

Mais s’il y avait eu une "carte de fidélité avec remise", la palme du meilleur client aurait été remportée par ce croate de 79 ans sans attestation dérogatoire de déplacement verbalisé…19 fois en 13 jours dans l’Hérault. Ce multi-récidiviste a expliqué que, ne parlant pas français, il ne comprenait pas le sens de ces verbalisations. Il sera jugé, déconfiné, le 25 mai prochain au Tribunal correctionnel de Béziers.
 

L'amour n'était pas une nécessité


Si l'on devait terminer par peut-être la plus belle excuse de ces non-respects insolites des règles de confinement, ce serait avec l'histoire de ce jeune habitant de Saint-Cergues (Haute-Savoie), âgé de 23 ans. Sorti sans attestation, il voulait retrouver sa belle. Il a été verbalisé pour "rendez-vous amoureux sur la voie publique".

Comme si le coeur avait ses raisons que la raison ne connaisait point, pour paraphraser le célèbre philosophe Blaise Pascal. En tout cas, il n'y avait aucune case "Amour" à cocher sur les attestations.
 

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